Cette année, le Ramadan sera "source de paix et de spiritualité" tout en "participant à l'effort national" contre le coronavirus

Publié le 24/04/2020 - 08:01
Mis à jour le 24/04/2020 - 08:01

Si dans plusieurs pays musulmans la question de maintenir ou non le Ramadan au mois d’avril cette année se pose en raison de la pandémie du covid-19, en France, il n’y aura aucun changement : le Ramadan commence ce vendredi 24 avril jusqu’au 24 mai 2020, nous confirme Khalid Jarmouni, président du Centre culturel islamique de Franche-Comté.

"La question s'est posée, mais très loin de la France, ici, elle a été évacuée très rapidement (…) le Ramadan est maintenu, il n'y a rien qui empêche le jeûne du mois du Ramadan pour les personnes en capacité de jeûner bien sûr", affirme le président du CCIFC contacté par téléphone. Il ajoute que "d'ailleurs, des études récentes ont montré que le jeûne, comme celui du mois du Ramadan, est non seulement bénéfique pour le corps, mais surtout il renforce l'immunité".

Un comité de chercheurs à l'Université al-Azhar du Caire, soit la plus haute autorité religieuse d'Egypte, a également déclaré la semaine dernière que les fidèles devraient jeûner cette année aussi parce que le Ramadan "n'a aucune incidence avec le coronavirus". 

Des difficultés pour confectionner les repas ?

Pendant le confinement, il n'est facile pour tout le monde de se procurer les matières premières dans les supermarchés ; farine, levure, etc. sont prises d'assaut dans les rayons. Cela va-t-il rendre la tâche plus difficile pour les musulmans pratiquants de confectionner leurs repas traditionnels du matin et du soir ? Pour Khalid Jarmouni, le Ramadan "n'est pas le mois pendant lequel on doit manger plus que d'habitude ! C'est vrai qu'il y a un engouement, on le remarque dans certains commerces qui voient une augmentation de 30 à 40% de leur chiffre d'affaires pendant le mois de Ramadan… il y a un aspect festif le soir. Je dirais tant mieux d'un côté pour que les musulmans cherchent l'essentiel ! La philosophie du jeûne s'est d'aller vers la privation pour donner plus d'importance au côté spirituel, donner plus de place à l'âme plutôt qu'au corps, et je pense que ce qu'il y a dans les supermarchés, c'est suffisant pour faire un repas équilibré le soir et le matin. Ca va bousculer les habitudes, mais ce n'est pas bien grave."

"Le nécessaire spirituel" à la maison

Depuis le 17 mars, début du confinement, les lieux de cultes en France sont fermés. Pendant le Ramadan, les croyants devront "faire le nécessaire spirituellement, prier pour lui, sa famille et prier pour notre pays, pour le personnel soignant et les personnes qui travaillent pour nous à domicile", indique Khalid Jarmouni. Les rassemblements à l'extérieur pour rompre le jeûne au coucher du soleil devront également se restreindre à la maison.

Le président du CCIFC lance un appel à la communauté musulmane : "c'est très important de participer à l'effort national et de ne pas faire du mois du Ramadan une source de problèmes pour les autorités pour maintenir la distanciation, toute la logique de confinement pour freiner cette épidémie qui touche notre pays. Le mois du Ramadan doit être source de paix et de spiritualité. Il faut vraiment suivre le cadre règlementaire établi par la préfecture." 

Des dérogations pour les personnes malades

Le président du CCIFC souhaite "vraiment insister" sur le fait que pendant le Ramadan,"ceux qui ont attrapé le virus et qui sont malades ont l'obligation de ne pas jeûner. Ils doivent prendre la dérogation pour ne pas jeûner en étant malades, se soigner correctement et participer à l'effort pour ne pas diffuser le covid".

Pendant cette période, "pour les personnes malades, enceintes, allaitantes, il y a des dérogations pour ne pas ajouter une difficulté supplémentaire au personnel soignant qui a d'autres cas à traiter", précise-t-il. 

"L'Islam épouse tout naturellement les règles d'hygiène"

Les musulmans pratiquant les cinq prières quotidiennes doivent faire ce qu'ils appellent "les ablutions" qui consistent à se laver les parties du corps apparentes, la bouche et le nez compris. "De fait, les musulmans quand ils pratiquent la religion sont dans les gestes barrières, ça fait une pierre, deux coups !" se réjouit Khalid Jarmouni.

D'un point de vue alimentaire, il explique également : "vous savez que les musulmans mangent halal, et parmi les choses interdites figurent tout ce qui carnassier et tout ce qui a des griffes comme certains oiseaux, les chauve-souris ou ce dont on a entendu parler en Chine… ce que je suis en train de dire, c'est que l'Islam dans sa pratique, épouse tout naturellement les pratiques pour éviter au maximum les maladies ou des travers, que ce soit au niveau de la nourriture ou au quotidien."

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