Maître Patrick Uzan, avocat de l'époux d'Anne-Marie Gaugey, décédée lors d'une opération banale en 2013 s'est exprimé avant d'entrée dans le tribunal :
L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui doit être jugé à partir de lundi à Besançon pour 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels, a des "arguments forts" à faire valoir pour défendre son innocence et ne se sent "pas responsable" de la détresse des victimes, a-t-il affirmé à RTL. "J'appréhende ces trois mois et demi" de procès, mais "j'ai quand même des arguments forts et donc je n'y vais pas en reculant", a affirmé l'accusé avant l'ouverture des débats.
Interrogé sur la souffrance des familles qui viendront assister aux audiences, le médecin de 53 ans a répondu: "Je la comprends tout à fait, mais d'un autre côté, je ne suis pas responsable de leur détresse".
Pour l'ex-anesthésiste, le procès va permettre de "comprendre" pourquoi l'accusation lui a "mis sur le dos" une trentaine d'empoisonnements. Selon lui, quelque 70 "événements indésirables graves" au total sont survenus dans les cliniques où il travaillait, mais beaucoup n'ont pas été retenus par les enquêteurs car rien ne permettait de l'incriminer dans ces dossiers, ce qui fragilise à ses yeux la thèse de l'accusation, qu'il a qualifiée de "construction intellectuelle".
"Le problème, c'est la sélection. Qu'est-ce qu'on a fait des autres cas ? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n'y avait pas Péchier", a-t-il déploré sur RTL. "Je pense que j'aurai les arguments pour éviter d'aller en prison", a encore déclaré le médecin, dans une intervention diffusée par la radio à quelques heures de l'ouverture de son procès, prévu jusqu'au 19 décembre devant les assises du Doubs.
(avec AFP)