Que doivent apprendre les élèves ?

Publié le 09/10/2013 - 15:39
Mis à jour le 09/10/2013 - 15:40

Après consultation des enseignants, Vincent Peillon donnera ce jeudi 10 octobre le coup d’envoi de la refonte très attendue des programmes scolaires le Conseil supérieur des programmes (CSP) qui devra répondre à cette question…

 ©
©

refonte des programmes

La refonte des programmes, pour application à la rentrée 2015, est une des attentes fortes des enseignants et des parents. Ceux du primaire, imposés en 2008, sont très critiqués, alors que les programmes de 2002, qui avaient fait l'objet d'une concertation, avaient été plus consensuels. "Qu'est-ce qu'un citoyen qui va vivre dans la deuxième moitié du XXIe siècle a besoin de savoir ?", pointait Vincent Peillon dans un entretien au Télégramme de Brest en septembre. "Les savoirs eux-mêmes et les liens entre les disciplines ont évolué. Les contenus ne peuvent plus être pensés uniquement discipline par discipline. Ils doivent être articulés avec le socle, l'évaluation des élèves, la formation des professeurs".

"Il faut une cohérence qui aujourd'hui fait cruellement défaut. Les programmes surchargés qui s'ignorent les uns les autres, il faut en finir", ajoutait le ministre de l'Education nationale, qui présentera les membres et les missions de la nouvelle instance jeudi à l'Institut de France.

Parmi les reproches couramment fait aux programmes, leur encyclopédisme. Tous les ans à l'approche du baccalauréat, on voit ainsi des professeurs d'histoire-géographie distribuer à leurs élèves des polycopiés de chapitres qu'ils n'ont pas eu le temps d'aborder, d'autant que l'organisation de l'examen ampute l'année de plusieurs semaines de classe. Autre reproche: les programmes sont entièrement tournés vers la préparation des examens, brevet et bac, indépendamment du niveau des élèves. 

Et dans le primaire, le nombre d'heures de cours a baissé en 2008 avec la précédente réforme des rythmes scolaires, qui supprimait la classe le samedi matin, fait observer Philippe Joutard, ancien recteur qui avait présidé la commission des programmes de 2002. 

Philippe Joutard, historien "La connaissance est un tout"                 

"On ne sait pas qui a élaboré les programmes de 2008", a souvent ironisé M. Peillon, d'où la décision de recréer un Conseil supérieur des programmes. Ce conseil doit "élaborer des contenus ambitieux mais réalisables dans le temps, adaptés aux défis du XXIe siècle", demande Sébastien Sihr, du syndicat SNUipp-FSU. Il réclame "la fin des empilements : on a chargé la barque, ajouté les langues vivantes, l'éducation à la santé, au développement durable... des éléments légitimes, mais sans rien enlever". "Il faut redonner de la cohérence, en essayant de décloisonner les disciplines".

"La connaissance est un tout, ce n'est pas une fragmentation", renchérit M. Joutard, historien. "La leçon de lecture, par exemple, peut se faire à partir d'un texte historique simple". M. Sihr milite aussi pour "des documents d'accompagnement qui proposent des pistes pédagogiques de mise en oeuvre" comme en 2002, et "un grand plan de formation pour que les enseignants puissent s'approprier" les programmes. En 2008, ils avaient été livrés à eux-mêmes.

SE-Unsa"Les programmes n'ont pas pris en compte les évolutions du système éducatif" 

Christian Chevalier, du syndicat SE-Unsa, juge que les programmes "n'ont pas pris en compte les évolutions du système éducatif", comme la mise en place en 2005 du socle commun de connaissances et de compétences que doivent acquérir les élèves, du CP à la fin de la scolarité obligatoire.  

Ces programmes ont donné lieu à un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale, qui n'a pas encore été rendu public. "Obéissant à une conception strictement mécaniste des apprentissages, ces programmes avaient rencontré une opposition massive", rappelle le syndicat Sgen-CFDT. 

Le ministère a lancé une consultation des enseignants du primaire, jusqu'au 18 octobre. Ils seront à nouveau consultés à la fin de l'année scolaire sur la base du projet de nouveaux programmes élaboré entre-temps par le CSP. "La conception des programmes ne doit pas être réservée à quelques personnes" comme ces dix dernières années, souligne Roland Hubert, du syndicat Snes-FSU, qui prévient qu'il sera "très attentif aux gens qui y seront nommés".

(avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Education

Un examen classant blanc féérique pour les étudiants en santé de Besançon

Le Tutorat Santé Besançon organisera son examen classant blanc le samedi 6 décembre 2025, sous le thème ”Princesses Disney”. L’événement rassemblera près de 600 étudiants en Parcours accès santé spécifique (PASS) et 350 en licence Accès Santé (LAS) dans les amphithéâtres de l’UFR Santé de Besançon.

Budget de l’Éducation nationale 2026 : Laurent Croizier plaide pour une école “stable et sereine”

Lors de l’audition du ministre de l’Éducation nationale Édouard Geffray, le député du Doubs Laurent Croizier (groupe Démocrate) a présenté les priorités de son groupe concernant les crédits de la mission ”Enseignement scolaire” du projet de loi de finances pour 2026.

C’Possible renforce ses actions dans les lycées professionnels en Franche-Comté

L’association C’Possible vient de renouveler sa convention de partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale pour une durée de cinq ans. Elle déploie désormais ses programmes dans 35 départements, dont huit en Bourgogne-Franche-Comté, afin de ”contribuer à la réussite des jeunes en lycée professionnel”.

”Chemins de l’Excellence” : une nouvelle distinction pour la jeune charcutière franc-comtoise Agathe Grosjean-Seiler

Le CFA Hilaire de Chardonnet de Besançon a annoncé ce mardi 4 novembre la désignation d’Agathe Grosjean-Seiler comme lauréate régionale des ”Chemins de l’Excellence professionnelle", un prix organisé par la Société des membres de la Légion d’honneur. L’apprentie charcutière représentera la région Bourgogne - Franche-Comté lors de la finale nationale du Prix de l’apprentissage à Paris le 15 novembre prochain.

L’université Marie et Louis Pasteur se classe à la 24e position du classement international de Leiden

L’Université Marie et Louis Pasteur (UMLP) signe son retour dans le classement international de Leiden qui évalue chaque année la performance scientifique des universités à travers le monde. Pour l’édition 2025, l’UMLP se distingue, en se plaçant directement à la 24e position des établissements d’enseignement supérieurs français classés, apprend-on ce 31 octobre 2025.

WorldSkills 2025 : les Bourguignons-Francs-Comtois ont brillé lors des finales nationales à Marseille

Les finales nationales de la 48e édition de la compétition des métiers WorldSkills France se sont tenues du 16 au 18 octobre 2025 à Marseille. L’événement a réuni près de 800 jeunes compétitrices et compétiteurs venus de toute la France, répartis sur une soixantaine de métiers, allant de l’artisanat à l’industrie, en passant par les services. La Région Bourgogne-Franche-Comté était représentée par une équipe régionale de 57 candidats engagés dans 50 métiers. 

Besançon : Théo Saintvoirin remporte le concours régional du Meilleur jeune boulanger

Le CFA Hilaire de Chardonnet (CFA HDC) à Besançon a annoncé avec fierté la victoire de son apprenti boulanger Théo Saintvoirin, lauréat du premier prix régional du concours du Meilleur Jeune Boulanger de France. Ce succès lui ouvre les portes de la finale nationale, où il représentera la région Bourgogne-Franche-Comté.

Retour des “24h dans le supérieur” cet automne à l’université Marie et Louis Pasteur

Du 20 au 24 octobre 2025, l'université Marie et Louis Pasteur proposera aux lycéens en classe de seconde, première et terminale une immersion dans le monde universitaire à l'occasion de l'opération "24h dans le supérieur". 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.07
partiellement nuageux
le 08/11 à 21h00
Vent
0.92 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
87 %