Unir et rassembler les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche : un défi à relever pour développer l’attractivité, le rayonnement et la croissance de tous les territoires de notre Région

Publié le 18/10/2018 - 07:33
Mis à jour le 15/04/2019 - 16:44

Tribune d'Éric Alauzet • Le député LREM du Doubs plaide pour « une union coopérative » de l’enseignement supérieur en Bourgogne-Franche-Comté et souhaite que Besançon se tourne davantage vers la Suisse.  Éric Alauzet propose la création d’Assises contributives « afin d’entendre les besoins des étudiants« . Voici sa tribune.

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Pourquoi les territoires, à l’échelle mondiale, se livrent-ils une concurrence féroce pour développer leurs universités, leurs écoles, leurs laboratoires et les hisser vers toujours plus d’excellence ? Parce que chacun constate qu’il existe un lien très fort entre le niveau de l’enseignement supérieur et le dynamisme d’une aire géographique, tant d’un point de vue économique que social et sociétal. Les étudiants représentent un vivier extraordinaire pour les entreprises, pour le commerce et l’artisanat... Ils apportent aussi une incroyable puissance pour le dynamisme de la vie intellectuelle, associative, culturelle, sportive... L’Université constitue un élément déterminant en termes d’aménagement du territoire.

Dans ce contexte de concurrence internationale et même nationale, nous avons une double responsabilité : placer l’enseignement supérieur au centre de nos préoccupations politiques pour assurer notre avenir commun, celui du développement et de la croissance ; unir nos forces car même si chacun des territoires de la Bourgogne-Franche-Comté dispose d’atouts, de pépites même, et d’un fort potentiel, aucun ne dispose seul de la visibilité nécessaire face aux bassins qui nous entourent, à savoir Paris, Strasbourg et Lyon.

L’union coopérative : le seul chemin à envisager en Bourgogne-Franche-Comté

Il convient donc d’unir nos forces, de nous fédérer pour construire un projet politique commun. Le Nord-Franche-Comté, Le Creusot-Montceau, Dijon, Besançon, ainsi que tous les autres territoires qui accueillent des antennes universitaires doivent s’allier autour de leurs universités, de la Communauté d’Universités et d’Etablissements (COMUE) et de la Région. Il nous faut créer une structure spécifique commune pour travailler ensemble et parler d’une seule voix. Je forme donc le vœu que l’intelligence collective dépasse les petits intérêts territoriaux car l’enjeu est trop important pour rester auto-centrer. Aucun territoire en Bourgogne-Franche-Comté ne dispose de la puissance requise pour s’imposer seul. L’unique mot d’ordre qui doit désormais nous animer : union et complémentarité pour offrir le meilleur à nos étudiants et à nos territoires.

La bonne échelle : la région; la bonne base : nos spécificités d’excellence qui sont complémentaires et constituent une force collective ; la bonne méthode : la convergence du travail entre responsables politiques, universitaires et économiques ; la bonne ambition : l’action collective pour un développement multipolaire harmonieux; la bonne structure : une Université fédérale au service de tous les territoires et disposant de la taille critique pour être référencée et reconnue dans les classements internationaux. L’union a démontré toute sa pertinence lors de la reconnaissance du projet ISITE, construit en partenariat avec les  entreprises et les collectivités territoriales. Une Université fédérale permettra plus aisément de conforter sur le long terme cette stratégie d’excellence et cette volonté d’innover en permanence.

Et le bassin bisontin dans ce contexte ?

Nous pouvons être fiers du territoire de l’agglomération bisontine. Nous sommes une pièce essentielle du puzzle de l’enseignement supérieur régional. A ce titre, nous devons être conscients de notre poids et afficher notre sérénité en prônant l’ouverture vers les autres secteurs de la Bourgogne-Franche-Comté et en étant les garants de cette construction multipolaires.

Cet état d’esprit positif s’est patiemment construit. D’abord en créant une même dynamique locale et pluridisciplinaire qui associe, entre autres, l’Université, l’ENSMM, le CHU, le Conservatoire de musique, l’ISBA, l’EFS, dans l’ensemble « Synergie Campus » porté sur les fonts baptismaux il y a un an. Ensuite, en accueillant à Besançon, siège du Rectorat régional, la Présidence de la COMUE, sur le site de la Bouloie, dans laquelle sont rassemblés sept établissements supérieurs d’enseignement et de recherche de la nouvelle grande Région dont l’Université de Franche-Comté, l’ENSMM et l’UTBM. Enfin parce qu’à Besançon nous avons misé sur l’Humain en travaillant sur la qualité de la vie de nos 23 000 étudiants, avec un travail collaboratif important. Nous savons ici, que l’enseignement supérieur et la recherche constituent un enjeu majeur du territoire pour assurer un développement économique durable et humain.

Et demain ?

Demain s’écrit aujourd’hui. C’est une excellente nouvelle !

La contractualisation récente entre la CAGB et le Conseil régional illustre cette ambition. Elle consacre notre préférence et notre priorité pour l’Enseignement supérieur et la recherche en lui consacrant la plus grande part des financements ; notamment pour rénover en profondeur le site de la Bouloie et bâtir la nouvelle bibliothèque universitaire - couplée à la nouvelle bibliothèque d’agglomération – sur le site de Saint Jacques. Cette réalisation donnera le coup d’envoi d’une mutation ambitieuse du site de l’ancien hôpital Saint Jacques, qui renforcera l’attractivité de Besançon et singulièrement du centre-ville. Un centre-ville qui verra ainsi son activité redynamisée dans ses aspects urbains, de commerce, d’habitat, d’animation...

Demain se pense aussi aujourd’hui

Dans ce contexte où tous les partenaires uniront leurs efforts pour construire une université fédérale forte, Besançon devra être plus exemplaire encore pour attirer et toujours mieux accueillir ses enseignants, ses chercheurs et leurs familles ainsi, bien sûr, que ses 23 000 étudiants. Les enjeux sont majeurs, tant en termes de mobilité et de transports, qu’en termes d’intégration dans notre ville avec un accès aisé aux structures culturelles et sportives et l’implication des étudiants dans une cité qui met l’humain en premier. Nous devrons intensifier les échanges avec les étudiants en créant une instance partenariale, des « Assises contributives », afin d’entendre les besoins des étudiants et leurs propositions pour la vie de la cité. A l’image des Conseils Consultatifs des Habitants pour les Bisontines et les Bisontins voulant s’impliquer, nous pourrions avec ces «Assises» demander aux étudiants leurs analyses sur la vie locale, comment ils pourront participer au projet social de la ville et avancer de concert pour innover sur tel ou tel projet.

La future ordonnance de l’Etat relative à «l’expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d’enseignement supérieur et de recherche », nous offre des possibilités inédites. Nous devons saisir cette opportunité, au niveau régional en créant un « Grand établissement » et ainsi créer une coopération entre nos écoles-universités pour développer l’esprit campus, les échanges entre étudiants et aussi mutualiser nos moyens.

A l’échelle bisontine, nous devons aussi insuffler une initiative du même ordre, notamment en proposant une ouverture active vers la Suisse, avec par exemple Lausanne et son Ecole polytechnique et sa prestigieuse école hôtelière. Pourquoi ne pas imaginer des partenariats entre nos amis suisses et Besançon, en impliquant les forces vives de nos territoires pour développer par exemple les offres de stage en entreprise ?

Fédérer toutes les forces d’enseignement supérieur et de recherche à l’échelle régionale, et renforcer les liens entre les établissements et leur environnement sont des défis cruciaux qu’il faut relever. C’est le sens de cet appel et des quelques propositions que je livre au débat et aux réflexions de toutes et tous. Nous gagnerons ensemble, pas chacun de notre côté.

Éric Alauzet

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