Dijon : six faucheurs volontaires jugés pour destruction de colza supposé OGM

Publié le 14/12/2022 - 16:31
Mis à jour le 14/12/2022 - 17:58

Six faucheurs d'OGM ont voulu faire le procès des semenciers, mercredi 14 décembre 2022 à Dijon, lors de leur comparution pour destruction d'une parcelle de colza, mais les parties civiles ont assuré qu'ils s'étaient "trompés" de cible, le champ n'ayant en fait jamais accueilli d'OGM.

Tribunal judiciaire de Dijon © Marie-Dominique Trapet
Tribunal judiciaire de Dijon © Marie-Dominique Trapet

"Relaxe pour nos faucheurs", "OGM masqués mais pas confinés" : une centaine de sympathisants et militants des "Faucheurs volontaires", pancartes en main, étaient venus soutenir six d'entre eux poursuivis pour avoir détruit le 15 avril 2017 à Villy-le-Moutier (Côte d'Or) une parcelle de colza utilisée par le semencier allemand KWS pour des recherches sur les OGM, selon eux. "Nous sommes des lanceurs d'alerte contre les OGM. La société civile les refuse massivement", s'est justifié à la barre l'un des six prévenus, Roland Essayan, déjà condamné pour des faits similaires.

"Les BASF, Monsanto, KWS s'accaparent les semences pour imposer leurs brevets et faire du fric", a ajouté un autre, Nicolas Millet. "Les semenciers comme KWS sont coupables de dissémination d'OGM", selon un troisième, Pierre Clément. "On espère la relaxe", a déclaré à l'AFP leur avocat, Guillaume Tumerelle, affirmant que, sur cette parcelle, KWS "se cachait derrière une nouvelle technique, la mutagénèse", des variétés mutées rendues tolérantes aux herbicides souvent qualifiés d'OGM cachés.

"Il n'y avait aucun OGM sur ma parcelle"

"Or la Cour de justice européenne a dit que les mutagénèses aussi étaient soumises à la réglementation (qui interdit les OGM commerciaux, ndlr). Mais la France n'applique pas du tout cela", a ajouté le conseil. "Ils se sont trompés", a répliqué le propriétaire du champ concerné, Nicolas Joigneault. "Il n'y avait aucun OGM sur ma parcelle. KWS menait des recherches conventionnelles. Je suis en agriculture de conservation des sols, qui limite les herbicides. Jamais, je n'aurais accepté d'OGM", s'est défendu l'agriculteur, raillant "ceux qui se présentent comme des chevaliers blancs qui veulent sauver la planète".

"KWS France ne fait pas d'OGM ou de mutagénèse", a renchéri François Eloi, ancien directeur du développement chez KWS France. "Nous essayons de trouver des variétés durables. Toutes nos récoltes sont analysées : s'il y avait eu des OGM, cela aurait été su", a-t-il plaidé. "On croyait que c'était des parcelles d'essai d'OGM. On pensait que c'était BASF", a reconnu un prévenu, Pierre Clément. Non loin, BASF avait en effet eu des parcelles destinées à des recherches.

Le jugement devrait être mis en délibéré.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.18
partiellement nuageux
le 19/04 à 0h00
Vent
1.37 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
94 %