Bourgogne : les "conditions indignes" des vendangeurs en procès

Publié le 17/10/2024 - 09:41
Mis à jour le 17/10/2024 - 08:45

Les vendangeurs dormaient dans un camping sauvage, sans eau potable et sans percevoir de salaire: jusqu'à deux ans de prison avec sursis ont été requis, mercredi 16 octobre 2024 à Dijon, contre des recruteurs qui faisaient travailler dans des "conditions indignes" des saisonniers roumains.

 © Elodie R
© Elodie R

"Ils étaient logés dans un camp de fortune, avec un seul sanitaire, et sans eau potable": le rapport de la gendarmerie lu au tribunal correctionnel de Dijon par la présidente Aline Calandri est emblématique des conditions parfois insalubres des vendangeurs recrutés par des "agences", un système de plus en plus fréquent qui fournit par exemple la moitié des saisonniers en Champagne. Quatre d'entre eux y ont trouvé la mort lors de la récolte de 2023.

Deux ans de prison avec sursis requis

La même année à Meursault (Côte d'Or), un des plus prestigieux vignobles de Bourgogne où des "grands crus" se vendent parfois des milliers d'euros la bouteille, une quarantaine de saisonniers avaient été recrutés par un couple prestataire de service viticole bien connu à Beaune (Côte d'Or), et qui trouvait les vendangeurs par un intermédiaire roumain.

Le procureur a requis deux ans de prison avec sursis pour le mari et 18 mois pour son épouse, pour "traite d'être humain" et "hébergement indigne". Contre l'intermédiaire, il a demandé 15 mois avec sursis.

Selon l'accusation, aucun des vendangeurs n'avait de contrat de travail et aucun salaire n'a été versé. Quand les saisonniers réclamaient leur dû, on les menaçait. "Tout le monde a peur", a dit aux enquêteurs l'un des vendangeurs, qui étaient "équipés de tours de cou floqués du nom de l'agence".

76.000€ amassés

Le prestataire de services, lui, aurait amassé 76.000 euros, selon l'enquête.

"On n'a pas de possibilité d'hébergement", s'est défendue la femme cogérante de l'agence, assurant avoir payé les salaires. "J'ai écrit dès 2022 à tous les maires de grands crus pour dire qu'on devrait avoir des emplacements pour les vendangeurs", a-t-elle assuré. Et "les campings ne nous acceptent pas", a renchéri son mari, l'autre cogérant de l'agence, assurant : "Ça me fait très mal au coeur qu'ils dorment dehors".

Les vendangeurs "sont posés là sans qu'on leur offre la moindre possibilité de logement et on le sait. Ce couple est parfaitement conscient de la situation", a tancé le représentant du ministère public, Olivier Caracotch. "Personne ne veut héberger les vendangeurs", y compris "les domaines" qui "se déchargent sur les prestataires", a accusé Bruno Nicolle, avocat du couple dont il a réclamé la relaxe. 

Le jugement a été mis en délibéré au 20 novembre.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Procès Péchier : l’ex-anesthésiste n’hésite pas à enfoncer l’une de ses collègues

Empoisonner des patients au bloc opératoire pour nuire à l'anesthésiste chargée de les endormir? "C'est délirant", a balayé mercredi 22 octobre 2025 devant la cour d'assises de Besançon l'accusé Frédéric Péchier, sans cacher pour autant son peu d'estime pour la collègue concernée.

Nicolas Sarkozy est arrivé à la prison où il sera incarcéré, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Une demande de mise en liberté a d'ores et déjà été déposée par ses avocats.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Disparues de l’A6 : le troisième homme suspecté du meurtre d’une adolescente en 1990 remis en liberté

Le troisième homme mis en examen pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 13 ans en 1990 en Saône-et-Loire, l'une des affaires du dossier des disparues de l'A6, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi 20 octobre 2025 le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Montbéliard : un an ferme pour des menaces contre un chroniqueur de CNews

Un homme de 29 ans, déjà condamné pour apologie du terrorisme, a écopé de deux ans de prison, dont un ferme, pour de multiples menaces adressées, via le réseau X, au chroniqueur de CNews Erik Tegnér, à qui il reprochait ses positions sur le conflit à Gaza, a indiqué mercredi 15 octobre 2025 à l'AFP le procureur de Montbéliard (Doubs).
 

Procès Péchier : l’accusé admet un nouvel empoisonnement mais dont il n’est pas responsable

L'empoisonnement est la seule explication possible à l'arrêt cardiaque suspect d'un patient au bloc opératoire en 2009, a admis lundi 13 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui a continué toutefois à nier fermement en avoir été à l'origine.

Procés Péchier : syndrome rarissime ou empoisonnement, une double énigme médicale à la barre

Syndrome rarissime, ou intervention malveillante ? La cour d'assises du Doubs, qui juge l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, a remonté le temps jeudi 9 octobre 2025 pour tenter d'expliquer les arrêts cardiaques de deux patients en 2009 dans une clinique de Besançon.

Procès Péchier : “il n’y a pas de cas d’empoisonnement à la Polyclinique de Franche-Comté” selon l’anesthésiste

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a contesté que trois arrêts cardiaques suspects survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté, un établissement où il a exercé seulement six mois, aient été des empoisonnements, mardi 7 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Procès de Frédéric Péchier : un mois de procès et une défense fragilisée

Une défense ébranlée et un comportement abrupt à l'audience : après un mois de procès, l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier clame toujours son innocence dans 30 cas d'empoisonnements de patients, dont 12 mortels. Cet homme de 53 ans est soupçonné d'avoir frelaté des poches de produits anesthésiants de patients âgés de 4 à 89 ans afin de provoquer un arrêt cardiaque, dans deux établissements de Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.78
nuageux
le 29/10 à 06h00
Vent
1.62 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
93 %