Procès Lelandais : la parole aux parents de Maëlys

Publié le 07/02/2022 - 14:55
Mis à jour le 07/02/2022 - 14:55

Le procès de Nordahl Lelandais a repris lundi 7 février 2022  à Grenoble avec l’audition des parents d’une petite-cousine victime d’attouchements, avant celle, attendue dans l’après-midi, de la famille de la petite Maëlys.

Maëlys ©DR ©
Maëlys ©DR ©

L’ancien militaire de 38 ans est jugé depuis lundi dernier pour le meurtre en août 2017 de Maëlys De Araujo, huit ans, disparue lors d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu autour du 18 février.

La journée de lundi a démarré avec le témoignage des parents de l'une des petites-cousines victimes d'agression sexuelle au cours de l'été 2017.

Le père et la mère ont tous deux évoqué les vacances de cinq jours en Savoie au cours desquels eux et leurs trois filles ont séjourné chez les parents de Nordahl Lelandais à Domessin pour visiter la région.

A l'époque, l'accusé leur apparaît comme "quelqu'un de très bien", "bienveillant", et se comportant tout à fait normalement. "Il avait l'air attentionné, il n'y avait rien qui aurait pu éveiller nos soupçons", expliquent-ils.

Nordahl Lelandais est accusé d’avoir caressé le sexe de leur aînée, âgée à l'époque de six ans, alors qu'elle dormait dans l'une des chambres de la maison, ainsi que d'attouchements similaires sur sa filleule de 4 ans lors d'un séjour chez d'autres cousins dans le Gard six semaines plus tôt.

Ces faits avaient été découverts pendant l'enquête sur la disparition de Maëlys lorsque les enquêteurs avaient mis la main sur des vidéos des attouchements, filmés par téléphone. "J'aurais tellement voulu la protéger, qu'il ne lui arrive jamais ça. On était là à deux mètres", a témoigné à la barre la mère de la petite-cousine agressée à Domessin. Ces images "vont me hanter", ajoute-t-elle en pleurant.

Père et mère ont par ailleurs fermement remis en cause la version de l'accusé selon laquelle il aurait commis ces gestes pendant le dîner, alors qu'on l'aurait sollicité pour aller chercher un vêtement. "Jamais on ne l'aurait fait monter dans une chambre où nos enfants dorment", explique la mère.

Mise au courant une semaine avant le procès, la petite fille, aujourd'hui âgée de dix ans, "s'est refermée de suite" et refuse d'en parler, explique le père, qui pour sa part déclare que "tout (a) changé. Je n'ai plus confiance en personne".

Aujourd'hui leur couple "va mal", confie aussi la mère, qui dit se réfugier dans le travail et le sport.

Interrogé à son tour, l'accusé campe sur ses positions, arguant d'une "pulsion". Il gardera la tête obstinément baissée pendant que la cour visionne les deux vidéos de l'enfant endormie. Il répète qu'il a consommé plusieurs fois de l'alcool et de la cocaïne au cours de la soirée.

Naïveté

Vendredi, les parents de l'autre fillette victime d'agressions sexuelles avaient eux aussi évoqué leur "dégoût" et leur sentiment de "trahison" lorsqu'ils avaient découvert que l'ancien maître-chien, dont ils étaient "très proches", avait abusé de leur confiance.

"Pourquoi il a fait ça ? Est-ce qu'il a déjà fait ça sur d'autres enfants ? (...) Depuis quand a-t-il cette attirance ? ", s'était désolée la mère à la barre. "On a été bien naïfs", se désolait-elle.

La question de possibles tendances à la pédophilie de l'accusé est au coeur du procès.

S'il a reconnu dès le début du procès avoir tué "involontairement" la petite Maëlys et présenté ses excuses à sa famille, il nie "solennellement" toute atteinte sexuelle sur la fillette. L'après-midi doit être consacré à l'audition de la famille de Maëlys, notamment ses parents et sa soeur aînée. Son père, Joachim De Araujo, "compte bien dire (à l'accusé) tout le mal qu'il a fait", a-t-il déclaré sur RTL lundi.

"Je suis persuadé qu'il a abusé sexuellement de Maëlys", a-t-il ajouté, alors que les poursuites pour viol ont été écartées pendant l'instruction faute d’élément.

Confronté vendredi matin à l'une de ses anciennes compagnes, Nordahl Lelandais avait affirmé que Maëlys "serait encore là" si cette dernière avait répondu au message qu'il lui a envoyé la nuit des faits car il aurait alors quitté le mariage. Des propos jugés "insupportables" et "indécents" par les avocats des parties civiles.

Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, l'accusé n'a pas fait appel.

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