Retraites : Delevoye démissionne, situation bloquée quelques jours avant Noël

Publié le 16/12/2019 - 14:17
Mis à jour le 16/12/2019 - 14:19

Coup dur pour le gouvernement: le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, fragilisé par des révélations sur des mandats non déclarés, a démissionné ce lundi 16 décembre 2019 à la veille d’une nouvelle manifestation nationale et sans compromis en vue pour sortir du blocage à quelques jours de Noël.

© Delevoye Facebook ©
© Delevoye Facebook ©

Nommé par Emmanuel Macron en septembre 2017 pour préparer la réforme des retraites, M. Delevoye considère que la "confiance est fragilisée sous les coups d'attaques violentes et d'amalgames mensongers" et qu'à travers son "procès", on "veut porter atteinte au projet" de réforme des retraites qu'il juge "essentiel pour la France", explique-t-il dans une déclaration transmise à l'AFP. Il sera remplacé "dans les plus brefs délais", a précisé l'Élysée qui a accepté sa démission "avec regret".

Une démission à la veille d'une journée de grève

Le désormais ex-"Monsieur retraites" du gouvernement a reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass, et a rectifié ce weekend sa déclaration d'intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.

Il a aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l'éducation, cumul déclaré mais pas autorisé. Il s'était engagé à rembourser les sommes perçues.

Cette démission intervient à la veille d'une journée peut-être décisive, l'ensemble des syndicats appelant désormais à la grève et la manifestation, y compris les réformistes, comme la CFDT, la CFTC, l'Unsa ou les étudiants de la Fage.

L'âge d'équilibre en jeu

Ces organisations sont furieuses que le Premier ministre ait maintenu une mesure d'âge d'équilibre dans son projet de transformation des 42 régimes de retraite existants en un système universel par points.

La fixation d'un "âge d'équilibre", de 64 ans en 2027, signifie que chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d'un malus sur sa pension, ceux partant après bénéficiant au contraire d'un bonus. Il s'agit d'encourager l'allongement des cotisations pour maintenir l'équilibre financier du système.

Sur cette mesure, "le gouvernement fait une profonde erreur en terme de justice sociale et aussi une profonde erreur politique s'il persiste", a insisté Laurent Berger, renouvelant ses revendications également sur la pénibilité ou l'accompagnement des transitions.

Favorable à une retraite universelle par points, la CFDT ne sera pas dans la tête du cortège parisien, entre République et Nation. Elle refuse de défiler au côté de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU et des organisations de jeunesse) dont elle ne partage pas le mot d'ordre de retrait de la réforme.

Cette intersyndicale a prévu de se retrouver mardi soir pour décider de la suite, alors que les syndicats réformistes attendent toujours une date pour une réunion à Matignon.

Outre les cheminots, les enseignants, les fonctionnaires, les avocats et magistrats, les internes, médecins et soignants seront mobilisés, parfois dans des cortèges séparés, dans toute la France pour réclamer davantage de moyens pour l'hôpital.

Noël avec ou sans trains ?

Y aura-t-il des trains à Noël? Gouvernement et syndicats se renvoient la responsabilité d'une éventuelle paralysie du pays pendant les fêtes."Faire grève, c'est légitime, mais on peut respecter des moments comme les fêtes de fin d'année", a affirmé la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne.

"Si le gouvernement retire son projet et (qu')on discute sérieusement (...), tout se passera bien. Sinon, les grévistes décideront de ce qu'ils ont à faire jeudi ou vendredi", a déclaré dimanche le numéro 1 de la CGT, Philippe Martinez.

L'entreprise ferroviaire doit informer individuellement mardi les usagers sur le maintien ou l'annulation de leur train pour le premier weekend des vacances. Comme prévu, la région parisienne a vécu une nouvelle matinée noire lundi.

Sur les routes d'abord, avec près de 200 km de bouchons à la mi-journée, après un pic à plus de 600 km peu avant 9H00, soit deux fois plus qu'une journée normale.

Dans les transports publics ensuite, où les très fréquentés RER A (1 sur 2) et B (1 sur 3) continuent de connaître de fortes perturbations. Huit lignes de métro sont encore totalement fermées, six très perturbées. Seules les lignes automatisées (1, 14, Orlyval) circulent normalement. A la SNCF, où 61% des conducteurs sont en grève (un taux en légère baisse), un tiers des TGV, un quart des Transilien et 4 TER sur 10 en moyenne circulent.

Par ailleurs, des blocages ont été mis en place par des routiers tôt dans la matinée à Lille, Vannes, Toulouse, Lyon, Nancy ou Miramas pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires. Face à ces difficultés, plusieurs universités ont décidé d'annuler ou de reporter les examens de fin d'année.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Grèves décembre 2019

L’intersyndicale soutient six manifestants placés en garde à vue à Besançon

Suite à la manifestation contre la réforme des retraites du mardi 17décembre 2019, six manifestants, dont le syndicaliste FO et leader des gilets jaunes bisontins, Frédéric Vuillaume, ont été placés en garde à vue au commissariat de la Gare d’Eau. Les syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires ont tenu a réagir dans un communiqué pour « protester contre la répression des manifestants rassemblés pacifiquement » et pour signifier au Préfet leur désapprobation de la politique du gouvernement.

Retraites : tous les syndicats dans la rue avant des réunions cruciales à Matignon

La mobilisation contre la réforme des retraites pourrait atteindre un sommet ce mardi 17 décembre 2019 dans la rue à l’appel, cette fois, de tous les syndicats, invités dès le lendemain à Matignon pour des discussions afin de trouver le chemin d’une sortie de crise avant Noël. À Besançon, une mobilisation est attendue à 10h30 sur la parvis de la gare Viotte.
 

Economie

Faute de neige, la station de Métabief déplore un manque à gagner de 3 millions d’euros cet hiver…

Face au manque cruel de neige sur la saison 2023-2024, la station de Métabief n’a pas pu faire le chiffre d’affaires espéré malgré la réactivité des équipes. La station a d’ailleurs dû fermer mi-février. Philippe Alpy, président du syndicat mixte du Mont d’Or, nous en parle…

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

La CCI Saône Doubs encourage les entreprises locales à prendre des élèves secondes en stage

La Chambre des Commerces et de l'Industrie Saône - Doubs propose aux entreprises du territoire d'envoyer par le biais du site 1jeune1solution des offres de stage pour la période du 17 au 28 juin. Cette plateforme permet de répertorier les offres des entreprises, associations ou d'autres organismes où les élèves peuvent candidater.

Qui sont les travailleurs indépendants en Franche-Comté ?

Depuis novembre 2022, le nombre de travailleurs indépendants (TI) n’a cessé d’augmenter en Franche-Comté avec un rythme moins soutenu qu’en 2021, selon les dernières donnés de l'Urssaf Franche-Comté. La région compte désormais 59.500 indépendants dont 27.900 travailleurs indépendants classiques et 31.600 auto-entrepreneurs (AE).

En 2024, le salon Micronora fêtera ses 75 ans, ”l’heure du renouveau”

Thierry Bisiaux, président de Micronora et Fanny Chauvin, directrice de Micronora ont présenté mardi 26 avril 2024 la prochaine édition du salon des microtechniques Micronora qui se tiendra du 24 au 27 septembre à Micropolis à Besançon. Le thème de cette année : les microtechniques intelligentes. Déjà 90% des espaces exposants sont réservés…

Pour une “école promotrice de santé”, les académies de Bourgogne Franche-Comté et l’ARS signent une convention

Pour renforcer la coordination entre ARS et rectorats de la région académique, au service de la santé des élèves de Bourgogne-Franche-Comté, Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique et de l’académie de Besançon, Pierre N’Gahane, recteur de l’académie de Dijon, et Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS, ont signé une convention de partenariat, ce lundi 15 avril, à Dijon, dans les locaux de l’Agence Régionale de Santé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 4.06
légère pluie
le 19/04 à 9h00
Vent
5.84 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
89 %