Sécheresse : la série noire continue pour les agriculteurs

Publié le 08/08/2019 - 16:00
Mis à jour le 08/08/2019 - 15:08

Après l’année noire de 2018, les agriculteurs de Franche-Comté subissent une nouvelle fois les aléas météo. L’année 2019 a été marquée par le froid de mai et la canicule de juin. Un nouveau coup de massue pour les exploitants, qui pourraient ne pas résister à une troisième année consécutive dans ces conditions.

« Quelques agriculteurs s’en sortent, beaucoup sont dans une situation tendue. » C’est le bilan que retient Frank Schnoebelen, conseiller agronomie et grandes cultures à la Chambre d’agriculture du Doubs. Début août, il a fait le tour des exploitations du département pour voir l’état global des exploitations. Et ce dernier n’est pas bon.

Les récoltes sont mauvaises

Les exploitations les plus touchées sont celles de colza, de maïs, l’herbe et l’élevage. Seules les céréales à paille (blé, orge, paille) s’en sortent bien.

« Les récoltes sont globalement mauvaises. Elles sont très hétérogènes, d’un agriculteur à l’autre. Certains ont des rendements corrects, autour de 35 quintaux. D’autres sont catastrophiques, autour de 15. »

Les orages font la pluie et le beau temps

Cet écart s’explique par les différences de précipitations entre les exploitations durant la canicule. «Ca dépend de la pluie : les chanceux sont ceux sur qui les orages sont tombés. Par exemple, sur Besançon, on a reçu 50 mm d’eau ; à 15km de là, même pas 5mm. »

Au manque d’eau se sont greffés les ravageurs : « des insectes, comme les charançons ou les meligethes, qui ont dévoré les colzas, mal levés à cause de l’automne sec. ».

L’herbe a très souffert

L’herbe a particulièrement souffert du manque d’eau. « Dans les plaines, ça va parfois. Mais dès qu’on prend un peu d’altitude, dès 400-500m, c’est très tendu. Il a fait froid et humide en mai, et en juin-juillet, c’était la canicule. L’herbe a eu à peine le temps de pousser, les agriculteurs n’ont fait qu’une coupe. »

Le Haut-Doubs gravement touché

Globalement, cette situation se retrouve « dans tout le Haut-Doubs, même les premiers plateaux. A Pontarlier, Morteau, Villers, c’est très très compliqué. En mai, il y avait encore de la neige et dès le 15 juin, plus une goutte d’eau. »

Au mieux, « la casse peut être limitée avec les pluies annoncées début août, mais certaines parcelles sont déjà pliées. »

Bilan pour les agriculteurs

Conséquence, les éleveurs sont obligés de racheter de la paille et du foin. « C’est très tendu pour eux. Ils avaient déjà pris un coup de bâton l’été dernier, ne se sont pas encore relevés et en reprennent un. »

Et les prairies, « qui ne s’étaient pas encore remises de la sécheresse, ont encore pris une canicule.»

« On va voir si on peut lancer une procédure calamité, comme l’an dernier, mais ça ne va pas sauver les boutiques. L’Etat pourra participer à l’achat de fourrages mais ça ne va pas chercher très loin. »

Le changement climatique se ressent

« Avant, c’était une année de sécheresse sur dix, les agriculteurs pouvaient supporter. Maintenant, c’est une sur cinq, peut-être une sur deux… S'il y a encore une 3eannée comme ça l’an prochain, ça va être très compliqué. Les prairies ne pourront plus résister et les agriculteurs non-plus. »

En cause, le changement climatique. « On le sent clairement, on le voit très bien. On a les données météo, ça se réchauffe petit à petit. Les fréquences sont différentes, les saisons disparaissent petit à petit. C’est tout ou rien maintenant. On ne sait même plus quand planter les semis. »

Les agriculteurs devront donc s’adapter. « On a pas le choix, il faut évoluer. Travailler sur de nouvelles espèces, abandonner certaines cultures qui ne tiennent pas le chaud… Mais il n’y a pas de solution miracle. »

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Exclusivité – D’apprenti à patron… Amaraldo Begteschi reprend la Pizzeria Piano à Besançon

Un nouveau chapitre s’écrit pour la Pizzeria Piano, installée rue Gustave Courbet à Besançon. À seulement 25 ans, Amaraldo Begteschi s’apprête à reprendre officiellement les rênes de cet établissement bien connu des habitants, après sept années d’une ascension professionnelle aussi discrète qu’inspirante. Rencontre exclusive avec un jeune patron au parcours hors du commun.

Travaux reportés, conditions dégradées : le Centre international de séjour de Besançon tire la sonnette d’alarme

Pour la première fois de son histoire, le Centre international de séjour (CIS) de Besançon a convoqué une conférence de presse jeudi 10 juillet 2025. Un geste fort, destiné à alerter sur la situation préoccupante de cet établissement public, géré par des bénévoles et propriété de la Ville de Besançon. Au cœur de la prise de parole : l’absence persistante de travaux pourtant promis depuis des années, et des conditions d’accueil devenues critiques.

Bourgogne-Franche-Comté : 11 véhicules et 21 personnes contrôlés dans le secteur du déménagement

Durant la seconde quinzaine de ce mois de juin 2025, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Bourgogne-Franche-Comté (DREAL BFC) a organisé sept opérations de contrôle des chantiers de déménagement dans les agglomérations de Belfort/Montbéliard/Héricourt, Lons-le-Saunier, Dijon, Auxerre, Nevers et Mâcon), par les services chargés du contrôle des transports terrestres. Plusieurs infractions ont été révélées. 

Foodtruck, équipe… du nouveau du côté du restaurant Les Bords du Lac à Osselle

Afin de s’adapter à l’affluence des visiteurs sur la base de loisirs d’Osselle, un foodtruck proposant du snacking a été installé sur l’espace plage depuis le 1er juin 2025. Le restaurant Les Bords du Lac, lui, reste ouvert toute l’année, rappelle le chef Sylvain Piguet qui continue seul l'aventure désormais sans Adrien Rognon.

Intergénérationnelle, la résidence Génius a ouvert ses portes au coeur du quartier Viotte

Fruit d’une collaboration entre SMCI, promoteur immobilier à Besançon, et l’ADMR du Doubs, association de référence de l’aide à la personne, le nouveau complexe résidentiel "Génius" a officiellement ouvert ses portes. Implanté le long de l’allée piétonne Gisèle Halimi, dans le quartier entièrement réhabilité du pôle Viotte, nous avons pu assister à une visite guidée. 

Tout & Bon, un nouveau service traiteur avec livraison pour les entreprises du Grand Besançon

Le concept a été lancé en 2010 à Lille. Depuis, il s’est démocratisé et rassemble désormais 34 magasins franchisés en France. Implantée depuis le 22 avril 2025 rue Albert Thomas à Besançon, l’entreprise peut livrer dans toutes les communes du Grand Besançon ainsi que sur les secteurs de Marnay et Rioz.

Lidl vide des locaux avant de s’y installer à Châtillon-le-Duc…

L’enseigne Lidl France a mandaté l’entreprise Alternatinnov pour mener une opération de valorisation de mobilier à Châtillon-le-Duc, dans les locaux de l’ancien magasin Des marques et vous avant de s’y installer. Objectif : limiter l’impact environnemental des travaux d’aménagement en réutilisant du mobilier encore fonctionnel.

Le club de sport Moving à Besançon change de propriétaires

Le club de fitness Moving, implanté depuis plus de 35 ans à Besançon, connaît une nouvelle page de son histoire. Ludivine et Hicham, un couple de coachs originaires d’Alsace, en sont désormais les nouveaux propriétaires. Ils prennent la suite de Laurence et Gilles, qui ont dirigé le club depuis 1989, a-t-on appris le 7 juillet 2025.

En images – La Grande braderie d’été bat son plein à Besançon

Jusqu’au samedi 5 juillet 2025, le centre-ville de Besançon s’anime à l’occasion de la Grande braderie d’été de l’Union des commerçants. Plus de 200 commerçants se sont installés pour permettre aux visiteurs de faire de bonnes affaires tout en découvrant des créations artisanales et locales.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.44
couvert
le 16/07 à 00h00
Vent
1.56 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
87 %