Le point sanitaire effectué par l'ARS Bourgogne Franche-Comté ce vendredi 10 avril 2020 :
- 1.282 personnes hospitalisées (1.211 jeudi)
- 459 décès sont à déplorer en milieu hospitalier (427 jeudi) + 275 décès dans les secteurs médicaux sociaux (249 jeudi)
- 290 personnes dans les services de réanimation (283 jeudi)
- 1.300 sorties d'hospitalisation (1.237 jeudi)
"Même si nous avons une nouvelle hausse des personnes en réanimation, ce chiffre est plus important qu'hier et moins qu'avant hier", indique Pierre Pribile ,directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté.
L'importance de "ne pas relâcher le confinement"
Du côté du nombre de sorties d'hospitalisation, le chiffre augmente : "C'est une bonne nouvelle, nous avons plus de 1.300 sorties d'hospitalisation, cela a rattrapé le nombre des personnes hospitalisées", se réjouit l'ARS qui reste toutefois prudente : "Nous sommes dans une phase de stabilisation de la situation à l'hôpital, mais il ne faut pas relâcher le confinement".
Qu'impliquerait un relâchement du confinement ?
"Nous utilisons une fois et demie les capacités de réanimation habituelles. Nos hôpitaux tiennent le choc aussi bien dans le public que le privé. Cependant, si le confinement n'est plus suivi, le virus circulera à nouveau plus vite. Il y aura donc plus de personnes à l'hôpital. Se relâcher, c'est remettre du carburant dans l'épidémie et là cela serait une catastrophe", alerte Pierre Pribile.
Même constat pour Bernard Schmeltz, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Préfet de la Côte-d'Or, qui met en garde à l'approche du week-end Pascal : "La majorité des citoyens se comportent sérieusement et l'esprit civique est constaté. Il contribue à maintenir dans un équilibre les soignants qui sont mis à rude tâche. Quand je dis qu'il n'y a pas de dérapages trop importants, il ne faut pas en déduire qu'il faut lever le pied. Il faut que les restrictions actuelles soient maintenues. Surtout à la veille de ce week-end de Pâques ensoleillé".
Un point sur la communication des EHPAD
Ce vendredi, l'Agence Régionale de la Santé a voulu clarifier les modalités de communication des chiffres en Ehpad : "Nous ne communiquons pas sur les situations individuelles de chaque Ehpad, car ce sont des lieux de vie avec des résidents qui ont le droit absolu au respect de leur vie privée. Ce droit leur est dû et réservé", est-il précisé par l'ARS qui affirme que "la transparence est faite sur ce que font les pouvoirs publics pour les Ehpad qui sont aux prises du virus".
Trois idées "reçues" que l'ARS souhaite contester :
- "Beaucoup de gens considèrent que les personnes âgées sont abandonnées sans soins". FAUX répond l'ARS : "Je tiens à redire que dans les Ephad les personnels travaillent et sont professionnels. Quand le virus entre dans un Ephad, il est extrêmement virulent et se diffuse à une vitesse impressionnante. Le personnel a donc besoin de renfort". (Ressource hospitalière , professionnel de la prévention des infections, ressources gériatriques, équipes de soins palliatifs et ressources de dotation en masques...)
- Deuxième idée reçue : "Que les Ephad impactés par le Covid seraient des mauvais établissements". FAUX répond l'ARS : "Cela n'a rien à voir, il n'y a pas de bouclier absolu. Tous les Ephad prennent des dispositions. Il ne faut pas que les équipes soient culpabilisées".
- Troisième idée reçue : "Que les personnes âgées qui sont dans les Ehpad n'accéderaient pas au soin en réanimation dans les hôpitaux". FAUX répond l'ARS : "Cette décision reste une décision médicale. Il y a des hospitalisations de personnes âgées (130 actuellement). "C'est vrai qu'il est très rare d'admettre une personne âgée en réanimation, car il faut avoir une chance d'en sortir, mais il n'y a pas de tri d'effectué. Les médecins sont libres de leur décision médicale".
Concernant les tests effectués dans les Ehpad, l'ARS a changé de stratégie depuis cette semaine (avant deux à trois tests étaient effectués. Si un s'avérait positif, des dispositions étaient prises pour tout l'établissement) . Désormais, pour les Ehpad qui n'ont pas encore eu de cas de Covid et qui en ont un subitement, un test est effectué sur l'ensemble du personnel soignant (les visites étant interdites, le virus serait donc rentré par l'intermédiaire d'un soignant).
Pour les Ehpad qui peuvent créer des secteurs séparés entre les résidents atteints et non atteints, tous les résidents sont testés "pour ne pas se tromper dans la localisation de ces derniers", précise l'ARS.
Concernant les masques : doit-on en porter au quotidien ?
"Non ce n'est pas une obligation de porter un masque", rappelle Pierre Pribile qui sépare toutefois les différentes natures des masques : "Pour les soignants, ils répondent à des caractéristiques particulières (FFP2 et chirurgicaux). Ils doivent donc aller aux soignants. Cela serait un mauvais usage de les utiliser dans un autre cadre".
Pour le public, il n'est toutefois pas "interdit" de porter un masque, mais le tissu est recommandé. "Le masque n'est pas une amulette magique. Il peut être contre-productif s'il y a un relâchement des gestes barrières" conclut le directeur régional de l'ARS.
Du côté de l'éducation...
En cette fin de 4e semaine de confinement, Jean-François Chanet, recteur de l'Académie de Besançon, a rappelé que "l'une des toutes premières priorités était de rester en appui et solidaire des personnels de santé" : "Nous avons une croissance régulière des enfants accueillis dans les écoles. Le ministère ne souhaite toutefois pas augmenter les ayant droits. Il faut rester économe des conditions de ce service minimum", explique-t-il.
-En ce qui concerne la continuité pédagogique, le recteur a salué "la mobilisation remarquable de l'enseignement en appui des collectivités qui ont fait le nécessaire pour que l'ENT monte en puissance" (prêt de matériel, négociation avec les opérateurs téléphoniques pour tenter d'adapter les forfaits, accord national avec poste pour les zones blanches...).
Il retient également que : "l'humain n'a pas été remplacé par la machine": "Il a fallu faire une place importante au numérique, mais cela à renforcé les liens humains au lieu de les affaiblir", conclut-le recteur.
1 Commentaire
Un commentaire
A cause du démantèlement de notre système de santé conduit par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis des années, les managers des l’ARS sont désemparés lorsque le ciel leur tombe sur la tête. Comme le gouvernement ils ont été sourds aux appels au secours que lancent les soignants de toute la France: la matraque, les grenades et les lacrymo ont été la seule réponse qu’ils ont obtenues. Les gaulois en jaunes sans l’exprimer précisément avaient pressentis cela. Nos managers ne sont pas préparés à la gestion de crise, ils n’ont pas de recettes. Ils ont commencés par réfléchir: on confine ou pas, on organise les municipales ou pas? la vague déferlant,on se rend compte qu’il n’y a plus de stock de masques, on réfléchis encore et on commande, mais les méthodes de commandes ne sont pas adaptées, les millions de masques promis n’arrivent qu’au compte goutte, les distributions aux établissements sont toujours rationnées malgré les engagements du ministre. Pourtant, des entreprises françaises travaillant avec la Chine avaient proposées leur expérience:, le ministère ne leur a pas répondu. Et que dire des avertissements lancés depuis plus de 10 ans par des scientifiques du monde entier qui prévoyaient comme inéluctable une pandémie catastrophique. La grippe aviaire était déjà un signe de ce qui risquait d’arriver, mais nos élites étaient préoccupées par la dette et le PIB.
Pour satisfaire à la finance , ils ont sacrifiés la protection des populations pour réduire la dépenses publique, leur remède des cadeaux fiscaux aux grosses entreprises et aux nantis qui n’en demandait pas tant!