Le CHRU de Besançon va déposer plainte contre le Pr Humbert pour diffamation

Publié le 24/03/2017 - 15:55
Mis à jour le 17/04/2019 - 11:49

Chantal Carroger, directrice de du CHRU de Besançon, a annoncé ce vendredi 24 mars 2017 vouloir porter plainte contre le professeur Philippe Humbert pour diffamation suite aux accusations de « manquements aux procédures«  sur des patients en chimiothérapie au service dermatologie.
 

"Cette établissement ne mérite pas qu'on le traine dans la boue", s'insurge Chantal Carroger, directrice du CHRU de Besançon. Elle ajoute que "cela suffit de prendre en otage la population, de jeter le discrédit sur les professionnels de santé, d'entendre parler de machination, de complots ou de pratiques douteuses. Je vous annonce que le CHRU va déposer plainte pour diffamation".

Deux enquêtes avaient été respectivement demandées en novembre 2015 et octobre 2016 à la demande du professeur Humbert pour "dénoncer certaines pratiques" au service dermatologie du CHRU de Besançon.

"La meilleure défense, c'est l'attaque"

Philippe Humbert a été chef de service dermatologie de 1993 à octobre 2015. Chantal Carroger précise qu'il n'y a eu aucune situation particulière avant 2015. Il aurait, selon cette dernière, envoyé un courrier à l'ancien directeur prenant sa retraite : "vous pouvez être fier de votre hôpital". Il a d'ailleurs formé lui-même les personnes travaillant à ses côtés au service dermatologie. "Quand on risque une plainte pour harcèlement, on a intérêt à se défendre", s'exclame-t-elle. "Un chef de service a une responsabilité sur l'organisation dans son service" ajoute M. Limat, président de la Commission médicale d'établissement, faisant référence aux accusations de Philippe Humbert sur le "manquement aux règles" des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP). Madame Carroger explique que les "manquements aux procédures étaient de l'ordre d'un oubli de signature sur une fiche".

M. Limat insiste : "le plus important pour les malades c'est une prise en charge correcte". Il ajoute que le rapport ne mentionne qu'il n'y a eu aucun écart de fait. Il tient à mentionner que le premier rapport concernant les RCP a conclu que certaines réunions ne correspondaient pas "totalement" mais que ce problème avait été corrigé.

17 courriers reçus contre le professeur Humbert

Selon Chantal Carroger, le directeur général de l'époque Patrick Barberousse, a reçu 17 courriers de médecins et d'internes se plaignant du comportement du professeur Humbert. "Arrêt pour dépressions graves, jusqu'à vingt messages un dimanche à toute heure du jour et la nuit, menace de ne pas soutenir pour l'obtention de diplôme, du chantage, abus de pouvoir, propos violents voire insultes, nous sommes tous victimes d'harcèlement morale par notre chef de service"  lit gravement la directrice de l'hôpital. Elle poursuit "il m'a dit qu'il allait pousser la fille d'une patiente à porter plainte contre moi". M. Limat indique que le service dermatologie "a été boycotté pendant 6 mois par les internes".

"Il n'y a pas de chimiothérapies abusives"

La directrice de l'hôpital tient à rassurer les patients : "Il n'y a pas de chimio abusives".  Le président de la Commission médicale d'établissement confirme ce point et ajoute :"le traitement des mélanomes n'a pas baissé entre 2015 et 2016 mais a augmenté à Besançon comme partout en France". Il précise que le CHRU de Besançon est "le seul centre en Franche-Comté à traiter les mélanomes". Par cette affirmation, Samuel Limat revient sur un point exposé par le professeur Humbert qui, selon lui, voyait un lien de cause à effet entre une chimiothérapie abusive et une chute (de la 3ème place en 2015 à la 11ème place en 2016) dans le classement des hôpitaux dans le magazine Le Point. "On ne peut pas définir la qualité d'un hôpital avec un classement", s'insurge M. Limat.

Réponse aux accusations de "conflits d'intérêts"

"L'université rémunère les professeurs d'universités", déclare le professeur Thierry Moulin, doyen, directeur de l'UFR des Sciences médicales et pharmaceutiques. Il existe "des contrôles". La directrice du CHRU ajoute que "les professeurs ne peuvent pas être payés au niveau de l'hôpital, ni être payés plus au profit qu'ils feraient des chimiothérapies".

Info +

  • La directrice du CHRU de Besançon affirme qu'elle n'a pas reçu les 46 plaintes.
  • La Fédération Hospitalière de France soutien le CHU de Besançon
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

humbert

Procès en diffamation contre le professeur Humbert : renvoi ce 26 septembre 2018

L'avocat du Pr Humbert, maître Uzan, a prévenu le tribunal que ses explications pour la défense de son client prendront "un minimum de 3 heures". • Le procès en diffamation intenté par le CHRU de Besançon à l’encontre du professeur Humbert qui devait se dérouler le 11 juillet dernier à Besançon est renvoyé ce mercredi 26 septembre 2018.

Justice : la décision du procès en diffamation contre le professeur Humbert attendue ce mercredi

Le procès en diffamation intenté par le CHRU de Besançon à l’encontre du professeur Humbert se déroulera ce mercredi 11 juillet 2018 à Besançon. Une plainte avait été déposée par l’hôpital le 24 mars 2017. Le Professeur Humbert avait relevé « des dysfonctionnements » et s’était estimé « victime d’harcèlements » à son tour de la part du CHRU.

Philippe Humbert “déplore” que des poursuites soient engagées à son encontre par l’ARS

L’ancien chef du service dermatologie du CHRU de Besançon « déplore » jeudi 23 mars 2017, les poursuites engagées contre sa personne suite à l’annonce mercredi 22 mars du rapport de l’Agence Régionale de la santé sur les précédentes accusations de « manquement aux procédures » sur des patients en Chimiothérapie.

L’absence de plaintes au CHRU de Besançon est “partiellement faux” selon le professeur Humbert

Suite à notre article de ce mardi 21 mars 2017 dans le quel la direction du CHRU de Besançon indique qu’elle n’a reçu « aucune plainte » de patients, le professeur Philippe Humbert réaffirme ce 22 mars que le CHRU de Besançon un « manque de transparence » au niveau de la communication avec les patients en chimiothérapie et précise que l’absence de plaintes est « partiellement faux ».

Santé

Doubs : 40.000 sacs distribués dans les pharmacies pour alerter sur la conduite sous médicaments

VIDÉO • La nouvelle campagne de sécurité routière met l’accent sur la prévention des risques liés à la conduite après la consommation de médicaments. C’est dans ce cadre que la préfecture du Doubs a lancé vendredi 24 octobre à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes à Besançon, le début d’une campagne d’un mois prévoyant la distribution de 40.000 sacs de sensibilisation dans 40 pharmacies partenaires du département.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

Une entreprise bisontine cherche des financements pour lancer la phase d’essai d’un biomédicament contre la leucémie

À l’horizon 2030, Carla Biotherapeutics espère apporter un traitement aux 3.000 personnes entrant chaque année dans les critères du biomédicament développé contre la leucémie. Des patients pour lesquels aucune solution n’a fonctionné ou n’est plus envisagée. Un réel espoir pour la médecine qui a toutefois besoin d’un coup de pouce… Chacun est libre de participer à l’appel à financement dès 100 €.

La Ville de Besançon encourage la vaccination contre la grippe pour les publics à risque

Alors que la période de circulation du virus de la grippe s’étend habituellement d’octobre à mars, la Ville de Besançon rappelle ”l’importance de la vaccination pour les personnes les plus vulnérables”. À travers sa direction Santé Publique, la municipalité recommande la vaccination pour les populations à risque, incluant notamment les plus de 65 ans et les professionnels en contact avec des publics fragiles.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Prendre soin de ceux qui soignent : une nouvelle initiative à Besançon

Face au mal-être croissant des professionnels de santé, CaPaciTéS Besançon et Métropole et l’association Le Don du Souffle (DDS) lancent une série d’ateliers destinés à améliorer le quotidien des soignants et à renforcer le lien entre eux. "Prendre soin des professionnels de santé : une priorité", rappellent les porteurs du projet dans leur communiqué du 17 octobre 2025.

La résidence autonomie Les Salins de Bregille se renouvelle après un an de travaux

Présente depuis plus d’un demi-siècle sur les hauteurs de Besançon, la Résidence autonomie Les Salins de Bregille vient d’achever une importante phase de rénovation, a-t-on appris le 15 octobre 2025. Une transformation qui marque une nouvelle étape de son histoire…

Forte baisse du tabagisme en France : 4 millions de fumeurs quotidiens en moins en 10 ans

Selon les premiers résultats du Baromètre de Santé publique France 2024, la France enregistre une forte baisse du tabagisme, rompant avec la stagnation observée pendant la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’une diminution historique du nombre de fumeurs dans l’Hexagone…

Dermatose nodulaire contagieuse : une stratégie sanitaire de lutte pour “éradiquer” l’épidémie dans le Jura

Ce mardi 14 octobre 2025, le préfet du Jura Pierre-Edouard Colliex, a présidé une réunion de gestion de crise sur la dermatose nodulaire contagieuse en présence des services de l’État : la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), la Gendarmerie nationale, le Service Départemental d’Incendie et de Secours, ainsi que les professionnels agricoles : Groupement de Défense Sanitaire (GDS), des vétérinaires, le président de la Chambre d’agriculture et le directeur de la FDSEA.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.21
légère pluie
le 28/10 à 00h00
Vent
3.03 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
94 %