La Ville de Besançon prend position face au possible retour des pesticides

Publié le 13/05/2025 - 17:40
Mis à jour le 13/05/2025 - 18:06

Suite à la proposition de loi visant à "lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur", Anne Vignot, maire de Besançon, adresse une lettre ouverte à Laurent Croizier, Député du Doubs, le 9 mai 2025.

 © Ralphs_Fotos / Pixabay
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La proposition de loi Duplomb, orientée en faveur des agriculteurs, envisage la réutilisation de certains pesticides, notamment des néonicotinoïdes, des produits interdits en France depuis 2018 "pour des raisons scientifiques claires puisque plus d'un millier d'études ont été publiées dans littérature scientifique".

Selon Anne Vignot, Maire de Besançon et Présidente de Grand Besançon Métropole, "cette perspective de remise sur le marché de telles substances inquiète au plus haut point la communauté scientifique qui a publié une tribune sur le sujet le 5 mai dernier."

La tribune en question rassemble les inquiétudes de "plusieurs centaines de médecins, mais aussi de nombreux scientifiques issus des universités et des organismes de recherche publics (Centre national de la recherche scientifique, CNRS; Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, Inraé; Institut de recherche pour le développement, IRD; Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement)".

Des conséquences désastreuses pour l'environnement et pour la santé

La remise sur le marché de telles substances serait en effet dramatique pour l'environnement, mais aussi "pour la santé de nos compatriotes, les agriculteurs et leur famille en premier lieu."

Les conséquences de l'utilisation des pesticides par l'agriculture, la sylviculture et l'entretien des espaces verts sont malheureusement déjà visibles sur notre territoire. Les insectes ont d'ores et déjà disparu de leurs milieux naturels que sont les prairies, les pelouses, les ruisseaux et les lacs. Anne Vignot ajoute que "c'est toute la chaine trophique qui est en perte de vitesse avec un effondrement de la biodiversité".

La Maire de Besançon déclare ensuite : "pour ces raisons, la Ville de Besançon a organisé les premières Assises des pollinisateurs en 2018 puis les a de nouveau organisées en 2023.  Les abeilles ont longtemps été les sentinelles de l'état des insectes pollinisateurs. Les apiculteurs, qui sont les premiers témoins des conséquences des néonicotinoïdes sur leurs ruches, nous prouvent que les enjeux écologiques ont des conséquences très directes sur l'économie. Le Syndicat Apicole du Doubs s'est mobilisé le 7 mai dernier pour vous alerter.

Au-delà de la mortalité des abeilles, quel serait notre monde sans pollinisateurs ? Quelle production arboricole, fruitière et maraîchère, aurions-nous sans les pollinisateurs ?

Besançon, ville en "zéro pesticide total" depuis 2017

Pour toutes ces raisons, la Ville de Besançon avait déjà opté pour la réduction drastique des pesticides. Depuis 2004, elle avait "cessé d'utiliser de produits phytosanitaires pour l'entretien de ses espaces verts, exceptés pour les terrains sportifs et les cimetières. Depuis 2017, la ville est en zéro pesticide total."

La gestion des espaces publics a été orientée en faveur de la préservation des pollinisateurs sauvages, avec la mise en place "d'une fauche tardive, d'un plan de gestion différencié des espaces verts et de prairies fleuries". Des actions qui ont nécessité une importante "mobilisation de nos agents et un programme de formation". 

Les villes devenues des "refuges pour la biodiversité"

Anne Vignot poursuit en ajoutant que "la loi Labbé de 2017, suivie de celle de 2019, ont permis d'accélérer cette tendance des collectivités à ne plus utiliser de pesticides. La SNCF a entrepris d'importants efforts pour limiter drastiquement l'usage de désherbant pour l'entretien de son réseauLes particuliers, les entreprises suivent ce mouvement et l'on peut s'en réjouir."

Les villes sont devenues, de manière paradoxale, des "refuges pour la biodiversité". Pourtant, leur superficie à elles seules "ne peuvent suffire à constituer les réservoirs de biodiversité nécessaires au fonctionnement des écosystèmes". Il est donc vital de poursuivre cette dynamique d'abandon des pesticides et de définir "un modèle viable et pérenne pour l'agriculture".

Anne Vignot ajoute "qu'il est cynique de constater que les premiers défenseurs de cette ré-autorisation sont ceux-là mêmes qui en sont les premières victimes".

La Maire de Besançon conclut en demandant à Laurent Croizier quelle position il compte adopter lors du vote de la loi.

1 Commentaire

Zéro-pesticides peut-être, mais Besançon aussi est la ville zéro-fleurs. Comparez sur 10 ans et c'est frappant.
Publié le 14 mai à 08h34 par VINCENT NETTER • Membre

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