Éric Alauzet : "les Français ont réussi leur coup avec leur chamboule-tout politique"

Publié le 07/08/2017 - 17:31
Mis à jour le 08/08/2017 - 08:45

L’actu politique du moment, c’est le vote de la loi sur la moralisation de la vie politique. Éric Alauzet, député EELV de la 2e circonscription du Doubs élu sous l’étiquette En Marche, participera ce mercredi 9 août 2017 au vote. La moralisation, la baisse des dotations aux collectivités locales, le bilan de ce début de législature. Le député de la deuxième circonscription du Doubs a répondu aux questions de la rédaction…

 ©
©

premier bilan

Ce mercredi 9 août voit les députés voter pour la version finale de la loi sur la moralisation de la vie politique. Ce jour signera également leur départ en vacances.

maCommune.info a tenu à interroger les députés du Doubs afin de dresser, avec eux, un bilan de ces premiers mois de quinquennat… Eric Alauzet, député de la 2e circonscription du Doubs, s'est ainsi prêté au jeu avec la rédaction. 

ma Commune.info : Trouvez-vous que cette loi soit allée assez loin ? Certains dénonçaient les "mesurettes" et le "recul" pris par Emmanuel Macron, par exemple sur le casier judiciaire…

  • Note : une promesse de campagne d'Emmanuel Macron était l'interdiction de se présenter à une élection pour une personne si celle-ci avait un casier judiciaire non-vierge. Finalement, le projet de loi prévoit qu'un juge décidera – ou non - d'une peine d'inéligibilité.

Eric Alauzet : Sur le casier judiciaire, la loi a été changée mercredi matin, on a fini par trouver une solution. Beaucoup ne veulent juste pas comprendre : l'idée de base était très bonne, mais des obstacles judiciaires qui n'avaient pas été imaginés sont apparus. Dans ce cas précis, le problème était constitutionnel. Le principe d'individualisation des peines (note : la justice française adapte la sanction à la situation du condamné et à la gravité des faits) ne permettait pas de mettre en place la mesure voulue.

Pourtant, une parade a été trouvée : un juge inscrira directement l'extension de peine dans le casier judiciaire. Le problème est réglé mais on entendra toujours parler "d'hésitation, de recul…" C'est la mauvaise foi de l'opposition.

Quel est votre avis sur la suppression de la réserve parlementaire, qui permettait à un parlementaire de distribuer pour 130 000 euros de subventions aux agents qu'il voulait ? Celle-ci était notamment critiquée parce qu'on l'accusait de favoriser le clientélisme…

Je n'ai aucun état d'âme. J'avais déjà donné mon avis depuis des années. Pour moi, il s'agit d'une pratique moyenâgeuse. Je ne comprends pas qu'on puisse encore donner le droit de décision à un seul individu. On a des institutions, des conseillers municipaux… Les décisions sont prises collégialement, c'est le principe même de la démocratie. Alors qu'avec la réserve parlementaire, il décide seul, dans son coin.

Déjà auparavant, j'avais mis en place un jury pour ne pas être seul à décider. J'étais accompagné de certains élus et de présidents d'associations. Mais malgré ça, les modalités de décision sont d'un autre âge. Au XXIe siècle, je trouve impossible de défendre ce type de procédé.

Après évidemment, cela a des conséquences sur certaines associations, je ne le nie pas. Mais je suis surtout extrêmement favorable à cette mesure car elle détruit une anomalie démocratique.

Que pensez-vous de la suppression de certains avantages des députés ? (régime de retraite calqué sur les autres régimes, tout comme le chômage, ou la fin de la gratuité des transports pour les anciens députés)

Il fallait absolument le faire, les députés ont un devoir d'exemplarité. Ce n'est pas nouveau comme sujet, beaucoup en ont parlé avant ; mais personne ne l'a jamais fait jusque-là.

D'ailleurs, le profond renouvellement de l'Assemblée a largement contribué à ses évolutions. Les jeunes députés n'ont pas eu le temps de prendre de mauvaises habitudes, naturelles pour tant d'autres. Les français ont réussi leur coup en réalisant leur chamboule-tout politique.

Evidemment tout n'est pas fait… Mais il est tellement rare qu'un groupe social rogne sur ses avantages que c'est une décision à saluer, plutôt que d'aller se plaindre des mesures qui n'ont pas encore été réalisées.

La dotation des collectivités locales va baisser de 13 milliards sur toute la France et de 50 millions sur Besançon. Quelles conséquences cela aura-t-il sur la vie des Français ? 

Je comprends bien les difficultés que cela va engendrer pour les territoires mais on ne peut vivre à crédit indéfiniment. Il faut être raisonnable, on s'endette trop. On ne peut pas laisser cette énorme charge aux générations futures.

De plus, les dotations baissent aujourd'hui, mais l'Etat les a longtemps augmentées… Et c'est aussi ce qui a contribué à son endettement si faramineux. Cela fait quarante ans que l'on s'endette en espérant que la croissance reparte. Mais la méthode est loin d'avoir fait ses preuves. Il faut désormais essayer autre chose.

Le vote de la loi a été reporté au mercredi 9 août ; qu'est-ce que cela implique pour votre départ en vacances ? Est-ce que cela vous gêne ?  

Je ne comprends pas ceux qui râlent. On possède la chance exceptionnelle d'être des législateurs. J'aurai l'occasion de repartir. Et les parlementaires le savent, la première année d'un mandat voit toujours son été particulièrement chargé… Heureusement, j'avais anticipé ce faux-problème : je n'ai rien réservé nulle part !

Où comptez-vous partir en vacances ?

Comme je n'ai rien réservé, je vais partir à l'aventure, quelque part où il n'y a pas  trop de monde.

Qu'en est-il de votre projet de créer au sein de l'Assemblée un pôle écologiste au sein d'En Marche ? Avec Nicolas Hulot notamment ?

On échange, on se croise, on réfléchit ensemble. On en est encore au niveau du recensement. On a pu repérer un certain nombre de personnes. On a de la chance, avec ce grand renouvellement, j'ai pu observer une sensibilité plus forte pour l'écologie. Grâce à la moyenne d'âge qui a baissé d'abord, les jeunes sont plus sensibles à ces enjeux ; mais ils sont aussi moins bloqués dans des logiques de partis qui empêchaient les précédents de s'ouvrir à de nouvelles idées.

Bien évidemment, on va se confronter aux contraintes de budget mais l'important c'est qu'on progresse. Et je le rappelle, ce projet veut la naissance d'une coordination entre défendeurs d'intérêts écologiques, pas un sous-groupe. 

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

circo2502

Législatives 2022 : les candidats de la majorité présidentielle ne lâchent rien

Dans les deux premières circonscriptions du Doubs, Laurent Croizier (Modem) et Éric Alauzet (Renaissance), les deux candidats "Ensemble !" de la majorité présidentielle, battent la campagne pour chercher les électeurs et convaincre. Tous deux brandissent le risque des dangers de "l''extrême gauche".

Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon : l’ovni politique qui bouscule les codes

législatives 2022 • "Ces chaussures pleines de farine, je les emmènerai à l’Assemblée nationale" : arrivé en tête du premier tour des législatives dimanche soir dans sa circonscription du Doubs, le boulanger Stéphane Ravacley continue de bousculer les codes et chasse les abstentionnistes.

Éric Alauzet, candidat Renaissance sur la 2e circonscription du Doubs

Portrait • Député sortant depuis 2012 sur la seconde circonscription du Doubs, Éric Alauzet, 63 ans, se présente à nouveau aux élections législatives sous l’étiquette « Renaissance » de la majorité présidentielle. Lors du 1er tour, le candidat a récolté 31,36 % et arrive deuxième.

Politique

Municipales 2026 à Besançon : l’appel à l’union de l’association “À gauche citoyens !”

Dans la perspective des élections municipales de mars 2026, l’association bisontine "À gauche citoyens !", membre de la majorité municipale actuelle, lance un appel solennel à l’unité des forces de gauche et écologistes. Dans un communiqué intitulé "Ressaisissez-vous !", elle invite à dépasser les divisions afin de faire front commun contre la droite et l’extrême droite.

Le RN perquisitionné : ”une nouvelle attaque odieuse contre la démocratie”, selon Julien Odoul 

Une perquisition a eu lieu mercredi 9 juillet 2025 au siège parisien du Rassemblement national dans le cadre d'une enquête pour financement illicite des campagnes électorales du parti d'extrême droite en 2022 et 2024, une procédure "politique" a accusé Jordan Bardella. Pour le député de l’Yonne et conseiller régional RN de Bourgogne Franche-Comté, Julien odoul, c’est une ”perquisition scandaleuse”.

Grève : les salariés de France 3 Franche-Comté dénoncent le projet de réforme de l’audiovisuel public

En grève depuis le 30 juin 2025, jour de l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale, les salariés de France 3 Franche-Comté réaffirment leur opposition à la création d’une holding France Médias dans un communiqué du 9 juillet 2025. 

Les réactions en Franche-Comté sur l’adoption de la loi Duplomb

Après l’adoption de la loi agricole Duplomb-Menonville par le Parlement mardi 8 juillet 2025, de vives réactions ont émergé d’un peu partout en Franche-Comté. Partis politiques et groupes d’élus ont fait savoir leur mécontentement par le biais de différents communiqués de presse. 

Fin de la 2G/3G : un enjeu de sécurité et de continuité des services publics pour le sénateur Longeot

Dans un communiqué du 8 juillet 2025, on apprend que le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot  a appelé l’attention du Premier ministre sur les conséquences que va entraîner, selon lui et à très court terme, l’extinction des réseaux mobiles 2G et 3G en termes d’aménagement du territoire, et ce, dès la fin de l’année 2025.

Loi Duplomb : comment ont voté les député(e) de Franche-Comté ?

Le Parlement a définitivement adopté mardi 8 juillet 2025 la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l'Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d'un pesticide de type néonicotinoïde. Les député(e)s du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont voté, mais pour ou contre cette loi ? Réponses.

Jean-François Longeot appelle à “un plan ambitieux” pour la géothermie

A l’occasion des journées de la géothermie les 19 et 20 juin 2025, le Premier ministre a rappelé l’importance de cette filière dans la transition écologique et pour la souveraineté énergétique. C’est dans ce contexte que le sénateur du Doubs Jean-François Longeot a demandé au gouvernement de présenter un plan d’action clair et ambitieux dans ce domaine.

“Place des Bisontins”, une permanence politique inaugurée par Ludovic Fagaut

S’il n’a pas voulu se prononcer sur une possible candidature à l’élection municipale de Besançon qui se déroulera en mars 2026, Ludovic Fagaut, chef de file de l’opposition du groupe Besançon Maintenant, a souhaité "donner la parole" aux habitant(e)s en inaugurant un local situé au 107 Grande rue à Besançon. Il ouvrira ses portes mercredi 9 juillet 2025 à 14h00.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.45
couvert
le 16/07 à 12h00
Vent
4.4 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
57 %