Ouverture du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de la jeune Maëlys

Publié le 30/01/2022 - 17:36
Mis à jour le 31/01/2022 - 10:13

Près de cinq ans après la mort de Maëlys, Nordahl Lelandais va devoir répondre de ses actes ce lundi 31 janvier 2022 à Grenoble pour un procès très attendu, à hauteur de l’immense vague d’émotion qui avait saisi la France après la disparition de la fillette à la fin de l’été 2017.

La cour d'assises de l'Isère se prépare de longue date à ce procès qui s'annonce exceptionnel par sa médiatisation -quelque 250 journalistes y sont accrédités- mais aussi par sa durée, les débats étant prévus sur trois semaines, jusqu'au 18 février.

Une audience en retransmission

Sont prévus une salle supplémentaire pour suivre l'audience en retransmission, un dispositif de sécurité renforcé et une cellule de soutien psychologique pour les jurés.

L'objectif est que l'affaire Maëlys soit jugée "comme toutes les autres, avec la même sérénité et la même dignité des débats", assure à l'AFP Pascale Vernay, première présidente de la cour d'appel de Grenoble.

Rappel des faits

L'énigmatique suspect Nordahl Lelandais, ancien maître-chien militaire de 38 ans, comparaîtra pour le meurtre précédé de l'enlèvement et de la séquestration de Maëlys De Araujo, 8 ans, en marge d'une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) le 27 août 2017, ainsi que pour des agressions sexuelles à l'encontre de deux petites-cousines.

Déjà condamné en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre d'un jeune militaire, Arthur Noyer, Nordahl Lelandais n'a pas fait appel. Pour ce nouveau procès, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

La famille de Maëlys attend que la justice prenne "toute la mesure de la dangerosité de Nordahl Lelandais", affirme Me Fabien Rajon qui défend notamment la mère et la soeur de la fillette.

Jennifer De Araujo, mère de l'enfant, dépeint dans un livre-récit paru cette semaine chez Robert Laffont, "Maëlys", le "processus de dévastation" qui s'amorce cette nuit-là avec sa disparition, et "ce que le combat (lui) a appris".

Six mois de mystère

Cette nuit du 27 août, Maëlys disparaît lors d'un mariage à la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, commune de 3.500 habitants. Vers 3H00 du matin, sa mère donne l'alerte et les invités lancent les premières recherches. La gendarmerie, prévenue une heure après environ, déclenche un dispositif d'ampleur.

Très vite, un homme intrigue par son comportement. Invité de dernière minute, Nordahl Lelandais a échangé avec la fillette pendant la soirée et s'est absenté au moment de la disparition, plaçant son téléphone en mode "avion". Il reviendra à la salle des fêtes peu après, sans participer aux recherches, avant de s'éclipser.

Le 3 septembre, il est mis en examen après la découverte d'une trace ADN dans son véhicule, mais il faudra finalement attendre six mois pour qu'il avoue et conduise les enquêteurs jusqu'au corps, abandonné dans un site escarpé du massif de la Chartreuse.

Il admet alors avoir tué la fillette "involontairement" en lui portant des coups très violents au visage.

Zones d'ombre

Le procès de Lelandais pour le meurtre d'Arthur Noyer n'avait pas permis de cerner complètement sa personnalité. En audience, il avait été décrit par des experts comme un homme fragile en recherche de contrôle pour éviter un effondrement psychologique.

Face à ses amis qui l'imploraient à la barre de "se soulager de la vérité", il avait semblé vaciller mais n'était pas revenu sur sa version des faits.

Lelandais a expliqué s'être "perdu" fin 2016 début 2017, soit quelques mois avant les décès d'Arthur Noyer et Maëlys De Araujo. A l'aumônier du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), où il est incarcéré à l'isolement, il a confié avoir vécu "sans garde-fou" à partir de cette époque.

Décrivant dans un livre sa première rencontre avec son client en septembre 2017, Me Alain Jakubowicz raconte un homme "paumé" que rien ne semblait intéresser "en dehors de sa passion pour les chiens et les motos" et dont la vie sociale se limitait "à la recherche de partenaires sexuelles sur les réseaux sociaux".

Les versions livrées par le suspect n'ont cessé d'évoluer durant les premiers mois de l'enquête. S'il a admis que la petite fille était montée dans sa voiture, on ignore encore dans quelles conditions. Et les circonstances du décès de l'enfant restent entourées de mystère.

"La question d'un éventuel mobile sexuel se posera vraisemblablement", même si les poursuites pour viol ont été écartées pendant l'instruction faute d'élément, note Me Rajon.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Procès Péchier : l’ex-anesthésiste n’hésite pas à enfoncer l’une de ses collègues

Empoisonner des patients au bloc opératoire pour nuire à l'anesthésiste chargée de les endormir? "C'est délirant", a balayé mercredi 22 octobre 2025 devant la cour d'assises de Besançon l'accusé Frédéric Péchier, sans cacher pour autant son peu d'estime pour la collègue concernée.

Nicolas Sarkozy est arrivé à la prison où il sera incarcéré, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Une demande de mise en liberté a d'ores et déjà été déposée par ses avocats.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Disparues de l’A6 : le troisième homme suspecté du meurtre d’une adolescente en 1990 remis en liberté

Le troisième homme mis en examen pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 13 ans en 1990 en Saône-et-Loire, l'une des affaires du dossier des disparues de l'A6, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi 20 octobre 2025 le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Montbéliard : un an ferme pour des menaces contre un chroniqueur de CNews

Un homme de 29 ans, déjà condamné pour apologie du terrorisme, a écopé de deux ans de prison, dont un ferme, pour de multiples menaces adressées, via le réseau X, au chroniqueur de CNews Erik Tegnér, à qui il reprochait ses positions sur le conflit à Gaza, a indiqué mercredi 15 octobre 2025 à l'AFP le procureur de Montbéliard (Doubs).
 

Procès Péchier : l’accusé admet un nouvel empoisonnement mais dont il n’est pas responsable

L'empoisonnement est la seule explication possible à l'arrêt cardiaque suspect d'un patient au bloc opératoire en 2009, a admis lundi 13 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui a continué toutefois à nier fermement en avoir été à l'origine.

Procés Péchier : syndrome rarissime ou empoisonnement, une double énigme médicale à la barre

Syndrome rarissime, ou intervention malveillante ? La cour d'assises du Doubs, qui juge l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, a remonté le temps jeudi 9 octobre 2025 pour tenter d'expliquer les arrêts cardiaques de deux patients en 2009 dans une clinique de Besançon.

Procès Péchier : “il n’y a pas de cas d’empoisonnement à la Polyclinique de Franche-Comté” selon l’anesthésiste

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a contesté que trois arrêts cardiaques suspects survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté, un établissement où il a exercé seulement six mois, aient été des empoisonnements, mardi 7 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Procès de Frédéric Péchier : un mois de procès et une défense fragilisée

Une défense ébranlée et un comportement abrupt à l'audience : après un mois de procès, l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier clame toujours son innocence dans 30 cas d'empoisonnements de patients, dont 12 mortels. Cet homme de 53 ans est soupçonné d'avoir frelaté des poches de produits anesthésiants de patients âgés de 4 à 89 ans afin de provoquer un arrêt cardiaque, dans deux établissements de Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.68
partiellement nuageux
le 05/11 à 15h00
Vent
1.12 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
58 %