Stop Covid et traçage des contacts par smartphone : un projet qui pose de nombreuses questions

Publié le 28/04/2020 - 09:02
Mis à jour le 28/04/2020 - 09:03

L’application de traçage de contacts pour le déconfinement StopCovid, dont l’Assemblée nationale débattra mardi, n’est pas prête techniquement et le doute subsiste sur la capacité du gouvernement à mener à bien le projet d’ici au 11 mai 2020.

© stop covid ©
© stop covid ©

Un objectif très séduisant en théorie...

L'objectif d'une "app" de traçage de contacts est sur le papier très séduisant: permettre à chaque utilisateur de prévenir les autres utilisateurs qu'il a croisés sur les deux dernières semaines, lorsqu'il découvre sa contamination au coronavirus.

Toutes ces personnes peuvent alors prendre les mesures de précaution qui s'imposent, comme l'autoconfinement, et demander un test.

L'application, exclusivement volontaire, utiliserait pour fonctionner le Bluetooth, technologie de communication entre appareils électroniques situés à proximité.

...mais un risque énorme pour la vie privée

Mais les risques pour la vie privée sont énormes. Lorsqu'on se découvre contaminé, il faut transférer au système la liste des personnes que l'on a croisées pendant les deux dernières semaines, l'informant ainsi de son état de contamination.

Des acteurs mal intentionnés peuvent en profiter pour tenter de savoir qui a été contaminé et constituer des fichiers. Ou, en croisant toutes les listes de personnes approchées, reconstituer beaucoup d'informations sur nos vies.

Ne risque-t-on pas ainsi de jeter les bases d'une société de surveillance?

Des pseudonymes qui ne résolvent pas tout

Pour tenter d'assurer le respect de la vie privée, le système fonctionnera avec des identifiants codés ou pseudonymes: les utilisateurs ne pourront pas identifier nommément qui ils ont croisé.

Mais la question des pseudonymes ne résout pas tout, puisqu'il faut bien qu'à un moment, le pseudonyme d'une personne ayant croisé la route d'une personne contaminée soit relié à la personne qui doit être avertie.

Des choix techniques différents selon les pays

Pour remédier au mieux à ce problème, deux grands choix d'architecture s'opposent. Le modèle français de StopCovid correspond à un architecture centralisée.

Régulièrement, nos smartphones iraient vérifier sur un serveur central que notre pseudonyme n'est pas dans la liste des pseudonymes croisés par une personnes contaminée.

Si notre pseudonyme est sur une liste, nous recevrons un message d'alerte.

L'autre grand modèle d'architecture est dit "décentralisé"Dans cette architecture, nos smartphones importent régulièrement la liste de tous les pseudonymes ayant croisé des personnes contaminées, et vérifient eux-mêmes si notre pseudonyme figure sur ces listes ou pas.

Le choix français de plus en plus isolé

La question de l'architecture suscite des débats passionnés entre experts. Et l'option décentralisée semble recueillir de plus en plus de suffrages hors de l'Hexagone. Dimanche, l'Allemagne a annoncé rejoindre cette architecture, qui est aussi privilégiée par Apple et Google.

Apple et Google en position centrale

Dans ces débats, Apple et Google occupent une position centrale, dans la mesure ou ils détiennent le contrôle des deux grands systèmes d'exploitation de smartphones en vigueur, respectivement iOS et Android. Impossible de faire communiquer des smartphones appartenant à ces deux galaxies sans leur accord. Apple et Google vont proposer rapidement le socle d'une application de traçage de contacts que les gouvernements pourront personnaliser à leur guise.

Mais au nom de sa souveraineté, la France réclame aux géants américains de pouvoir faire ses propres choix techniques et architecturaux. Le problème est particulièrement sensible avec Apple, qui protège jalousement, pour des raisons de sécurité, le fonctionnement du Bluetooth.

Si la France ne parvenait pas à convaincre Apple, StopCovid ne fonctionnerait que lorsqu'elle est ouverte et en premier plan - empêchant ainsi son utilisateur de recourir à son smartphone pour lire ses mails ou parcourir internet.

En France, qui planche sur StopCovid ?

L'Inria, l'institut national de la recherche informatique chargé par le gouvernement de piloter techniquement le projet, a clarifié dimanche les relations entre son projet et celui préparé depuis plusieurs semaines par Orange et des partenaires privés.

Tous ces acteurs travaillent ensemble pour StopCovid et ont créé une équipe-projet comprenant notamment les entreprises Capgemini, Dassault Systèmes, Thales, Sopra Steria, Atos et Withings (objets connectés).

Chez les acteurs publics, la liste mentionne l'Anssi (agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), l'Inserm (recherche médicale publique) et Santé publique France.

La Cnil, le gardien de la vie privée des Français, a donné un feu vert de principe sur StopCovid, réclamant de revoir la copie gouvernementale quand l'application aura réellement été définie et construite

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Politique

À Besançon, les députés du Doubs se font passer un savon par les agriculteurs : ”On va vous suivre à la culotte !”

Au lieu d’emmurer une permanence d’élu, la Fédération départementale des syndicats agricoles du Doubs et les Jeunes agriculteurs du Doubs, ont ”exigé” le dialogue à travers une rencontre avec les cinq députés du territoire ce lundi 9 décembre à la suite du vote de la motion de censure à l’Assemblée nationale mercredi dernier. Des échanges animés, sans tabou ni détour, se sont tenus dans une salle du Groupe rural du Doubs à Besançon.

Le groupe écologiste de Grand Besançon mitigé sur la venue de Bruno Le Maire à Saône

Comme nous vous l’annoncions le 29 novembre dernier, Benoit Vuillemin, maire de Saône et vice-président de Grand Besançon Métropole, recevra les insignes de Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d’honneur ce jeudi à Saône par Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie. Le groupe écologique a voulu réagir par rapport à cette venue.

Motion de censure : le gouvernement Barnier renversé, le Premier ministre doit démissionner

HISTORIQUE • Après l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution par Michel Barnier sur le budget de la Sécurité sociale, les motions de censure du Nouveau front populaire et du Rassemblement nationale ont été examinées à l’Assemblée ce mercredi 4 décembre 2024. Le gouvernement Barnier est renversé, a-t-on appris à 20h25.

La Région Bourgogne-Franche-Comté et Dijon métropole s’engagent pour la démocratie en Ukraine

Dans le cadre des Rencontres régionales de l’International, la Région Bourgogne-Franche-Comté a accueilli, mardi 3 décembre 2024 au Conseil régional à Dijon, une délégation ukrainienne composée d’élus de l’Oblast (Région) et de la Ville de Vinnytsia.

Le sénateur Cédric Perrin en Arabie Saoudite aux cotés d’Emmanuel Macron

Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort et président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, participera à la visite d’État en Arabie saoudite aux côtés du président de la République Emmanuel Macron du 2 au 3 décembre 2024.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.42
peu nuageux
le 10/12 à 21h00
Vent
3.12 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
100 %