Sécu : la Cour des comptes propose de restreindre l'indemnisation des arrêts de travail

Publié le 30/05/2024 - 08:58
Mis à jour le 30/05/2024 - 08:56

La Cour des comptes propose de restreindre l'indemnisation des arrêts de travail par l'Assurance maladie et raboter certaines exonérations de cotisations sociales pour tenter d’enrayer "l'insoutenable" creusement du déficit de la Sécurité sociale.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Les prévisions actuelles du gouvernement "montrent une dégradation continue" et "non maitrisée" du déficit de la Sécu, "qui atteindrait 17,2 milliards d'euros en 2027, sans plus de perspective de stabilisation et encore moins de retour à l'équilibre", souligne la Cour des comptes dans son rapport d'application sur les lois de financement de la Sécurité sociale, présenté mercredi.

Parmi ses recommandations pour tenter de reprendre le contrôle, la Cour des comptes suggère de s'attaquer aux dépenses d'indemnisation des arrêts de travail, "qui ont augmenté de plus de 50% entre 2017 et 2022 pour atteindre 12 milliards d'euros dans le régime général". Elle préconise "d'aller plus loin dans la lutte contre la fraude aux arrêts de travail et dans le contrôle des prescriptions des médecins", et de simplifier la réglementation existante.

Parmi d'autres "mesures possibles", la Cour cite la non-indemnisation par l'Assurance maladie des arrêts de moins de 8 jours (470 millions d'euros de dépense en moins), l'augmentation à 7 jours du délai de carence (950 millions d'euros de dépenses en moins), la réduction à deux ans (contre trois aujourd'hui) de la durée maximale d'indemnisation (750 millions d'euros de dépenses en moins)...

De manière générale, il faut "mieux répartir la charge" de l'indemnisation des arrêts de travail entre la Sécurité sociale, les entreprises et les assurés, résume la Cour.

Les exonérations sociales dans le viseur

Elle propose également de redonner des recettes à la Sécurité sociale en s'attaquant aux exonérations de cotisations sociales sur les compléments de salaire. Ces possibilités dont disposent les employeurs pour compléter la rémunération de leurs salariés (financement des complémentaires santé, prévoyance et retraite supplémentaire, aides directes comme les titre restaurants, partage de la valeur comme l'intéressement ou la participation...) ne cessent de croître, au détriment des salaires... et des cotisations sociales assises sur ceux-ci, explique la Cour des comptes. Les exonérations qui leur sont appliquées "se traduisent par une perte de recettes pour la Sécurité sociale qui peut être estimée à 18 milliards en 2022", selon elle.

Selon les chiffres de l'institution, les compléments de salaire dans le secteur privé se sont élevés à 87,5 milliards d'euros en 2022, ajoutant en moyenne 13,2% au salaire de base.

L'institution proposera fin juin des pistes détaillées d'économies sur l'assurance maladie, a indiqué mercredi son président Pierre Moscovici. Dans cette "revue de dépenses" demandée par le Premier ministre, la Cour suggèrera "des pistes d'économies concrètes", a-t-il indiqué. "Il y a des gisements importants", mais il faudra de la "volonté politique" pour les mettre en oeuvre.

Régulation des médicaments anti-cancéreux

Autres pistes d'économies présentées mercredi: une meilleure régulation des médicaments anti-cancéreux innovants, pour réduire leur prix plus rapidement. La Cour suggère la mise en place d'un réseau d'organisme de recherche indépendant pour évaluer les coûts et les bénéfices induits par les nouveaux médicaments. Il faut pouvoir notamment "renégocier le prix des médicaments anti-cancéreux innovants lorsque des études (...) montrent des résultats inférieurs à ceux attendus", note la Cour. 

La dépense de l'Assurance maladie pour ces médicaments "a atteint 5,9 milliards d'euros en 2022, 2,4 milliards après déduction des remises versées par les laboratoires", selon la Cour.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Budget : Moscovici plaide pour des “économies importantes” réparties équitablement

La France peut réaliser des "économies importantes, parfois difficiles" pour redresser ses finances publiques, en les répartissant équitablement, a déclaré jeudi 4 septembre 2025 le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, mettant en garde contre "un déclassement" du pays en Europe.

Emploi à domicile en Bourgogne-Franche-Comté : recul de la garde d’enfants, hausse des autres services

Selon un communiqué publié le 1er septembre 2025, l’Urssaf Bourgogne-Franche-Comté dresse un bilan contrasté de l’emploi à domicile en 2023. La région comptait 122.200 particuliers employeurs, dont 75.700 en Bourgogne et 46.500 en Franche-Comté. Ce chiffre est en légère baisse (-0,5 % en un an, -5,4 % depuis 2019).

Offre d’emploi : La Compagnie des Familles recrute des Baby-sitters à Besançon !

OFFRE D'EMPLOI • La Compagnie des Familles spécialisée dans la garde d'enfants à domicile recrute pour l'année scolaire 2025/2026 des baby-sitters (H/F) à Besançon (25000) et ses alentours afin de répondre aux besoins de garde de ses familles.
 

Une épicerie de quartier de 250 m2 arrive dès le mois d’octobre au centre Saint-Pierre à Besançon

VIDEO • Sur l’initiative de deux cousins Vincent Morel, entrepreneur bisontin et Baptiste Jeanbourquin, responsable d’une structure touristique, cinq cellules longtemps laissées à l’abandon du centre Saint-Pierre se refont une beauté et accueillir bientôt les passants au sein d’une épicerie fine de quartier. L’ouverture est prévue au mois d’octobre 2025. Nous sommes allés sur place.

Été 2025 : une saison touristique contrastée en Bourgogne-Franche-Comté

La Bourgogne-Franche-Comté a connu un été 2025 marqué par une baisse modérée de sa fréquentation touristique, dans un contexte de ralentissement général au niveau national et européen. Selon les données de Flux Vision Tourisme d’Orange, le nombre total de nuitées en région a diminué de 3,2 % en juillet-août 2025. Malgré ce recul, la saison reste au-dessus des niveaux enregistrés en 2022.

En France, la voiture considérée comme un luxe… indispensable

Selon une étude menée par Leocare en partenariat avec Discurv, 62 % des habitants de Bourgogne-Franche-Comté estiment que la voiture est devenue un bien de luxe. Un paradoxe, car dans le même temps, 68 % la jugent indispensable et 63 % déclarent ne pas pouvoir s’en passer au quotidien.

Nouveau à Besançon – Piano Bar– Du côté de chez Souad

QUOI DE 9 • Pousser la porte du piano bar Du Côté de Chez Souad, c’est faire un pas dans un univers où le temps semble suspendu. Ici, la musique se savoure avec élégance, et avec cœur. Dans une atmosphère feutrée, les notes de JAZZ et de SOUL s’élèvent et créent ce parfum d’intimité d’un lieu authentique qu’on croyait réservé aux grandes villes… Désormais, Besançon a son adresse.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 13.77
légère pluie
le 05/09 à 00h00
Vent
2.35 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
94 %