En cause ? "Des conditions de travail invisibilisés, inconnus du grand public, mais surtout où les personnes sous main de Justice sont constamment stigmatisées et déshumanisées dans le débat public", précisent les syndicats qui souhaitent donner la parole aux agent(e)s de terrain qui ont la connaissance des réalités de l’exécution des peines et des conditions de détention en France".
Ce que dénoncent les syndicats :
- "L’abandon, y compris budgétaire, de la filière insertion probation" : "De l’aveu même de l’administration, il y a 526 postes de CPIP vacants, selon les organigrammes de référence qu’elle a établis sur la base des chiffres de 2023. Or, pour la troisième année consécutive, il n’y a aucune création de poste. À cela, doit également s’ajouter l’accroissement de la charge de travail des services, liée à l'explosion de la population pénale en milieu ouvert comme en milieu fermé.
- Les orientations uniquement sécuritaires : Par la création des établissements « narco » à Vendin le Vieil et Condé sur Sarthe, décidée sans aucune concertation nationale avec la filière Insertion Probation, le Garde des Sceaux promeut le retour des QHS (quartier haute sécurité), l’isolement systématique, la limitation drastique des activités, des extractions et du maintien des liens familiaux.
- La stigmatisation excessive des personnes détenues : Plus de 83000 personnes s’entassent dans les établissements pénitentiaires dans une indifférence consternante. Le ministre préfère considérer les personnes détenues étrangères comme une variable d’ajustement, faisant des SPIP des services de délation auprès des préfectures,
- L’idée de création d’officiers de probation, en uniforme, qui iraient vérifier si les probationnaires sont bien au domicile, au travail voire même pour surveiller si nos partenaires TIG sont suffisamment cadrants avec les usagers. Cette proposition vient à rebours des méthodes efficaces de prise en charge des usagers et de toute la construction de nos services. Cela ne peut que conduire à des discriminations et des échecs d’insertion ou de réinsertion.
"La CGT Insertion Probation et le SNEPAP-FSU s’opposent fermement à cette négation de la vision humaniste de nos métiers, de la justice, de la société.", concluent les syndicats.