La musicothérapie, une solution pour qui et pour quoi ?

Publié le 06/12/2024 - 17:31
Mis à jour le 08/12/2024 - 10:55

À l’occasion de la journée mondiale de la musicothérapie, nous avons voulu en savoir plus sur ce métier qui se développe depuis plusieurs années dans différents secteurs notamment le médico-social. Rencontre ce mois de décembre 2024 avec Lucie Duboz, musicothérapeute dans la région.

Originaire de Baume-les-Dame, Lucie Duboz a déjà acquis une belle expérience professionnelle à 29 ans. Violoniste de formation, elle s’est tournée vers des études de musicologie, et a déroché sa licence à Besançon puis son master à Dijon. Elle a ensuite découvert la musicothérapie auprès de Florent Puppis, musicothérapeute, qui l’a formé au métier en licence et master. Elle a obtenu son diplôme à l’Atelier de musicothérapie de Bourgogne…

© Lucie Duboz

mC : Qu’est-ce que la musicothérapie ? Comment définiriez-vous ce métier ?

Lucie Duboz : "La Musicothérapie est définie par la Fédération française des musicothérapeutes comme "une pratique de soin, d’aide, de soutien ou de rééducation qui consiste à prendre en charge des personnes présentant des difficultés de communication et/ou de relation. Il existe différentes techniques de musicothérapie, adaptées aux populations concernées : troubles psychoaffectifs, difficultés sociales ou comportementales, troubles sensoriels, physiques ou neurologiques. La musicothérapie s’appuie sur les liens étroits entre les éléments constitutifs de la musique et l’histoire du sujet. Elle utilise la médiation sonore et/ou musicale afin d’ouvrir ou de restaurer la communication et l’expression au sein de la relation dans le registre verbal et/ou non verbal ".

Le musicothérapeute s’inscrit dans une démarche de soin, d’accompagnement ou de soutien psychologique.

Selon les patients, les champs d’application, et surtout selon les objectifs de la musicothérapie, le musicothérapeute pourra avoir recours à deux approches distinctes : la Musicothérapie Active ou la Musicothérapie Réceptive. Très souvent, une séance de musicothérapie réunit ces deux démarches.

La musicothérapie est utilisée depuis les temps les plus anciens. Cette pratique se développe de plus en plus depuis quelques années à travers le monde, dans différentes recherches scientifiques. Aujourd’hui, en France, la reconnaissance de ce métier est en bonne voie grâce au travail remarquable de notre Fédération qui se démène régulièrement pour cette reconnaissance".

mC : À qui est-ce destiné ? Quels sont les bienfaits ?

Lucie Duboz : La musicothérapie est destinée à toutes personnes présentant des difficultés de la communication et/ou de relation, des troubles psychoaffectifs, difficultés sociales ou comportementales, le stress, les angoisses, les états dépressifs plus ou moins sévères, les troubles du comportements (TDA/H, insomnies...), trouble du spectre de l’autisme, les maladies neuro-dégénérative (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson...), situation de handicap, gestion de la douleur, accompagnement des patients en fin de vie... De l’intra-utérin jusqu’à la personne âgée en passant par tous les âges et toutes les pathologies, la musique et le sonore à l’avantage indéniable de toucher tout le monde. La musicothérapie apporte un véritable mieux-être aux différentes personnes venant aux séances, quelques soient leurs problématiques et difficultés. La musicothérapie aide à rétablir la communication, à s’exprimer de manière différente à travers le sonore, à prendre confiance en soi, à apaiser les douleurs, à favoriser la réminiscence... Les bienfaits sont autant variés que les personnes que nous accueillons en séance pour un suivi".

mC : Quelle évolution avez-vous remarquée au fil des séances ?

Lucie Duboz : "Une anecdote que je raconte régulièrement est celle d’un patient atteint de démence type Alzheimer, d’origine italienne que j’ai suivi. Ce monsieur ne parlait plus du tout le français, son comportement devenait très compliqué pour le personnel soignant et les autres résidants. Plus personne ne le comprenait puisqu’il ne s'exprimait qu’en italien, et il devenait agressif du fait de ses pertes de mémoire. Il était donc isolé et avait des difficultés de communication avec son entourage.

Je l’ai pris en séance sur demande de l’équipe de soin. Au fil des semaines, un lien thérapeutique s’est créé entre lui et moi. L’utilisation de la musicothérapie active et des instruments lui ont permis de se défouler et de communiquer par le son. Il y a eu une vraie détente physique et psychique. Et ce qui a été le plus incroyable, ce fut les effets du chant sur sa mémoire. En partant de son identité sonore, de ses années de vie en France, nous avons chanté de la variété française en séance. Et bien croyez-moi, Joe Dassin "Les Champs Élysées", chantée à chaque séance, a permis à ce monsieur de retrouver des mots puis des phrases en français ! Au bout de quelques mois de séance, ce monsieur était plus apaisé au quotidien, pouvait communiquer à nouveau avec son entourage puisqu’il avait retrouvé le français. Ce fut un de mes premiers suivis qui me restera en mémoire tellement il a été marquant sur les effets de la musicothérapie".

Enfin, j’ajouterai juste une petite citation qui illustre très bien notre métier : "La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots" Richard Wagner.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Commission permanente : la Région Bourgogne-Franche-Comté vote plus de 194 millions d’euros de financements

Réunis en commission permanente le 27 juin 2025 à Dijon, les élus régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont validé une enveloppe de 194,3 millions d’euros destinée à soutenir de nombreux projets dans les domaines économiques, sociaux, environnementaux et culturels.

Crise du logement : un souffle d’espoir au 53e congrès des promoteurs immobiliers

Le 53e congrès de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) s’est tenu ce mardi 24 juin à Marseille au Mucem dans un climat tendu, mais porteur d’un certain espoir. Fabrice Jeannot, président du groupe SMCI et vice-président de la Fédération des promoteurs immobiliers de Franche-Comté Bourgogne, revient sur les échanges et les annonces marquantes de cette journée cruciale pour le secteur.

Catastrophes naturelles : 27 millions d’euros pour les exploitations touchées en Bourgogne Franche-Comté

En avril dernier, la Région Bourgogne-Franche-Comté s’est saisie d’une opportunité ouverte par la Commission européenne pour soutenir les exploitations agricoles affectées par des catastrophes naturelles. Un comité régional de programmation ad hoc se déroule du 24 au 26 juin 2025.

Soldes d’été à Besançon : une période cruciale pour les commerçants

Les soldes d’été débutent ce mercredi 25 juin, et les commerçants bisontins sont prêts, avec des stocks bien remplis. Mais pour Serge Couësmes, président de l’Union des commerçants de Besançon, ce rendez-vous commercial reste sujet à débat, notamment en raison de son positionnement calendaire.

Cinq Resto U’ mettent en place "Mon Restau Responsable"

Les restaurants universitaires Lumière et Hauts de Chazal du Crous Bourgogne-Franche-Comté à Besançon ont officialisé leur engagement dans la démarche Mon Restau Responsable® lundi 23 juin 2025. À travers cette initiative, ils rejoignent les Resto U’ Canot, Mégevand et Petit Bouloie, déjà engagés depuis novembre 2024. L’ensemble des cinq restaurants universitaires de la ville participe désormais à cette démarche nationale visant à rendre la restauration collective plus respectueuse de l’environnement et du bien-être des usagers.

Grand Besançon : tout ce que vous devez savoir sur la gratuité des transports à partir du 1er juillet 2025

À compter du 1er juillet 2025, le réseau de transports Ginko devient partiellement gratuit à Besançon et dans l'agglomération. Grand Besançon Métropole a décidé de rendre les transports accessibles sans frais pour les jeunes de 4 à 14 ans, ainsi que pour tous les usagers les samedis. Une mesure qui vise à "encourager la mobilité et soutenir la vie locale", selon le communiqué officiel de Ginko. On fait le point.

Princesse tam tam et Comptoir des Cotonniers en redressement judiciaire : trois boutiques menacées en Bourgogne Franche-Comté

Les enseignes françaises de prêt-à-porter Princesse tam tam et Comptoir des Cotonniers ont demandé vendredi 20 juin 2025 leur placement en redressement judiciaire, a indiqué ce lundi une source proche du dossier, confirmant une information du site spécialisé Fashion Network. En Bourgogne Franche-Comté, Besançon compte un magasin Princess Tam Tam et Dijon compte deux boutiques Princess Tam Tam et Comptoir des Cotonniers.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 30.99
peu nuageux
le 28/06 à 15h00
Vent
2.67 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
40 %