La nouvelle carte présentée ce mercredi 17 décembre 2014 aux syndicats et à la presse, pour application à la rentrée 2015, comprendra finalement 1.089 réseaux (collèges et écoles de leur secteur) et non plus 1.082, a précisé l'entourage de la ministre, avec l'ajout mercredi de sept réseaux qu'il était difficile de faire sortir au vu de leur caractéristiques*. Ces dernières semaines, enseignants et parents ont manifesté en France pour obtenir la "labellisation" de leurs établissements.
Le choix des établissements qui restent, entrent ou sortent a été fait par les recteurs dans chaque académie sur la base d'une enveloppe attribuée par le ministère et d'un indicateur social, avec un arbitrage final de la ministre. Le label "REP" (réseau éducation prioritaire) permet d'avoir des ressources spécifiques: classes réduites, travail en petits groupes, pédagogies innovantes, indemnités spécifiques, scolarisation des enfants de moins de trois ans. En Franche-Comté, 16 établissements étaient en ZEP et 16 se retrouvent en REP avec des sorties, des entrées et mutations des dispositifs d'aides qui seront détaillés par le recteur d'académie Éric Martin ce jeudi 18 décembre au collège Vauban de Belfort.
Ne pas laisser tomber ceux qui sortent des ZEP
Mme Vallaud-Belkacem a assuré qu'elle n'allait "pas laisser tomber ceux qui sortent de ZEP", car elle va aussi réformer pour la rentrée 2015 "l'allocation des moyens", c'est-à-dire la façon dont sont répartis les postes d'enseignants attribués chaque année aux établissements scolaires.
Avant, tous les établissements "étaient traités de la même façon", "aveugle, indistincte, sans tenir compte de la difficulté sociale", a-t-elle fait valoir. Le ministère a mis en place une typologie dont pourront se saisir les recteurs d'académie qui distingue trois critères --nombre d'élèves, revenu des familles et caractéristiques des territoires, rural ou urbain--, ainsi que cinq catégories de communes, de la plus pauvre à la plus riche. Dans l'actuel système, l'académie de Lille aurait dû perdre 20 postes à la prochaine rentrée, mais avec le nouveau système qui prend en compte la difficulté sociale, elle en gagnera une centaine, a-t-elle illustré.
L'Éducation nationale a "la chance de pouvoir bénéficier des créations de postes décidées par François Hollande", ce qui permet de faire cette réforme, sans "être dans une forme de punition" à l'égard des établissements plus favorisés, sans leur retirer des postes, a fait valoir la ministre.
- *Il s'agit des collèges Pierre Mendès France à Méru (Oise), Robert Doisneau à Dammarie-les-Lys et Gustave Courbet à Romainville (académie de Créteil), Frédéric Joliot Curie à Calonne Ricouart et Paul Langevin à Rouvroy (académie de Lille), Léo Larguier à La Grand'Combe (académie de Montpellier) et Croix de Metz à Toul (académie de Nancy-Metz).
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Pourquoi le ministère fait évoluer le dispositif d'éducation prioritaire ?
La politique de l'éducation prioritaire, inventée par Alain Savary, "a donné des résultats mitigés", a expliqué la ministre de l'Éducation nationale, qui veut "faire reculer le détermisme social à l'école". Depuis 30 ans, les dispositifs se sont "empilés sans véritable pilotage", aboutissant à "des moyens insuffisants saupoudrés sur un nombre trop important d'établissements", parmi lesquels certains ont vu leur situation s'améliorer tandis que d'autres comprenant 65% de boursiers n'avaient jamais été intégrés, a-t-elle expliqué.
D'où la décision, annoncée il y a un an par son prédécesseur Vincent Peillon, de revoir la carte en gardant un millier de réseaux (collèges et écoles de leur secteur) et en leur consacrant 350 millions d'euros supplémentaires. Sur ce millier, 350 réseaux les plus difficiles sont baptisés REP+, tandis que les autres auront le label REP.
(avec AFP)