Le magasin Comptoir des cotonniers de Besançon avait déjà fermé ses portes en 2024.
Cette demande de placement en redressement judiciaire, formulée auprès du tribunal des activités économiques de Paris (ex-tribunal du commerce), a été motivée par ”la poursuite de la détérioration financière” des comptes des deux enseignes, ”dans un contexte de marché qui ne s’est pas amélioré”.
Ces deux marques, spécialisées respectivement dans la lingerie et les vêtements pour femme, appartiennent au groupe Fast Retailing France, filiale du géant japonais du même nom dont la marque phare est Uniqlo. Le groupe avait déjà annoncé en 2023 envisager la fermeture de 55 magasins sur 136 ainsi que la suppression de 304 postes pour ces deux marques, pour ”endiguer les graves difficultés rencontrées par la société et ses filiales”.
Concurrence de l’ultra fast fashion
L’objectif du plan était alors de ”continuer à adapter Fast Retailing France aux évolutions du marché de l’habillement et d’endiguer les graves difficultés rencontrées par la société et ses filiales afin d’assurer leur pérennité”, selon le groupe. Le projet prévoyait, pour Comptoir des Cotonniers, la fermeture de 28 points de vente sur les 67 exploités en France, et la suppression de 101 postes sur 272 CDI. Pour Princesse tam tam, il s’agissait de la fermeture de 27 points de vente sur 69, ainsi que la suppression de 84 postes sur 235 CDI. À ceci s’ajoutait la suppression de 119 postes au sein de Fast Retailing France ”afin d’adapter les effectifs à la réorganisation du réseau de distribution mais aussi de réduire son surdimensionnement”.
Malgré cette réduction drastique des effectifs et boutiques, les deux marques n’ont pas résisté à la crise qui frappe les enseignes de prêt-à-porter du milieu de gamme, durement concurrencées par l’essor de l’”ultra fast fashion” et de la seconde main.
Auparavant, une partie d’entre elles avaient déjà subi la pandémie de Covid qui avait mis à l’arrêt l’activité économique, puis l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires. Ce cocktail détonant a mis à rude épreuve ces commerces bien connus de centres-villes et zones commerciales. Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Jennyfer, Du Pareil Au Même, Sergent Major, Esprit, C&A, Naf Naf, IKKS : aucune de ces enseignes n’en est sortie indemne. Certaines ont fermé des magasins et licencié des employés, d’autres ont demandé un placement en redressement judiciaire, certaines enfin, ont dû se résoudre à être purement et simplement liquidées.
(Avec AFP)