"Nous avons besoin d'un budget pour 2026 et il est mieux que ce soit un budget qui ne soit pas exécuté par ordonnance, loi spéciale, etc. Bref, que la démocratie puisse jouer son rôle", a déclaré M. Moscovici sur TF1, au lendemain de l'échec d'une censure du gouvernement Lecornu.
Mais sans majorité et sans recours à l'article 49.3 permettant au gouvernement d'adopter un texte sans vote, "nous sommes dans le moment le plus parlementaire de la Ve (République), avec même un petit risque de régime d'assemblée", a-t-il poursuivi.
Des finances publiques "extrêmement dégradées"
"Donc, il va falloir que chacun se maîtrise", a-t-il ajouté à l'adresse des parlementaires, interrogé sur un risque de surenchère des propositions. "Du point de vue des engagements de la France, nous devons respecter tout de même un certain équilibre financier" car "nos finances publiques sont extrêmement dégradées". La France a le déficit public le plus élevé de la zone euro (5,4% du PIB attendus en 2025) et sa dette est la troisième la plus importante derrière celles de la Grèce et de l'Italie (3.416,3 milliards d'euros, soit 115,6% du PIB à fin juin).
Avec la hausse des taux d'emprunt de la France, "nous avons une sorte de noeud coulant autour du cou qui nous étrangle et qui nous empêche de financer la transition écologique, la défense, l'innovation", a souligné M. Moscovici. "Il n'y a pas que des échanges politiques, des débats politiques, des votes politiques. Il y a aussi derrière des finances publiques. Et il faut quand même que le déficit se réduise", a-t-il déclaré. Un déficit de 5% du PIB, "c'est vraiment un grand, grand maximum", alors que le projet de loi de finances fixe un objectif de 4,7%.
(AFP)