Le projet de restructuration, présenté vendredi lors d'un Comité central d'entreprise (CCE) à Mandeure, prévoit la suppression de 200 emplois sur 800, dont 100 à l'usine principale de montage de Mandeure et 100 à Dannemarie qui arrêtera fin 2012 sa production de moteurs, a indiqué Cyrille Luquet, délégué CFDT.
Parmi les élus locaux qui s'étaient joints au rassemblement vendredi, le député (PS) du Doubs Pierre Moscovici a appelé Peugeot Scooters à prendre un "nouveau départ". "La question du made in France dont Nicolas Sarkozy se préoccupe aujourd'hui même, on est en plein dedans ici", a-t-il ajouté.
Martial Bourquin était également présent ce vendredi matin au rassemblement de contestation. « Je déplore qu’une nouvelle fois, les baisses d’activité, les délocalisations en Chine pour le cas de PMTC se traduisent par des suppressions de postes. Il est temps que les salariés et les sites de production ne soient plus de simples variables d’ajustement budgétaire face aux fluctuations du marché. Les solutions d’avenir existent et les salariés, plutôt que d’être renvoyés dans un chômage de masse, devraient être associés à ces reconversions économiques et écologiques ». a-t-il déclaré.
Dans un communiqué, la direction a annoncé la "réduction de 100 postes" à Mandeure et la "réduction progressive des fabrications sur le site de Dannemarie" avec le "transfert d'une quarantaine d'emplois sur 141" et de certaines activités vers Mandeure, sans en préciser le calendrier. Elle n'a pas prononcé le mot de fermeture pour l'usine de Dannemarie, ce qui laisse penser qu'elle compte conserver les bâtiments pour d'autres usages comme le stockage, a estimé M. Luquet.
Selon la direction, "ce projet de réorganisation des activités industrielles est rendu nécessaire par la dégradation de l'environnement extérieur", avec notamment une chute du marché européen ayant entraîné la baisse de 30% en quatre ans des volumes de ventes.
"C'est difficile à croire à l'heure où le groupe PSA est lui-même en train de supprimer 6.000 postes", a estimé Emmanuel Guillier, délégué CGT. L'intersyndicale a dénoncé une "casse de l'emploi inacceptable" et décidé de mandater un cabinet d'expertise pour confronter sa vision de l'entreprise à celle de la direction. "La seule chose que la direction a à la bouche, c'est la réduction des coûts", a souligné M. Guillier.
Les syndicats ont aussi dénoncé le choix de la Poste de commander 3.000 scooters à un concurrent taïwanais, tout en soulignant qu'un tel contrat n'aurait pas changé la donne, car il concerne les véhicules 50 cm3 dont la fabrication a été largement délocalisée en Chine.