Alsace : les déchets dangereux de Stocamine resteront définitivement sous terre

Publié le 18/01/2021 - 14:26
Mis à jour le 18/01/2021 - 14:26

Après des années de débats et de tergiversations, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a tranché lundi 18janvier 2021  pour enterrer définitivement les déchets industriels dangereux dans les entrailles de Stocamine, ancienne mine de potasse de Wittelsheim (Haut-Rhin), soulevant la colère de ceux qui plaidaient pour en retirer un maximum avant de fermer le site.

 © Capture MDPA
© Capture MDPA

"La ministre de la Transition écologique décide de lancer la réalisation du confinement du site sans déstockage complémentaire", est-il indiqué dans un communiqué du ministère.

Le sort de cette mine, située sous l'importante nappe phréatique d'Alsace et qui renferme encore 42.000 tonnes de déchets dangereux, est sujet à polémique depuis des années.

En complément, Barbara Pompili a choisi d'allouer une enveloppe de 50 millions d'euros "pour permettre un plan de protection de la nappe d'Alsace sur les cinq prochaines années", avec la dépollution, sous le pilotage de l'Ademe, de "plusieurs anciens sites industriels situés au-dessus de la nappe d'Alsace" et non en-dessous comme Stocamine.

Incendie du "bloc 15"

Co-auteur d'un rapport parlementaire sur le sujet, le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger a "déploré cette décision" de Mme Pompili. "Toujours en première ligne pour mettre en avant le principe de précaution, la Ministre se trouve ici incapable de transformer ses paroles en actes. Encore une fois le cynisme a décidé. L'écologie et le principe de précaution c'est pour se faire élire", a-t-il dénoncé dans un communiqué.

A 550 mètres de profondeur, alors que les plafonds de certaines galeries de la mine s'effondrent, sont encore stockées quelque 42.000 tonnes de déchets industriels dangereux non radioactifs.

Lorsqu'il a été décidé à la fin des années 1990 de reconvertir la mine de potasse en décharge industrielle souterraine, 320.000 tonnes de déchets devaient y être entassées pour trente ans. Ce stockage souterrain devait être "réversible", précisait l'arrêté d'autorisation, un mot sujet à de multiples interprétations depuis.

Au final, Stocamine a enfoui ses premiers déchets en 1999 et l'apport en déchets a été arrêté après l'incendie en septembre 2002 d'un des lieux de stockage, le "bloc 15": 44.000 tonnes de déchets avaient alors été déjà enterrées.

Depuis, au gré des différentes décisions des gouvernements successifs, environ 2.000 tonnes de déchets contenant du mercure, donc particulièrement dangereux pour les sols, ont été extraites.

Risques pour les mineurs

Le 5 janvier, la ministre était descendue dans Stocamine et avait promis de rendre sa décision sur le sort de la mine d'ici la fin du mois, sans cacher sa préférence déjà pour un confinement des déchets restants.

Au contraire, élus locaux et associations de défense de l'environnement, inquiets d'une éventuelle pollution de la nappe phréatique d'Alsace, plaidaient pour que les déchets encore accessibles soient sortis au maximum de la mine avant qu'il ne devienne trop dangereux d'y descendre.

Le porte-parole d'EELV Alsace et conseiller municipal de Mulhouse, Loïc Minery, a aussi fustigé sur Twitter "le cynisme d'un Etat menteur", critiquant une "décision terrible et affligeante".

Porte-parole du collectif "Déstocamine", Yann Flory a déclaré à l'AFP "tomber des nues" face à cette décision prise plus rapidement que prévu et "doublement révoltante", car "elle va à l'encontre du bon sens" et "est assortie d'un odieux marché" avec cette enveloppe de 50 millions d'euros qui ne concerne pas Stocamine.

Dans une motion adoptée vendredi, la nouvelle Collectivité européenne d'Alsace (CEA) réclamait encore "le déstockage immédiat et le plus total possible des déchets enfouis à Stocamine", ne voulant "pas que l'Etat lègue aux générations futures un héritage empoisonné qui deviendra intraitable après fermeture de la mine".

La ministre a au contraire considéré que "les avantages potentiels d'un déstockage complémentaire des déchets ne sont pas démontrés et (que) celui-ci présenterait des risques significatifs pour les travailleurs".

La décision prise est donc de confiner au plus vite les déchets restants, sous la supervision de l'entreprise publique MDPA (Mines de Potasse d'Alsace), d'ici 2024 pour un coût de 120 millions d'euros, a précisé à l'AFP le ministère.

"L'objectif est d'éviter que de l'eau arrive au contact des déchets", a-t-on ajouté. Du béton va être coulé dans les cellules où sont stockés les déchets, puis des "bouchons" vont être positionnés pour condamner l'accès aux zones de stockage et une "galerie de contournement" doit permettre à l'eau de s'évacuer sans s'approcher des déchets.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

Météo France : Baisse des températures et premières neiges annoncées en Franche-Comté

Après une douceur des températures observées la semaine dernière, le thermomètre devrait cette fois afficher des températures en dessous des normales de saison y compris en Franche-Comté pour cette semaine du 17 au 21 novembre. Cette chute du mercure s’accompagnera de précipitations qui pourraient donc être propices à l’arrivée de la neige en plaine pour la première fois de la saison. 

Météo : retour de la pluie pour ce week-end en Franche-Comté

Au revoir soleil et douceur de ce milieu de semaine ! La pluie fera son retour pour ce week-end des 15 et 16 novembre 2025. Selon les prévisions de Météo France, les éclaircies devraient être rares, alors n'hésitez pas à profiter de la moindre petite accalmie pour une petite balade.  

Des aurores boréales pourraient revenir cette nuit dans le ciel franc-comtois…

Un spectacle céleste exceptionnel a illuminé le ciel franc-comtois ce mercredi 12 novembre, peu avant l’aube. Entre 3 et 4 heures du matin, de somptueuses aurores boréales ont été observées depuis plusieurs communes en Franche-Comté. Et elles pourraient se reproduire dans la nuit de mercredi à jeudi...

Autour du renard dans le Doubs, des acteurs longtemps opposés s’assoient à la même table

Les partenaires du programme Careli organisent une table ronde le jeudi 27 novembre au Laboratoire Chrono-Environnement à Besançon. Cet événement marque une nouvelle étape pour ce programme de recherche-action engagé depuis 2019 autour de la gestion du renard roux (Vulpes vulpes).

Eaux pluviales : Grand Besançon Métropole veut préparer le territoire aux orages de demain

Après deux années d’étude, Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Christophe Lime, vice-président en charge de l’Eau et de l’Assainissement, soumettront au débat communautaire ce jeudi 6 novembre 2025, un document stratégique sur la gestion des eaux de pluie. Objectif : anticiper les effets du changement climatique et mieux encadrer l’urbanisation.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -1.23C°
peu nuageux
le 18/11 à 18h00
Vent
1.5 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
89 %