"Ségur" de la santé: feu vert de l'Assemblée à une palette de mesures

Publié le 09/12/2020 - 07:48
Mis à jour le 08/12/2020 - 20:52

Sages-femmes, organisation de l’hôpital, « mercenariat » médical: l’Assemblée nationale a adopté le 8 décembre 2020 une série de mesures, dont plusieurs promises dans le cadre du « Ségur de la santé » visant à rendre ce secteur plus attractif.

Illustration © D Poirier
Illustration © D Poirier

Au terme d’un examen chaotique en commission, et souvent très critique devant l’hémicycle, la proposition de loi « visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification », portée par Stéphanie Rist (LREM), a obtenu en première lecture 334 voix pour, 158 contre et 18 abstentions. Elle doit maintenant aller au Sénat.

Le texte est censé répondre, en partie du moins, aux promesses non financières du "Ségur", les questions de salaires notamment ayant été abordées dans le budget de la Sécurité sociale, adopté la semaine dernière.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a salué "une pierre supplémentaire à l'édifice du Ségur". Pour LREM, il s'agit de "bâtir un système de santé plus résilient, plus collaboratif, plus attractif".

A l'inverse, les oppositions ont dénoncé le fait que seule une fraction de la quinzaine d'articles concernait ce Ségur, et souligné le cheminement laborieux du texte: certaines dispositions vidées de leur contenu face aux critiques du monde de la santé lui-même, d'autres retoquées ou largement remaniées dans l'hémicycle etc.

Les députés socialistes, qui ont déposé en vain une motion de rejet la semaine dernière, ont dénoncé par la voix de leur présidente Valérie Rabault une proposition "sans fil conducteur", objet d'une "réécriture massive".

A droite comme à gauche, où le texte a été largement été rejeté, on a regretté que l'accompagnement du Ségur n'ait pas fait l'objet d'un projet de loi ad hoc soumis par le gouvernement lui-même. Dans le détail toutefois, certaines mesures ont fait l'objet d'un assentiment transpartisan.

"Message aux soignants"

Stéphanie Rist, elle-même médecin de profession, ne prétend pas défendre "une grande loi Santé", mais souligne qu'en pleine deuxième vague du coronavirus, "il est important d'envoyer le message aux soignants que l'on fait passer les mesures promises".

La lutte contre les excès de l'intérim médical dans les hôpitaux, dénoncés comme un "mercenariat" aussi lucratif pour les intéressés que ruineux pour les établissements, figure en tête des mesures réclamées sur tous les bancs.

Ces dispositions permettent de maîtriser les rémunérations jugées excessives de certains praticiens aux qualifications très recherchées pour des missions temporaires.

Olivier Véran a salué "une solution aux dérives" qui permettent parfois à certains de "gagner un demi-mois du salaire d'un praticien hospitalier pour 24 heures de garde". Il ne s'agit "pas de mettre fin à l'intérim" mais de s'attaquer aux "ravages de l'intérim médical" mal encadré, a ajouté le ministre.

Les députés ont également approuvé la création, pour les personnes handicapées et leurs aidants, d'une "plateforme officielle d'information, d'orientation et d'accompagnement". Un amendement précise que cette plateforme ne se substituera pas à leur accueil physique et téléphonique.

L'Assemblée a également approuvé une évolution du métier de sage-femme, leur ouvrant la possibilité de prescrire des arrêts de travail de plus de 15 jours. Leur droit à prescrire des médicaments est élargi, et elles pourront adresser une patiente à un médecin spécialiste.

Plusieurs mesures concernent aussi les recrutements, l'encadrement et la gouvernance à l'hôpital.

L'Assemblée a en revanche rejeté une nouvelle étape de l'intégration des groupements hospitaliers de territoire (GHT), sur fond de défense des petits établissements par les élus et de bronca des syndicats des directeurs d'hôpitaux. Exit également la proposition qui prévoyait la création d'une "profession médicale intermédiaire" entre les médecins d'une part, les infirmières et certaines professions paramédicales d'autre part.

Il n'en reste qu'une simple demande de rapport au gouvernement sur ce projet qui s'est heurté à une levée de boucliers dans le milieu médical et devra faire l'objet d'une concertation.

La mise en place d'un numéro d'appel unique pour remplacer les différents numéros existants en lien avec la santé, sur le modèle du 911 américain, a également été retoquée face aux critiques de tous bords.

Un amendement gouvernemental préserve le principe d'un service d'orientation et de guidage dans le système de santé, expérimenté en 2021 dans 22 territoires pilotes.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

1,55 million d’euros de fraudes détectées par l’Assurance maladie dans le Doubs en 2022…

Le chiffre est pharamineux. En 2022, les fraudes à l’Assurance maladie ont augmenté de 38 % par rapport à 2021. Au total, le préjudice s’étend sur 88 dossiers. 55 actions contentieuses ont été décidées suite à des fautes ou fraudes. Fabienne Jacquemard, directrice de la CPAM du Doubs, nous en parle...

Le Tour de France pour la santé bientôt au parc Micaud à Besançon

Depuis le 11 septembre 2023, le "Tour de France pour la santé" est lancé. Cette intiative réunit plus d'une quarantaine d’organisations et de collectifs, mobilisés pour l’accès aux soins pour tous. Objectif : rassembler les acteurs "pour arracher enfin un budget à la hauteur des besoins des usagers et des personnels". La première étape du Tour de France pour la santé se déroulera à Besançon samedi 16 septembre 2023, de 15h à 18h au parc Micaud.

Malbouffe chez les enfants : Foodwatch dénonce les publicités des géants de l’agroalimentaire

Dans sa dernière enquête publiée ce mercredi 13 septembre, Foodwatch France dénonce un marketing de la malbouffe qui cible les enfants et interpelle les décideurs politiques à légiférer, encadrer le marketing et la publicité ciblant le jeune public pour les produits mauvais pour la santé.

Des gyms douces pour la rentrée à Besançon…

Pour être en forme dès la rentrée, Lou Boillon, coach sportive à Besançon, propose des cours de gyms qualifiées de "douces" pour le corps et pour l'esprit telles que le yogapilates, le Feldenkrais, le ballon suisse, la marche nordique, ou encore la barre au sol... L'occasion de redémarrer à son rythme à partir du 11 septembre 2023.

L’oeil de la diet’ : À la rentrée, le casse-tête du goûter !

CONTRIBUTION • C'est toujours la même rengaine à la rentrée : qu'est-ce qui est bon pour le goûter de mes enfants ? Valentine Caput, diététicienne à Besançon, nous rappelle et nous explique ce qui est bon ou pas pour la santé des enfants en cette période de retour à l'école...

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 24.88
couvert
le 21/09 à 12h00
Vent
6.61 m/s
Pression
1000 hPa
Humidité
55 %