Assises du Doubs : un magnétiseur condamné à 7 ans ferme pour les viols de 12 patientes

Publié le 29/03/2018 - 07:46
Mis à jour le 29/03/2018 - 08:57

Un magnétiseur de 53 ans a été condamné à 7 ans de prison et interdiction définitive d’exercer une profession de soins, mercredi par la cour d’assises du Doubs qui l’a reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles de 12 patientes lors de séances de digitothérapie entre 2005 et 2014.

Palais de justice de Besançon ©  ©
Palais de justice de Besançon © ©

L'homme, un thérapeute réputé installé à Dammartin-les-Templiers (Doubs), a été reconnu coupable à l'issue du procès qui s'était ouvert lundi, d'avoir violé quatre femmes et d'en avoir agressé sexuellement huit autres, âgées d'une vingtaine à une soixantaine d'années.

"Cet homme a pu laisser libre court à ses pulsions en profitant de l'emprise qu'il avait sur ses clientes. C'est sa situation de thérapeute qui lui a permis de passer à l'acte" avec des personnes "vulnérables et tétanisées", a estimé l'avocat général, Christian Molé, avant de requérir 8 ans d'emprisonnement.

Palpations des seins et du sexe de ses patientes, frottement de son pénis en érection contre leurs fesses, le tout agrémenté de propos graveleux et obscènes: l'accusé a admis lors de l'audience avoir eu une attitude et des gestes "inadaptés" et "sans raison thérapeutique" pendant ses séances de magnétisme et de digitothérapie.

 En revanche, l'homme qui comparaissait détenu a nié devant les jurés avoir violé quatre plaignantes qui lui reprochent des pénétrations digitales, des faits qu'il avait reconnus en garde à vue. "Ces femmes ne se connaissaient pas et racontent pourtant toutes la même chose", note Me Nicole Rigoulot, dont la cliente, à l'image des autres victimes, "porte en elle la souffrance de ce viol et se sent comme une mouche écrasée".

L'avocate de l'accusé, Me Catherine Bresson, a bataillé pour démontrer qu'il n'avait pas "l'intention" de les agresser et que "l'esprit humain à une certaine capacité à réécrire l'histoire". Selon elle, ces femmes fragiles, déjà "agressées sexuellement ou violées dans leur jeunesse", ont un "rapport difficile avec leur corps". Elles "se sont réellement senties agressées sexuellement et violées", ont "subi des actes inattendus, mais le ressenti ne constitue pas une agression sexuelle", a-t-elle insisté.

"D'autres femmes interrogées par les enquêteurs - environ 660 - ont subi des manipulations similaires, sans pour autant se sentir agressées", a plaidé Me Bresson. Pour ces femmes, "en souffrance, et confrontées à l'échec de la médecine traditionnelle", il était leur "ultime recours" et elles se sont retrouvées "à la merci de cet individu autoritaire, pervers et sans affect", ont fait valoir les avocats des parties civiles.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.2
ciel dégagé
le 18/09 à 09h00
Vent
0.96 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
84 %