Assises du Doubs: un travailleur frontalier jugé pour le meurtre d'une prostituée roumaine 

Publié le 09/12/2020 - 11:51
Mis à jour le 09/12/2020 - 14:41

"L'inconnue du Frasnois" • Le procès d’un travailleur frontalier du Doubs, accusé d’avoir mortellement roué de coups une prostituée roumaine en Suisse en 2016, la rendant méconnaissable avant de l’abandonner dans un bois en France, s’est ouvert mercredi à Besançon.
 
 

Palais de justice de Besançon © Alexane Alfaro
Palais de justice de Besançon © Alexane Alfaro

Alexandre Verdure, qui a toujours contesté avoir tué la jeune femme, est  jugé à Besançon pour « homicide volontaire » et encourt 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict de la cour d’assises du Doubs est attendu vendredi.

 "Ce n'est pas moi qui l'ai tuée": cheveux mi-long coiffés en arrière, Alexandre Verdure a de nouveau contesté être à l'origine de la mort de Miheala
Miloiu à l'ouverture de son procès. Cet agent de sécurité, réserviste de gendarmerie, "a expliqué qu'il avait transporté le corps sous la contrainte" d'individus non identifiés, "mais
qu'il ne l'avait pas tuée", a précisé son avocate, Me Emmanuelle Huot, avant l'audience.

L'histoire "triste" de Miheala Miloiu, 18 ans, c'est celle "d'une jeune fille qui tombe sur un proxénète de la pire espèce, qui la prostitue en Suisse, et finit sous les coups d'un homme", relève l'avocat de sa famille, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot.

Pendant plusieurs mois, cette jeune femme est restée pour les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Besançon, "l'inconnue du Frasnois", avant d'être finalement identifiée au terme de nombreuses investigations.

Son corps totalement nu a été retrouvé par deux bûcherons le 15 décembre 2016, dissimulé sous un tapis de feuilles dans la forêt communale du Frasnois (Jura), au-dessus des Cascades du Hérisson, à proximité de la frontière suisse. Les os du visage et les dents brisés par une multitude de coups d'une grande violence, la victime aux longs cheveux teints en roux était méconnaissable.

Le cadavre était lardé de 26 coups de couteau au niveau du cou et du flanc.

L'autopsie a révélé que le décès avait été causé par de multiples coups au visage, et non par les coups de couteaux. Pour l'identifier, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie
nationale (IRCGN) a effectué une reconstitution faciale de la jeune femme afin d'établir son portrait-robot en 3D et un appel à témoins avait été diffusé très largement en Europe. En vain.

C'est finalement presque par hasard qu'un rapprochement avec la disparition en Suisse autour du 30 novembre 2016 d'une jeune prostituée, Mihaela Miloiu, a permis de l'identifier.

Les enquêteurs sont ensuite remontés jusqu'à Alexandre Verdure, qui s'était rendu à la même période à l'hôpital de Pontarlier (Doubs) pour faire soigner une main. Son ADN a été retrouvé sur la victime et sur le lieu de découverte du corps. Suspecté d'être l'auteur du meurtre, il a été mis en examen en novembre 2017 et a toujours nié. Un forage dans le béton a été pratiqué afin d'en extraire de l'ADN, qui s'est avéré être celui de
"l'inconnue du Frasnois".

Une comparaison avec l'ADN de la mère de Miheala Miloiu a finalement permis de confirmer l'identité de la victime.  L'ADN de l'accusé est le seul a avoir été retrouvé sur la victime et sur le lieux de découverte du corps.

Article du 8 décembre 2020

Un travailleur frontalier soupçonné d'avoir tué avec une grande violence, fin 2016, une prostituée roumaine de 18 ans, rendue méconnaissable et identifiée près d'un an après est jugé à à partir de ce mercredi 9 décembre 2020  devant la cour d'assises du Doubs.

Cet agent de sécurité, père d'un enfant, qui vivait en couple à Mouthe (Doubs) et travaillait près de Lausanne (Suisse), "dit qu'il est innocent, qu'il n'a fait que se débarrasser du corps", a précisé le magistrat. Son ADN a été retrouvé sur la victime, Mihaela Miloiu, tuée en Suisse.

Son corps dénudé avait été découvert par des bûcherons le 15 décembre 2016 dans la forêt communale du Frasnois (Jura), au-dessus des Cascades du Hérisson, à proximité de la frontière suisse. Il présentait 26 coups de couteau, dont aucun n'a été mortel. D'après l'autopsie, le décès a été causé par de multiples coups portés au visage, dont les os et les dents étaient brisés. La victime était méconnaissable.

Pour l'identifier, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) avait effectué une reconstitution faciale de la jeune femme afin d'établir son portrait-robot en 3D. Un appel à témoins avait été diffusé très largement en Europe.

Des enquêteurs suisses travaillaient à l'époque sur un réseau de proxénètes roumains. Placés sur écoutes téléphoniques, ces derniers semblaient à la recherche d'une jeune prostituée, disparue entre le 29 et le 30 novembre 2016. Le rapprochement a été fait entre cette disparition, une carte d'identité au nom de Mihaela Miloiu retrouvée à Sullens (Suisse) et le corps découvert aux Cascades du Hérisson.

Près d'un an après sa mort, celle qui était surnommée "l'inconnue du Frasnois" a été identifiée grâce au recoupement de son ADN avec celui de sa mère, retrouvée en Roumanie. Les enquêteurs sont ensuite remontés jusqu'à l'agent de sécurité, qui s'était rendu le 30 novembre 2016 à l'hôpital de Pontarlier (Doubs) pour faire soigner une main.

"Il a admis avoir eu une relation sexuelle avec la victime. Il a expliqué que des individus l'auraient ensuite tuée", a précisé le procureur. "Mais il ne dit rien, ni sur leur signalement, ni sur leur véhicule, ni sur l'arme utilisée" indique le procureur de Besançon soulignant ses "multiples versions".

En détention provisoire après son interpellation le 7 novembre 2017, l'homme comparait devant les assises du Doubs à partir de ce mercredi. Le verdict est attendu vendredi.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Au procès Péchier, des plaidoiries pour “mettre des mots” sur la douleur des victimes

Son crime était "tellement énorme": les avocats des 30 personnes que l'anesthésiste Frédéric Péchier est accusé d'avoir empoisonnées au bloc opératoire, et de leurs proches, ont commencé à plaider lundi 8 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs, pour "mettre des mots" sur la douleur des victimes.

Procès Péchier : organisation de la fin du procès et modalités d’accès à la Cour d’assises pour le public

Le procès de Frédéric Péchier par la Cour d’assises du Doubs arrive à son terme. On fait le point sur l’organisation et les modalités d’accès à la Cour pour les deux dernières semaines de procès à Besançon, du 8 au 19 décembre 2025. 

Interrogé sur sa personnalité, Frédéric Péchier se dévoile enfin…

"On a dépiauté toute ma vie": souvent décrié par les parties civiles pour son manque apparent d'émotion, l'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements (dont 12 mortels) au bloc opératoire, s'est livré de manière inédite vendredi 5 décembre 2025 devant la cour d'assises, en évoquant notamment sa famille.

Au Procès Péchier, des avis psy divergents sur le profil de l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a-t-il le profil habituel d'un tueur en série? "Oui", a estimé une "profileuse" de la police devant la cour d'assises du Doubs, "non", a répondu à l'inverse un expert psychiatre jeudi 4 décembre 2025.

Procès Péchier : un psychologue dit n’avoir rien perçu d’alarmant chez l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour l'empoisonnement de 30 patients, dont 12 sont morts, "ne m'est pas apparu, pas une seule seconde, comme narcissique, manipulateur ou pervers", s'est étonné mercredi 3 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un psychologue qui l'a reçu en consultation pour "épuisement professionnel". 

Frédéric Péchier, un anesthésiste “extrêmement brillant” à “l’ego démesuré” selon d’anciens collègues

Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, est un anesthésiste "extrêmement brillant" mais à "l'ego démesuré", ont témoigné mardi 2 décembre 2025 des praticiens qui l'ont cotoyé.

Procès Péchier : “J’en ai marre bon sang, dis-moi la vérité !”

Le frère de l'anesthésiste Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a confié lundi 1er décembre 2025 devant la cour avoir été "chamboulé" par plus de deux mois de procès, qui ont révélé "la réalité des empoisonnements", dont l'accusé réfute être l'auteur.

Procès Péchier : “Jamais on n’a pu douter de son innocence”, assure sa mère

"Jamais, jamais on n'a pu douter de son innocence": Marie-José Péchier, la mère de l'ex-anesthésiste jugé depuis septembre par la cour d'assises du Doubs pour 30 empoisonnements, s'est employée lundi 1er décembre 2025 à défendre son fils.

Évasion de Dijon : un complice interpellé à Besançon, le dernier fugitif toujours en fuite

Un complice présumé de l'évadé encore en fuite, après la double évasion de la prison de Dijon jeudi, a été interpellé dimanche 30 novembre 2025 à Besançon lors d'une vaste opération policière qui n'a cependant pas permis de retrouver le dernier fugitif, a indiqué le parquet.

Procès Péchier : des “failles” évocatrices d’un tueur en série selon un enquêteur

"Manipulateur" et "menteur pathologique", Frédéric Péchier a agi pour combler des "failles personnelles" qui évoquent le profil d'un "tueur en série", a affirmé vendredi 28 novembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un enquêteur chargé d'éclairer la personnalité de l'ex-anesthésiste, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels.

Interrogé une dernière fois sur les faits, Frédéric Péchier maintient être innocent

"Je maintiendrai toujours que je ne suis pas l'empoisonneur": inébranlable depuis près de trois mois de procès, l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a une énième fois clamé son innocence, jeudi 27 novembre 2025 à Besançon, lors de son dernier interrogatoire sur les faits.

Procès Péchier : “je regrette de ne pas avoir pu protéger mon patient de la folie d’un homme” (Loubna Assila)

VIDÉO • La cour d’assises du Doubs a abordé ce mercredi 26 novembre 2025 les deux derniers décès du dossier Péchier actuellement jugé pour 30 faits d’empoisonnements dont 12 mortels entre 2008 et 2017. L’anesthésiste Loubna Assila qui avait refusé l’entrée de son bloc à Frédéric Péchier lors de l’arrêt cardiaque d’une des deux victimes, a livré un témoignage poignant et accablant l’ex-anesthésiste ce mercredi devant la cour. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 13.16
couvert
le 08/12 à 15h00
Vent
1.35 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
94 %