Covid-19 : quatre laboratoires de Bourgogne-Franche-Comté unissent leurs forces pour multiplier les tests sérologiques

Publié le 03/06/2020 - 10:11
Mis à jour le 03/06/2020 - 14:54

« Professionnels de l’ombre » engagés dans la lutte contre l’épidémie du coronavirus, les équipes de quatre laboratoires de Bourgogne-Franche-Comté ont uni leurs forces pour multiplier les tests sérologiques et créer l’une des plus grandes plateformes de dépistage de France.

Chaque jour, des centaines de prélèvements sanguins arrivent sur le plateau technique du laboratoire d'analyses LPA (les Laboratoires de Proximité Associés) à Besançon pour être soumis à des tests sérologiques. Ceux-ci permettent de savoir si les patients ont déjà été atteints par le Covid-19. Les tubes de verre aux bouchons colorés sont disposés par une technicienne en blouse blanche sur une chaîne robotisée. Ils passent dans une centrifugeuse pour isoler le sérum, puis vers des automates qui prélèvent ce sérum pour le soumettre à différentes analyses. Tous les "tubes Covid" sont ensuite congelés pendant un an dans une "sérothèque".

Les tests sérologiques permettent de savoir si une personne a été confrontée au Covid-19, en regardant si elle a développé des anticorps. Ils se distinguent des tests virologiques, ou PCR, qui permettent de dire qu'un malade est infecté au moment où le prélèvement est réalisé, au niveau de la muqueuse naso-pharyngée.

"On traite le sang avec une technique fiable qu'on a testée et validée en interne" et qui correspond aux recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), explique au milieu des automates Mathilde Boussard, biologiste médicale.

3.000 tests par jour

En quelques heures seulement, les biologistes valident ces analyses, disponibles dans la journée pour le patient et son médecin. "C'est le médecin qui juge si un patient à besoin ou pas de faire une sérologie et lui donne une prescription", note Mme Boussard.

Pour Vincent Lombardot, président du laboratoire LPA, il est "essentiel d'un point de vue éthique de rester dans le cadre du parcours de soin, avec une prescription et un médecin qui pourra analyser les résultats".

Devant l'ampleur du défi que représente l'épidémie du nouveau coronavirus, les laboratoires LPA, MED-LAB, BIOMED 21 et MEDILYS, ont décidé de mettre en commun leurs équipements et leurs automates pour assurer un maximum de tests sérologiques, comme demandé par les autorités sanitaires françaises. Ils ont ainsi créé le groupement Bioteam, qui regroupe 500 salariés et 60 biologistes, exerçant sur 40 sites en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est. "Nous sommes en capacité de monter jusqu'à 3.000 tests sérologiques par jour", souligne M. Lombardot.

"Prendre des paris"

Mais pour parvenir à cette capacité, Bioteam a dû "anticiper" et "prendre des paris" sur les types de réactifs et de machines à acheter, alors que les recommandations de la HAS concernant leur fiabilité se faisaient désirer. "On a fonctionné à l'aveugle, de manière intuitive, dans une période très particulière avec des tensions internationales au niveau des approvisionnements en machines et en réactifs", révèle M. Lombardot.

Le groupement Bioteam a investi 300.000 euros pour acheter les automates et les réactifs nécessaires pour faire de la sérologie. "Il y a une forte attente au niveau des tests sérologiques de la part des autorités" et "avec leur remboursement par l'Assurance maladie (officiel depuis jeudi) on s'attend à encore plus de demandes", note le biologiste. Dans les laboratoires du groupement Bioteam, un test coûte 30 euros.

"Tous les jours on remonte les informations sur le nombre de tests que nous sommes en mesure d'effectuer, le nombre de tests effectivement faits et le nombre de tests positifs, pour que les autorités puissent avoir des données épidémiologiques précises", explique Mathilde Lugand du laboratoire LPA.

La montée en puissance du nombre de tests Covid a nécessité "l'implication de tout le personnel", souligne M. Lombardot, alors que cinq embauches au minimum sur l'activité Covid sont prévues au sein du groupement. Mobilisées depuis plus de deux mois, les équipes ont eu à coeur de "participer à l'effort national".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Pénuries de médicaments : l’UFC-Que Choisir de Doubs-Belfort tire la sonnette d’alarme

Paracétamol introuvable, antibiotiques en rupture, traitements vitaux retardés : les pénuries de médicaments, autrefois exceptionnelles, sont devenues une réalité quotidienne en France. En Franche-Comté comme ailleurs, les patients et les professionnels de santé se heurtent à ces manques, aux conséquences parfois lourdes. Pour comprendre l’ampleur du problème et envisager des pistes de solutions, nous avons interrogé Jean-Pierre Courtejaire, administrateur de l'UFC Que Choisir Doubs-Territoire de Belfort. L’association de défense des consommateurs dresse un constat sans appel et avance plusieurs recommandations pour garantir l’accès de tous aux médicaments essentiels.

Bronchiolite du nourrisson : la campagne de prévention 2025-2026 est lancée

Chaque hiver, environ 30 % des nouveau-nés et nourrissons sont touchés par la bronchiolite, une infection respiratoire majoritairement bénigne mais pouvant entraîner des complications graves chez les plus jeunes. "C’est l’une des premières causes d’hospitalisation des enfants de moins d’un an pendant la saison hivernale", rappelle le ministère de la Santé.

Le Pr Norbert Ifrah attendu à Besançon pour une visite à l’Institut régional fédératif du cancer de Franche-Comté

Le président de l’Institut national du cancer (INCa), le professeur Norbert Ifrah, sera en visite ce jeudi 4 septembre à l’Institut régional fédératif du cancer (IRFC) de Franche-Comté à Besançon. Cette journée sera l’occasion de présenter les actions et résultats de l’IRFC, les perspectives 2025-2030, ainsi que les coopérations en cours avec les établissements membres du groupement.

Des objectifs réalisables pour réussir sa rentrée avec Valentine Caput

Qui dit rentrée, dit parfois nouvelle motivation et donc nouvelles résolutions. Notre diététicienne, Valentine Caput, nous donne quelques conseils pour se fixer des objectifs raisonnables pour nous permettre de tenir les objectifs de la rentrée... tout au long de l'année ! 

Une nouvelle filière de manipulateur en radiologie médicale dès la rentrée à l’IFMS de Montbéliard

À compter du 2 septembre 2025, une nouvelle filière de manipulateur en électroradiologie médicale (DEME) ouvre au sein de l'Institut de Formation aux Métiers de la Santé (IFMS) de Montbéliard et accueillera 20 étudiants issus de Parcoursup, apprend-on dans un communiqué de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Finances, activité en hausse et fusion, le CHU de Besançon passe en revue l’année écoulée

Le directeur général du CHU de Besançon Thierry Gamond-Rius et le professeur Samuel Limat, président de la commission médicale d’établissement, ont tiré le bilan de l’année écoulée et évoqué les projets en cours lors d’une conférence de presse mercredi 27 août 2025 à Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 18.03
couvert
le 17/09 à 12h00
Vent
0.65 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
67 %