Camaïeu joue sa survie devant le tribunal de commerce : trois boutiques menacées à Besançon

Publié le 28/09/2022 - 12:15
Mis à jour le 28/09/2022 - 09:09

Camaieu et ses 2.600 salariés sur le fil : deux ans après un premier sauvetage, le géant nordiste du prêt-à-porter féminin va tenter mercredi 28 septembre de convaincre le tribunal de commerce de Lille qu'il peut échapper à la liquidation, mais les syndicats craignent le pire. Besançon et le Grand Besançon comptent trois boutiques de l'enseigne.

Camaieu à Besançon © Google Maps 2018
Camaieu à Besançon © Google Maps 2018

L'audience, prévue à 14 heures, vise, après le placement en redressement judiciaire de l'enseigne le 1er août, à faire le point sur le projet de plan de continuation présenté par l'actionnaire, Hermione People and Brands (HPB), division distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB) de l'homme d'affaires Michel Ohayon.

HPB veut obtenir la prolongation de la période d'observation et l'autorisation de céder le siège et l'entrepôt de l'enseigne, à Roubaix, une opération censée financer le plus gros de la relance de Camaieu. Selon la direction d'HPB, les besoins s'élèvent à 79,2 millions d'euros sur les huit mois à venir, pour assurer entre autres les achats de la saison automne-hiver et la préparation de la collection de printemps. FIB apporterait 14 millions pour racheter siège et entrepôt, qui seraient ensuite "valorisés" et revendus pour un montant estimé entre 55 et 60 millions.

De quoi, selon la direction de HPB, mener à bien, au prix de la fermeture de 208 magasins jugés non rentables et de la suppression d'environ 500 emplois, la relance de l'enseigne, chahutée notamment par les retombées de la crise sanitaire du Covid et d'une coûteuse cyberattaque. Mais ce projet nécessite, selon HPB, une «avance» substantielle de l'État, chiffrée par les syndicats à 48 millions d'euros. "Tout le monde sait qu'il y a urgence" pour sauver Camaieu, ce que HPB "est le seul" à pouvoir faire, après le retrait de divers candidats à la reprise, dont le fonds américain Gordon Brothers, a plaidé lundi son président Wilhelm Hubner, auprès de l'AFP.

La réponse de Bercy est tombée lundi soir comme une douche froide: la demande d'HPB n'est pas "réaliste", l'État ne pouvant "en aucun cas se substituer aux actionnaires". "L'actionnaire demande à l'État de prendre en charge plus des deux tiers de l'apport nécessaire au financement du plan de reprise, en plus de l'abandon de l'ensemble des dettes publiques existantes", s'est agacé le ministère de l'Économie et des Finances.

"Le destin de 2.600 familles est en jeu"

Les syndicats se préparent au pire: à l'issue d'un CSE mardi, le syndicat interne UPAE et la CGT ont souligné sur Facebook être "extrêmement réservés" quant à la capacité de la direction à garantir le financement nécessaire. "On a encore des pistes, mais certainement pas avec M. Ohayon et ses représentants", affirme Thierry Siwik de la CGT, qui a appelé à la grève mercredi. Son syndicat, assure-t-il, "a construit un projet qui a l'intérêt de deux éventuels investisseurs""Il n'y a plus que la FIB en course, on a le choix entre lui et rien" estime pour sa part Nordine Misraoui, de la CFDT, qui "craint une disparition de l'entreprise" et souhaite que Bercy prenne "davantage de temps pour peser les tenants et aboutissants".

Le maire divers droite de Roubaix Guillaume Delbar a, lui, demandé dans un communiqué que soit "donnée sa chance à un plan de continuation qui a seulement besoin de temps pour porter ses fruits". "Le destin de 2.600 familles est en jeu", a-t-il dit. Selon HPB, l'enseigne a basculé après un arrêt de la Cour de cassation imposant fin juin aux commerçants de régler les loyers impayés lors de la période Covid. Leur montant s'élève à 70 millions d'euros sur un total de 240 millions de dettes, selon Wilhelm Hubner.

En reprenant 511 des 634 magasins de la marque en France et quelque 2.600 salariés sur plus de 3.100, HPB s'était donné en 2020 deux ans pour remettre l'enseigne, fondée en 1984, à l'équilibre. Mais les pertes d'exploitation ont atteint 93 millions d'euros pour 333 millions de chiffre d'affaires sur la période de seize mois depuis la reprise.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

La boutique Sans Modération élue “Meilleur commerce indépendant de Bourgogne-Franche-Comté”

C'est une belle reconnaissance pour le commerce local : la boutique Sans Modération, située à Serre-les-Saoins, a été élue "Meilleur commerce indépendant de la région Bourgogne Franche-Comté" dans le cadre du concours nationale organisé par la plateforme Petits Commerces. L'annonce a été faite le 26 juin 2025.

Bourgogne Franche-Comté : c’est la fin de la reprise économique post-crise sanitaire…

Après plusieurs années de reprise post-Covid, l’économie française comme celle de la Bourgogne-Franche-Comté marque le pas en 2024. Selon le dernier bilan de l’Insee, "l’activité économique en Bourgogne-Franche-Comté comme en France ralentit en cours d’année en raison de l’instabilité politique, budgétaire et des incertitudes internationales, affectant le moral des entreprises et des ménages".

La Grande Braderie d’été de Besançon : rendez-vous le vendredi 4 et samedi 5 juillet 2025 ! 

PUBLI-INFO • La traditionnelle Grande Braderie de Besançon est de retour cet été ! Les vendredi 4 et samedi 5 juillet 2025, le centre-ville s’animera au rythme des bonnes affaires, de la création locale, des saveurs du monde et d’une ambiance conviviale. Deux journées festives à ne pas manquer !

Delfingen Industry simplifie son nom pour Delfingen

Delfingen, un leader mondial dans les solutions de protection des câblages en environnement très contraignant, annonce que l’ensemble des résolutions soumises au vote a été approuvé lors de l’Assemblée Générale Mixte réunie le 5 juin 2025, sous la présidence de Gérald Streit, Président-directeur général.

Commission permanente : la Région Bourgogne-Franche-Comté vote plus de 194 millions d’euros de financements

Réunis en commission permanente le 27 juin 2025 à Dijon, les élus régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont validé une enveloppe de 194,3 millions d’euros destinée à soutenir de nombreux projets dans les domaines économiques, sociaux, environnementaux et culturels.

Crise du logement : un souffle d’espoir au 53e congrès des promoteurs immobiliers

Le 53e congrès de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) s’est tenu ce mardi 24 juin à Marseille au Mucem dans un climat tendu, mais porteur d’un certain espoir. Fabrice Jeannot, président du groupe SMCI et vice-président de la Fédération des promoteurs immobiliers de Franche-Comté Bourgogne, revient sur les échanges et les annonces marquantes de cette journée cruciale pour le secteur.

Catastrophes naturelles : 27 millions d’euros pour les exploitations touchées en Bourgogne Franche-Comté

En avril dernier, la Région Bourgogne-Franche-Comté s’est saisie d’une opportunité ouverte par la Commission européenne pour soutenir les exploitations agricoles affectées par des catastrophes naturelles. Un comité régional de programmation ad hoc se déroule du 24 au 26 juin 2025.

Soldes d’été à Besançon : une période cruciale pour les commerçants

Les soldes d’été débutent ce mercredi 25 juin, et les commerçants bisontins sont prêts, avec des stocks bien remplis. Mais pour Serge Couësmes, président de l’Union des commerçants de Besançon, ce rendez-vous commercial reste sujet à débat, notamment en raison de son positionnement calendaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 25.17
ciel dégagé
le 30/06 à 21h00
Vent
0.97 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
73 %