A Belfort, les files d'attente s'allongent devant les guichets de Pôle Emploi

Publié le 24/04/2013 - 08:55
Mis à jour le 24/04/2013 - 10:11

« J’ai l’impression d’être un déchet à la charge de la société« : au Pôle Emploi de Belfort, dans une des régions les plus durement touchées par la hausse du chômage depuis un an, les demandeurs d’emploi font la queue au guichet et ne cachent pas leur pessimisme. Aline Ferdig, 30 ans, cherche un CDI en vain. En attendant, elle suit des formations ou tente de trouver des missions intérimaires, de plus en plus rares, chez le géant industriel PSA Peugeot-Citroën et ses sous-traitants. En un an, le chômage (catégorie A) a explosé de plus de 15% en Franche-Comté

témoignages

"Je n'ai plus travaillé dans l'industrie depuis novembre dernier, c'est très dur. On fait attention à ce qu'on dépense, on ne fait plus de sorties au cinéma ou au restaurant avec les enfants. Cette année, il n'y aura pas de départs en vacances, on restera à Belfort", raconte-t-elle.

L'étiquette "chômeur" pèse. "Ne pas avoir de travail, pointer à Pôle Emploi, ça me ronge", confie la jeune femme blonde et élégante qui veut "rester motivée pour s'en sortir et regarder vers l'avenir".

Augmentation de 15 % du chômage en un an 

Dans les statistiques du ministère du Travail, la Franche-Comté affiche un triste record: le nombre de chômeurs de catégorie A (ceux qui n'ont pas travaillé du tout au cours du mois écoulé) y a explosé de 15,1% en un an, contre 10,6% dans l'ensemble de la France métropolitaine. Chez les moins de 25 ans, cette hausse est de 18,8%, là aussi un record.

Dans la région de Belfort et Montbéliard, berceau de l'industrie automobile et du groupe PSA, touché de plein fouet par la crise automobile, le taux de chômage est passé en un an de 10,7 à 12%. Le taux global en Franche-Comté (9,9%) reste cependant inférieur au taux national de 10,2%, selon l'INSEE. 

Conséquence de ces mauvais chiffres: à Belfort, dès l'ouverture des portes des agences Pôle Emploi, à 8h30, les chômeurs se pressent à l'accueil, parfois accompagnés de leurs enfants."La conseillère me reçoit deux à trois fois par mois au téléphone, et aujourd'hui, j'ai un rendez-vous à l'agence", dit Ouridat Zerigat, assistante maternelle au chômage depuis trois ans.

"Je ne trouve pas de travail. A 58 ans, personne ne veut m'employer et en temps de crise, les gens confient leurs enfants aux grands-parents plutôt que de payer une nounou", se désole cette femme dont le mari a perdu son emploi dans l'industrie en décembre.

 "il n'y a plus de travail en France, je vais aller chercher en Suisse"

Le directeur territorial de Pôle Emploi dans le Doubs et le Territoire-de-Belfort, Claude Guyot, constate une "précarisation" croissante de l'emploi. "Suite à l'importante diminution des missions intérim, l'inscription des intérimaires dans nos agences du nord Franche-Comté a explosé", explique-t-il, discernant toutefois une "tendance baissière en début d'année".

Au vu du marasme ambiant, certains chômeurs se tournent vers l'étranger, comme Fabrice Vincent, 43 ans, ancien technicien dans l'industrie: "il n'y a plus de travail en France, je vais aller chercher en Suisse" dit-il.

Le secteur du bâtiment est également durement touché. Electricien depuis 2010 dans le Doubs, Alexandre Montaclair "regarde les annonces, appelle les boîtes d'intérim plusieurs fois par jour, mais il y a une grosse baisse d'activité et pas d'emploi à pourvoir".

"Quand je cherche du travail, ça me trotte dans la tête tout le temps, je suis tendu, énervé et ça se répercute sur la vie familiale et la vie de couple", confie ce père de deux enfants. Son rêve: "un emploi en CDI pour pouvoir faire des projets".

(Angela SCHNAEBELE - AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Beaujolais Nouveau : chez Barthod, la tradition perd du terrain mais reste vivante…

Fondée il y a 76 ans, la Maison Barthod fait figure d’institution dans le paysage bisontin. À l’occasion de l’arrivée du Beaujolais Nouveau ce jeudi 20 novembre, Sébastien David, caviste chez Barthod depuis près de 30 ans, dévoile les cuvées proposées cette année et livre son regard sur une tradition qui s’étiole.

No Logo Festival annulé en 2026 : “un projet culturel sacrifié sur l’autel de la politique”

Le festival No Logo ne se tiendra finalement pas à Ornans en 2026. L’équipe organisatrice a annoncé dans un communiqué du 18 novembre 2025 la nouvelle dans un communiqué évoquant "une décision subie, incompréhensible et lourde de conséquences" qui met fin à "des mois d’un travail rigoureux, de discussions et de concertation".

Il y a 50 ans, Bernard Loiseau arrivait à Saulieu pour révolutionner la cuisine française

VIDÉO • À l’occasion du cinquantième anniversaire de l'arrivée de Bernard Loiseau à Saulieu, dans l’hôtel-restaurant historique La Côte d’Or, la famille Loiseau a présenté ce mardi 18 novembre les locaux récemment rénovés et rendu hommage à l’époux, au père, au mentor...

Une semaine pour parler industrie en Bourgogne-Franche-Comté

À l’occasion de la semaine de l’industrie, du 17 au 21 novembre, France Travail Territoire de Belfort et l’UIMM Franche-Comté proposent un parcours aux femmes souhaitant découvrir ou faire carrière dans les métiers de l’industrie en partenariat avec le GEIQ industries, Milgred, Arabelle Solutions, Alstom et Forvia et le Réseau pour l’Emploi.

Pierre Moscovici souhaite un candidat social-démocrate à la présidentielle

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a souhaité lundi 17 novembre 2025 qu'il y ait un candidat social-démocrate à l'élection présidentielle de 2027, "respecté au-delà des frontières" françaises, tout en indiquant n'y avoir jamais pensé pour sa part.

Black Friday : des offres exceptionnelles à ne pas manquer chez Boulanger Besançon

QUOI DE 9 ? • Le Black Friday s’annonce grandiose au magasin Boulanger de Besançon, situé rue Guillaume Apollinaire dans le centre commercial Géant Casino – ZAC de Châteaufarine. À cette occasion, découvrez des promotions exclusives sur une sélection de produits haut de gamme pour équiper votre maison avec style et performance. Voici quatre incontournables à découvrir avant le 30 novembre !

Gobin ouvre un bar à huîtres dans les Halles Beaux-Arts à Besançon

Nous connaissons tous Gobin, place de la Révolution à Besançon. Mais connaissez-vous son banc "Aux poissons de la mer" au coeur des Halles Beaux-Arts ? Si ce n'est pas encore le cas, vous avez une double raison d'y aller : son offre de poissons et de fruits de mer et à partir du 21 novembre, son bar à huîtres !

Découvrez en 5 étapes l’Intermarché, après travaux, de Chateaufarine à Besançon

PUBLI-INFO • Le chantier, achevé il y a peu dans les locaux de l’Intermarché de Chateaufarine, a permis  de refaire à neuf les différents laboratoires. L’objectif était de pouvoir offrir au client un marché frais dans un espace totalement repensé. Objectif atteint !

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.12
couvert
le 21/11 à 00h00
Vent
1.03 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
94 %