Un complément alimentaire pour vaches afin de réduire leurs émissions de méthane

Publié le 06/08/2015 - 15:36
Mis à jour le 06/08/2015 - 15:36

Ce n’est pas une blague. Un nouveau complément alimentaire donné à des vaches laitières permet de faire tomber de 30% leurs émissions de méthane, un gaz à effet de serre produit par la digestion de ces ruminants

 © carvy
© carvy

Contre le réchauffement climatique.

Un chiffre pour comprendre : les bovins dans les élevages produisent environ 44% des émissions mondiales de méthane résultant des activités humaines  selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans une étude publiée dans la dernière édition des Comptes- rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

450 à 550g de méthane par jour

La fermentation dans la panse des bovins, des moutons et des chèvres, une des quatre cavités de leur estomac, produit du méthane qui résulte de l'action de micro-organismes dans la digestion. Mais ces animaux doivent éructer ces gaz pour survivre. Des vaches laitières émettent ainsi de 450 à 550 grammes de méthane par jour.

Pas de réduction de la production de lait

Les scientifiques ont découvert qu'une substance baptisée 3-nitrooxypropanol (3-NOP) développée par la firme néerlandaise DSM Nutritional Products, donnée comme complément alimentaire, bloquait un enzyme nécessaire à la formation du méthane dans la panse sans pour autant affecter la digestion. Cette recherche menée pendant trois mois dans des étables de la Penn State University (Pennsylvanie, est des Etats-Unis) avec 48 vaches de race Hosltein, a également montré que ce nouvel inhibiteur de méthane avait permis un gain de poids 80% supérieur aux animaux du groupe de contrôle.

Ce gain de masse corporelle s'explique par le carbone qui n'a pas été utilisé dans la formation de méthane que l'organisme a mis à profit pour produire plus de tissus. En outre, la quantité d'aliments consommée n'a pas diminué tout comme la capacité des bovins à digérer des fibres. Leur santé n'a pas non plus été affectée, précise Alexander Hristov, professeur de nutrition à la Penn State University, principal auteur de cette recherche. Enfin, fait important, la quantité de lait produite n'a pas été réduite, ajoute-t-il.

 Réduction du méthane de 30%

 Cette étude a été menée en reproduisant les mêmes conditions que celles trouvées dans les élevages et les unités industrielles de production laitière, explique le professeur Hristov.

Ces dernières années, plusieurs équipes scientifiques ont testé de nombreuses substances chimiques, notamment des nitrates, pour diminuer la production de méthane des ruminants, parvenant même à des réductions de 60%, poursuit-il. Mais ces agents ont du être abandonnés en raison de leur nocivité pour la santé et les risques pour la sûreté alimentaire et l'environnement.

"Si l'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) approuve cet inhibiteur de méthane et qu'il est utilisé par le secteur agricole, cela pourrait avoir un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'élevage", a jugé le professeur Hristov dans un entretien téléphonique avec l'AFP. Il a aussi estimé que les éleveurs et producteurs de lait devraient être incités à utiliser ce complément alimentaire.

Le point important est le gain de poids et les vaches laitières en perdent énormément quand elle vêlent car elles produisent alors beaucoup de lait, a-t-il expliqué. "Si on peut réduire la perte d'énergie avec cette inhibiteur de méthane, les vaches prendraient plus de poids et plus rapidement", ajoute le scientifique estimant que ces facteurs devraient convaincre le secteur agricole d'utiliser ce nouveau complément alimentaire qui va encore faire l'objet de recherches pour conforter ces résultats.

Selon lui, son coût devrait baisser suffisamment en étant produit industriellement et ne pas être dissuasif pour les éleveurs. Pour Sesnon Endowed, professeur de science animale à l'Université de Californie à Davis, qui n'a pas participé à cette recherche, "cet inhibiteur de méthane est très prometteur car on ne s'attendait pas à une telle réduction". "30% c'est énorme et peut faire une grande différence dans les gaz à effet de serre du secteur agricole", a-t-il dit à l'AFP. Au total l'agriculture contribue pour 24% des émissions mondiales de ces gaz, CO2 et méthane essentiellement. 

"Pour les agriculteurs, c'est intéressant car ils n'ont pas à changer la manière de nourrir leur bétail", a poursuivi le scientifique. "C'est très différent de ce qui est surtout fait actuellement pour minimiser la production de méthane des ruminants qui consiste surtout à modifier leur régime alimentaire", relève-t-il.

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

Souvenir, souvenir… À quand remonte le dernier Noël sous la neige à Besançon ?

Un Noël sous la neige à Besançon : l’image fait rêver, mais elle appartient désormais davantage aux souvenirs qu’à la réalité. En 2025, la capitale comtoise s’apprête à vivre son 15e Noël consécutif sans flocons. Une situation qui contraste fortement avec le Haut-Doubs, où la neige était bien au rendez-vous il y a encore un an. Ilyès Ghouil, fondateur de Météo franc-comtoise, fait le point sur cette évolution climatique locale.

Météo en Franche-Comté : un week-end hivernal entre nuages, averses et températures fraîches

La région de Franche-Comté s’apprête à vivre un week-end typiquement hivernal les samedi 20 et dimanche 21 décembre 2025, avec des conditions météorologiques variables selon les zones. Selon les prévisions de Météo France, le ciel sera souvent nuageux, les températures resteront fraîches et quelques averses ou bruines sont possibles localement. 

Dermatose nodulaire : expertises, échanges et éléments de réponses apportés ce lundi à Besançon

VIDÉOS • Environ 200 éleveurs se sont rendus à Micropolis Besançon pour assister à la première des deux réunions publiques organisée lundi 8 décembre 2025 par la préfecture edu Doubs concernant la dermatose nodulaire contagieuse. Pendant près de 3h, le préfet du Doubs Rémi Bastille, entouré du directeur de crise au ministère de l’Agriculture pour la DNC, Olivier Debaere et l’épidémiologiste Guillaume Gerbier ont répondu aux questions soulevées par les éleveurs et exposés leurs conclusions concernant le cas de Pouilley-Français. 

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Dermatose nodulaire à Pouilley-Français : trois bovins étaient infectés depuis trois semaines

A l'issue des opérations de dépeuplement qui se sont déroulées le 2 décembre 2025 dans une ferme à Pouiley-Français, les services de la préfecture du Doubs ont constaté la présence de nodules typiques de DNC sur quatre autres bovins. Explications.

La LPO Bourgogne-Franche-Comté lance une campagne pour financer 420 nichoirs à effraies des clochers

À l’occasion du Giving Tuesday et à l’approche des fêtes de fin d’année, la Ligue de protection des oiseaux de Bourgogne-Franche-Comté (LPO BFC) a annoncé ce mois de décembre 2025 le lancement de sa première campagne de financement participatif. Objectif : récolter 15.000 € afin de protéger l’effraie des clochers, rapace nocturne emblématique mais aujourd’hui fragilisée. Selon la LPO, cette somme permettra de fabriquer et poser 420 nichoirs dans toute la région, planter 1.349 mètres de haies et organiser plus de 50 animations de sensibilisation.

Dermatose nodulaire : les 83 vaches du cheptel de Pouilley-Français abattues. La préfecture du Doubs explique.

La secrétaire générale de la préfecture du Doubs, Nathalie Valleix, entourée de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations ainsi que de la Direction départementale des territoires, a réuni la presse mardi 2 octobre 2025 à 17 h. Cette prise de parole intervenait après une journée de mobilisation d’agriculteurs au Gaec de Pouilley-Français, où 83 vaches ont été abattues en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse.

Dermatose nodulaire : Grangier interpelle Genevard sur la menace d’abattage à Pouilley-Français

Dans un courrier daté de ce mardi 2 décembre, la députée du Doubs Géraldine Grangier s’adresse à la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, pour dénoncer la ”situation extrêmement préoccupante” que traverse une famille d’exploitants agricoles à Pouilley-Français, et demander un traitement plus mesuré du dossier sanitaire.

Dermatose nodulaire à Pouilley-Français : les Écologistes de Franche-Comté s’opposent à l’abattage de masse

Les Écologistes de Franche-Comté ont lancé hier soir un appel à la mobilisation ce mardi 2 décembre 2025 à 8h à la ferme EARL Lhomme de Pouilley-Français où a été découvert le premier cas de dermatose nodulaire contagieuse bovine du Doubs vendredi dernier. Le rassemblement a pour objectif de s’opposer à la décision préfectorale d’abattage de la totalité du troupeau. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.18
couvert
le 23/12 à 12h00
Vent
1.45 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
86 %