Conseil régional: Marie-Guite Dufay a-t-elle diffamé son ancien directeur général ?

Publié le 16/12/2009 - 21:16
Mis à jour le 12/04/2019 - 13:36

C’est la question à laquelle devra répondre le tribunal correctionnel de Besançon saisi par Jean-Luc Bœuf pour complicité de diffamation publique. L’ancien directeur général des services de 2004 à 2008 réclame 15 000€ de dommages et intérêts. Le Pays était poursuivi comme auteur principal du délit.

 ©
©
C’était une audience peu ordinaire qui s’est déroulée en fin d'après-mid à Besançon. Le directeur de la publication de L’Alsace-Le Pays, Jean-Dominique Pretet, la présidente PS du conseil régional Marie-Guite Dufay et l’un de ses vice-présidents, Joseph Parrenin, étaient poursuivis pour diffamation publique en ce qui concerne le premier et pour complicité de diffamation publique pour les deux seconds.
 
En octobre 2008, pressée par l’opposition UMP de faire le point sur certaines pratiques de Jean-Luc Bœuf, ancien directeur général des services du conseil régional de 2004 au printemps 2008, Marie Guite Dufay avait affirmé  qu’elle lui demanderait des comptes pour des frais de déplacement « injustifiés ». Propos relatés par Le Pays et repris à nouveau dans ses colonnes en juin 2009 à l’occasion d’une nouvelle demande d’explication de l’opposition UMP, toujours en session plénière. Joseph Parrenin qui assurait la présidence avait repris quasiment les mêmes propos en évoquant des échanges de lettres d’explication entre les deux parties.
 
« M. Bœuf a subi une véritable campagne de dénigrement de la part de Mme Dufay », a expliqué l’avocat de l’ancien directeur qui, entretemps, avait retrouvé un poste similaire au conseil général du Val d’Oise avant de quitter la fonction publique pour le privé. Me A.G. Serre a également souligné que les éléments de gestion négatifs relevés par la Chambre régionale de la cour des comptes n’avaient pas fait l’objet de poursuites et que les frais de Jean-Luc Bœuf avaient été validés dans les règles de l’art administratif. Estimant que l’ancien directeur a subi un important préjudice moral par rapport à ses enfants et professionnel pour être partout « blacklisté », son avocat a réclamé 15 000 € de dommages et intérêts. Jean-Luc Bœuf aurait été écarté de la direction générale de la Région Bourgogne « parce qu’il avait des casseroles », alors que le poste lui avait été promis.
 
Me Solal, défendant les intérêts de L’Alsace-Le Pays a évoqué « la nécessaire information du public sur la vie publique », tout en mettant en évidence « la bonne foi du journaliste » et en prouvant que les propos relatés par le quotidien avaient été « incontestablement tenus ».
 
Pour Marie-Guite Dufay et Joseph Parrenin, Me Uzan a estimé que l’argument qui consiste à dire « je n’ai rien à justifier parce que tout a été payé » ne tient pas. « Vous n’avez pas produit certains justificatifs », a-t-il lancé avec insistance à la partie adverse laissant entrevoir d’éventuelles poursuites contre M. Boeuf. « Le délit de diffamation n’existe pas », a insisté Me Uzan qui a rappelé que la présidente avait même calmé les ardeurs de l’opposition qui avait évoqué sans preuve, lors de la session d’octobre 2008, des dépenses injustifiées de l’ordre de 2 M€. Curieusement, Jean-Luc Boeuf n'a pas jugé nécessaire de poursuivre les conseillers régionaux de l'opposition.
 
Jugement le 13 janvier 2010.
 
 
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.71
nuageux
le 20/04 à 6h00
Vent
0.94 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
90 %