Gilets jaunes : Philippe entend tenir son "cap". La mobilisation se poursuit

Publié le 19/11/2018 - 09:56
Mis à jour le 19/11/2018 - 09:56

Au lendemain de la mobilisation des « gilets jaunes », Édouard Philippe a assuré dimanche avoir entendu la « colère » et la « souffrance » mais veut maintenir le « cap », alors que blocages et barrages filtrants se poursuivent dans plusieurs régions ce lundi 19 novembre 2018.

Edouard Philippe le 18 novembre 2018 au JT de France 2 © capture ecran France 2  ©
Edouard Philippe le 18 novembre 2018 au JT de France 2 © capture ecran France 2 ©

« Un gouvernement qui changerait de pied en permanence, qui zigzaguerait au gré des difficultés, (…) ne conduirait pas la France là où elle doit être conduite », s’est justifié le chef du gouvernement, invité du journal de 20H de France 2.

Le Premier ministre a de nouveau affiché les engagements pris par Emmanuel Macron de faire baisser les prélèvements obligatoires et de mieux rémunérer le travail, quitte à davantage taxer la pollution.

"Le cap que nous avons fixé, il est bon et nous allons le tenir", a-t-il affirmé, tout en assurant avoir entendu la "colère", "la souffrance", "l'absence de perspectives", "le sentiment de déclassement et peut-être même d'abandon" des quelque 290.000 personnes qui ont manifesté samedi contre les hausses de taxes sur les carburants.

  • Dimanche, la mobilisation était plus faible. Dans la soirée, une centaine de "gilets jaunes" ont bloqué les accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, selon Ouest France, empêchant le passage des camions.

A travers la France, les manifestants étaient quelque 46.000 dimanche, selon une source policière, en recul par rapport aux 290.000 avec un gilet jaune sur le dos la veille. Le ministère de l'Intérieur n'a pas communiqué de chiffre sur le nombre de manifestants dimanche. Sur environ 150 sites, les manifestants avaient appelé à reconduire le mouvement, selon le ministère.

Gilets jaunes" :  bilan de la journée du 17 novembre

Le bilan humain est lourd avec un mort, une manifestante de 63 ans percutée par une conductrice prise de panique, et plus de 400 blessés - dont 14 gravement y compris parmi les forces de l'ordre - et les dégradations ont été nombreuses. 282 personnes ont été interpellées.

Si les "gilets jaunes" n'ont pas réussi à paralyser la France, tout le territoire a été touché durant le week-end par leurs actions, organisées en dehors des partis et des syndicats.

Samedi, Emmanuel Macron et Édouard Philippe avaient laissé Christophe Castaner monter au front. Le chef de l'État, en visite en Allemagne dimanche où le 18 novembre est un jour de commémoration aux victimes de guerre, ne s'est pas exprimé en raison du "devoir de décence", selon l'Élysée.

"Ils n'ont pas compris"

Le chef de l'État "s'est déjà exprimé et s'exprimera de nouveau", "il sait quand il y a urgence et il le fera", a toutefois indiqué la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault. François de Rugy ou Gérald Darmanin ont été envoyés dans les médias pour défendre le besoin de mener la transition écologique malgré un "ras-le-bol fiscal" reconnu par le ministre du Budget.

Selon un sondage publié par le Journal du Dimanche, 62% des Français jugent qu'il faut "donner la priorité au pouvoir d'achat quitte à aller moins rapidement sur la transition énergétique" dans les prochaines années.

Côté syndical, le patron de la CFDT Laurent Berger a appelé Emmanuel Macron à "réunir très rapidement" syndicats, patronat et associations "pour construire un pacte social de la conversion écologique". Une idée poliment écartée dimanche par Édouard Philippe: "Je ne crois pas que ce que demandent les +gilets jaunes+ soit une grande conférence avec les responsables politiques et des responsables syndicaux".

Droite et gauche critiquent un Edouard Philippe inflexible

Lundi, droite et gauche critiquaient un Premier ministre jugé inflexible après son interview sur France 2 au cours de laquelle il a assuré qu'il tiendrait "le cap".

"Il a tort car cela exacerbe la colère", a réagi la porte-parole des Républicains Laurence Sailliet sur franceinfo: "son intervention hier (dimanche, NDLR) était l'apogée du mensonge et du mépris", a-t-elle ajouté en critiquant sa "totale déconnexion" d'avec les Français.

"Edouard Philippe a bien parlé... pour ne rien dire. Le boxeur est fatigué : l'esquive ne suffit pas après deux jours d'insurrection citoyenne", a de son côté jugé Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, dans un tweet.

"Il aurait pu dire +Je vous emmerde+, ç'aurait été moins long et ç'aurait voulu dire le même chose...", a lancé Ian Brossat, tête de liste PCF pour les élections européennes, également sur Twitter.

"Après l'interview pour rien du Président, voici l'interview pour rien du Premier ministre. Rien ne change, rien n'est annoncé, tout est de la faute de ceux d'avant. Il +entend+ mais s'entête", a abondé sur Twitter le porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud, tandis que le premier secrétaire Olivier Faure réclamait de nouveau des "Etats généraux du pouvoir d'achat et du financement de la transition énergétique".

Au Rassemblement national, l'eurodéputé et responsable du RN Nicolas Bay a critiqué sur Radio Classique un Premier ministre qui "dit j'entends la colère mais je ne bougerai pas d'un iota sur le cap", et un "pouvoir" qui veut "décrédibiliser un mouvement qui leur échappe totalement".

Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a quant à lui qualifié d'"insupportable" l'intervention du Premier ministre, fustigeant sur Twitter un "gouvernement de technocrates déconnecté de la réalité et mépris(ant) la détresse des Français".

Julien Bayou, porte-parole des écologistes d'EELV, s'interrogeait après les déclarations d'Edouard Philippe: "Et donc ? Vous allez revenir sur les cadeaux fiscaux ISF Exit tax ou CICE pour financer la transition écologique et l'accompagnement des plus fragiles ? Impossible de réclamer des efforts aux uns quand on exonère les autres", a-t-il tranché dans un tweet.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

gilets jaunes

Les Gilets Jaunes de retour à Besançon

Ils sont toujours là et ils l’ont à nouveau chanté. Moins d’une semaine après le déconfinement, les Gilets Jaunes ont décidé de poursuivre leur mobilisation ce matin à Chalezeule et en début d’après-midi eu centre-ville de Besançon en soutien aux « premiers de corvée »

Entre 600 et 1.000 manifestants marchent pour le climat à Besançon. Des Gilets Jaunes aux Livres dans la Boucle

"appel à la mobilisation générale" • Entre 600 manifestants et 1.000 manifestants selon la CFDT étaient au rendre-vous de la marche d’Alternatiba ANV (action non violente) Cop 21 au départ du parc Micaud à Besançon. Direction la place Flore pour rejoindre les Gilets Jaunes avec un Die In (mourir sur place). La marche devrait rejoindre les Vaîtes vers 17h avec un village des alternatives en parallèle de la Guinguette des Vaîtes mais le rassemblement s’est scindé. Une centaine de gilets jaunes a décidé de se rendre au centre-ville pour rejoindre les « Livres dans le Boucle ». La majorité des marcheurs climatique se sont dirigés en direction des Vaites.

Départ de la présidente de l’UCB : “Un centre-ville ne fonctionne que s’il a des clients. C’est à nous de le faire vivre…”

Après un peu plus de deux ans passés à la tête de l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), nous sommes revenus sur les temps forts de la présidence de Cécile Girardet ce mois de septembre 2019. Plus qu’un bilan, c’est aussi un «coup de gueule» que la présidente a souhaité pousser suite aux mobilisations des Gilets Jaunes…

Politique

Meeting de soutien à Raphaël Glucksmann :”L’Europe est à un moment où elle doit se réveiller” (P. Jouvet)

Le Parti socialiste du Doubs et Place publique Franche-Comté ont organisé une réunion publique lundi 22 avril 2024 à 19h00 salle Proudhon à Besançon afin de soutenir Raphaël Glucksmann, candidat PS aux élections européennes. Environ 130 personnes ont répondu présentes.

Le Mouvement Franche-Comté veut “stopper” la Pive

Dans un communiqué du 20 avril 2024 intitulé "Stop Pive !", le Mouvement Franche-Comté, représenté par son président Jean-Philippe Allenbach, qualifie le rapport moral et financier 2023 de l’association La Pive (monnaie locale) de "désastreux" et souhaite l’arrêt des subventions publiques qui lui sont allouées.

Il y a 80 ans, les femmes obtenaient le droit de vote : l’hommage d’Aline Chassagne à Besançon

Il y a 80 ans, le 21 avril 1944, les femmes obtenaient le droit de vote en France. Aline Chassagne, adjointe à la maire de Besançon en charge de la culture et du patrimoine historique, a rendu hommage, samedi matin rue Gisèle Halimi, à celles qui se sont battues pour avoir ce droit. Elle a également appelé à "retourner aux urnes".

Le Sénat adopte un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin à 20 ans d’inaction publique 

Le Sénat a adopté à l'unanimité, le 11 avril 2024, un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin au désengagement de l’État en la matière et qui met à mal la filière apicole et les pollinisateurs sauvages. ”Une victoire importante et une avancée majeure, vingt ans après la détection de cette espèce sur le territoire national”, pour Jean-François Longeot, sénateur du Doubs. 

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

Élections européennes du 9 juin 2024 : modalités pour s’inscrire et voter

Le 9 juin 2024, les Français en âge de voter et les ressortissants d’un État-membre de l’Union européenne résidant en France seront appelés à voter pour l’élection des représentants de la France au Parlement européen. Comment s'inscrire sur les listes électorales et voter ?

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Pancartes brandis par les élus RN en conseil régional : les réactions s’enchaînent…

+ Plainte du MRAP • Suite aux pancartes "Violeurs étrangers dehors" brandis par les élus du Rassemblent nationale en soutien au collectif Némésis durant le conseil régional du 11 avril 2024, les réactions s’enchainent… Pour rappel, Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région, a indiqué son intention de porter plainte.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.22
légère pluie
le 23/04 à 15h00
Vent
4.85 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
51 %