Violences faites aux femmes : mobilisation historique en France. 500 manifestants à Besançon

Publié le 24/11/2019 - 09:46
Mis à jour le 25/11/2019 - 10:35

« Agresseur, harceleur, t’es foutu, les femmes sont dans la rue »: des dizaines de milliers de personnes ont battu le pavé samedi dans toute la France pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles, une « marée violette » pour peser sur le gouvernement avant la fin lundi du « Grenelle » lancé contre ce fléau. A Besançon, 500 personnes étaient rassemblées sur l’esplanade des droits de l’homme.

© Capture Twitter  CP EA ©
© Capture Twitter CP EA ©

La trentaine de marches organisées en France a rassemblé "150.000 personnes", dont "100.000 à Paris", selon le collectif féministe #NousToutes. Dans la capitale, le cabinet Occurrence a pour sa part dénombré 49.000 manifestants lors de son comptage pour un collectif de médias dont l'AFP, et la préfecture de police 35.000.

A Besançon, ils étaient environ 500 manifestants réunis vers 16h30 esplanade des Droits de l'homme. Des femmes mais aussi des hommes qui en silence ont déambulé dans les rues de la ville avec en fond sonore, à l'hygiaphone,  le nom des femmes tuées par leur conjoint.

Depuis le début de l'année 2019, au moins 117 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, (étude au cas par cas AFP).  Durant toute l'année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes (ministère de l'intérieur)

"C'est la plus grande marche de l'histoire de France contre les violences" sexistes et sexuelles, s'est félicitée l'une des organisatrices, Caroline De Haas, dans un message transmis aux médias. Il y a un an, près de 50.000 personnes s'étaient rassemblées dans toute la France dont 30.000 à Paris selon les organisatrices, la police comptant alors 12.000 manifestants dans la capitale.

  • Samedi, la police ou les préfectures ont dénombré 5.500 manifestants à Lyon, plus de 2.000 à Rennes, 1.650 à Strasbourg, 1.000 à Bordeaux...

A Paris, derrière la banderole de tête tenue par l'Union nationale des familles de féminicide (UNFF), plusieurs personnes portaient des pancartes affichant la photo de leur proche tuée.

A Strasbourg, la manifestation a été marquée par un moment fort: le témoignage des deux enfants et de la sœur d'une femme tuée par son compagnon. Tous sourds-muets, ils se sont exprimés en langue des signes, avec une interprète qui traduisait pour la foule, parcourue par une vive émotion.

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a salué dans un tweet la mobilisation en ces termes: "J’adresse mon soutien à chaque femme qui a vécu des violences sexistes ou sexuelles. Comptez sur moi pour poursuivre la mobilisation du gouvernement et de la Nation entière dans cette grande cause. Besoin de l’engagement de chacun(e) pour #NeRienLaisserPasser".

Une grande banderole s'élevait contre une "justice complice", tandis qu'une multitude de pancartes proclamaient: "Ras le viol", "Féminicides, pas une de plus", "Brisons le silence, pas les femmes", "Qui ne dit mot ne consent pas"...

Près de 70 organisations (Planning familial, CGT, CFDT, EELV, LFI, PS, Unef, PCF, SOS homophobie...) et de nombreuses personnalités se sont jointes au défilé parisien. Parmi elles, les comédiennes Muriel Robin, Alexandra Lamy, Julie Gayet, Sandrine Bonnaire et Eva Darlan, ou encore Vincent Trintignant - le frère de Marie, tuée par Bertrand Cantat en 2003.

Manque de moyens

Le collectif #NousToutes a globalement pointé un "manque de moyens" et une "absence de réponse à la hauteur de la part du gouvernement". Il réclame un milliard d'euros par an pour la lutte contre les violences faites aux femmes, alors que le budget qui lui est consacré est de 361,5 millions d'euros, selon l'entourage de la secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa.

Info +

Cette mobilisation survient juste avant la clôture lundi du "Grenelle contre les violences conjugales", lancé début septembre pour tenter d'enrayer ce fléau. Le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres du gouvernement, doit y annoncer ou confirmer une quarantaine de mesures, dont celles dévoilées au lancement de ce chantier le 3 septembre.

Parmi les initiatives attendues: l'inscription dans la loi des violences psychologiques, afin de mieux les repérer et sanctionner.

En matière de lutte contre les violences et les féminicides, "le compte n'y est pas encore et la mobilisation de la société civile est là, aiguillon indispensable, pour le rappeler à chaque instant", ont reconnu samedi Marlène Schiappa et les ministres de la Justice et de l'Intérieur, Nicole Belloubet et Christophe Castaner, dans une tribune publiée sur leparisien.fr.

Cependant le gouvernement "ne peut pas tout", soulignent les ministres, qui en appellent à une "société de vigilance".

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Besançon : L214 interpelle les députés via les citoyens pour dénoncer l’élevage intensif

Suite à la publication de leur enquête publiée le mercredi 12 novembre 2025 dévoilant l'omniprésence de l'élevage intensif dans toutes les régions de France, l'antenne locale bisontine de l'association L214 a organisé ce samedi 15 novembre à Besançon une action de 10h30 à 13h, place du 8 septembre. 

Illuminations, marchés de Noël, sapins… Besançon se prépare aux fêtes de fin d’année

À l’approche des fêtes de fin d’année, Besançon revêt progressivement sa parure de Noël. Comme chaque année, l’installation des grands sapins de Noël marque le lancement des préparatifs. Deux arbres majestueux ont ainsi été mis sur la  place Granvelle et la place du 8 Septembre.

À Besançon, RCF met l’accent sur la semaine “radio don” pour pallier des difficultés financières

VIDEO • Comme chaque année, RCF Besançon lance une semaine appelée "radio don" incitant ses auditeurs à devenir donateurs et à lui donner un coup de pouce pour perdurer. Ce mois de novembre 2025, cette opération a une connotation particulière, car elle met l’accent sur des difficultés financières de la radio liées à une hausse du prix de l’électricité, du changement progressif de la FM en DAB+ (digital audio broadcasting, ou en français radiodiffusion numérique) mais surtout face aux possibles conséquences du projet de loi de finances 2026…

Hommage aux victimes des attentats de Paris à Besançon : ”Nous devons célébrer la vie !”

VIDÉO • Dix ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, un hommage a été rendu ce jeudi matin au cimetière du Champ Brulley à Besançon, devant le cavurne d’Ariane Thieller, tuée par les balles des terroristes islamistes au Bataclan.

À la découverte des métiers de l’industrie le 18 novembre à Dole

Dans le cadre de la Semaine de l’industrie, France Travail Dole et ses partenaires organisent, le mardi 18 novembre 2025, une journée dédiée à la découverte des métiers de l’industrie. Accessible à tous, cette initiative vise à faire découvrir, informer et orienter les jeunes, les demandeurs d’emploi et les professionnels en reconversion vers des secteurs dynamiques et prometteurs.

“Il est vital que les jeunes continuent à vivre” : le témoignage de Viviane, maman d’une victime de l’attaque du Bataclan en 2015

13 NOVEMBRE 2015 - 10 ANS • Plus que les cérémonies de commémoration, Vivianne Theiller, maman d’Ariane, décédée lors de l’assaut du Bataclan le 13 novembre 2015, souhaite transmettre un message fort. Celui de "continuer à vivre, d'aller voir des concerts, s’asseoir dans les bars, rire avec des amis", sinon "les terroristes auront gagné", nous confie-t-elle avec force ce mois de novembre 2025. Pour rappel, une cérémonie est organisée à 11 heures au cimetière des Champs Bruley à Besançon où se trouve la sépulture d'Ariane. Un concert symbolique se tiendra ce jeudi soir à la Rodia avec le groupe de rock américain Frankie and the Witch Fingers et le duo anglo-bisontin Dead Chic.

Le préfet renforce la réglementation sur les armes blanches en Haute-Saône

Certaines armes blanches, présentant une dangerosité particulière, relèvent dorénavant de la catégorie A1. Il s’agit des couteaux dits « zombie » et des coups de poing américains à 4 trous postérieurs à 1900. Les détenteurs, commerces non autorisés et particuliers, ont jusqu’au 7 décembre 2025 pour les remettre à un service de police ou à une unité de gendarmerie.

Attentats du 13 novembre : des hommages au cimetière des Champs Bruley et à La Rodia à Besançon

Jeudi 13 novembre 2025 marquera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, survenus à Paris et à Saint-Denis. Ces attaques, qui avaient visé la salle de concert du Bataclan, plusieurs terrasses de cafés et le Stade de France, avaient causé la mort de 132 personnes et fait 493 blessé(e)s.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.77
couvert
le 16/11 à 06h00
Vent
1.3 m/s
Pression
1008 hPa
Humidité
91 %