Cannabis : le commerce de produits dérivés fleurit en profitant d'une "zone grise"

Publié le 20/06/2018 - 13:54
Mis à jour le 16/04/2019 - 16:25

Crèmes, dentifrice, tisanes ou cakes : ces derniers mois, des boutiques vendant des produits dérivés du cannabis ont poussé comme des champignons… Le gouvernement veut mettre fin à cette « zone grise du droit » et une enquête a été ouverte à Paris.

 ©
©
  • Après Besançon il y a six mois, Montpellier, Lille, Vesoul... les boutiques, très éloignées des "coffee-shops" d'Amsterdam, fleurissent depuis deux semaines dans les rues de la capitale, provoquant des queues interminables devant leurs portes.

Comment expliquer cette apparition soudaine ? "Par une normalisation depuis quatre ou cinq ans du cannabis, la présence sur le marché de nombreux produits importés et coupés n'importe comment, et en parallèle, le développement d'une filière +bien-être+, de meilleure qualité, avec des produits venant de Suisse", répond à l'AFP un des responsables de l'association NORML (favorable à une régulation du cannabis), Béchir Bouderbala.

Les gérants ont aussi en stock des fleurs de cannabis pouvant servir à des infusions mais aussi à fumer, qu'ils évitent de présenter au chaland car leur vente est strictement interdite en France. Ils ne font pas non plus la promotion des vertus thérapeutiques supposées du cannabis, pour ne pas s'exposer à des sanctions légales qui peuvent aller jusqu'à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

"Sentez cette odeur, c'est génial !"

Qu'importe ces précautions : leur vente est une aubaine pour des fumeurs (700.000 consommateurs quotidiens, selon des chiffres officiels) comme Ronald (prénom d'emprunt), qui ne cache pas sa joie en poussant la porte d'une de ces échoppes rue Oberkampf, rue branchée de l'est de la capitale: "Sentez cette odeur, c'est génial !".

Consommateur depuis plus de vingt ans, ce dentiste de 37 ans confie "fumer un pétard ou deux de temps en temps, surtout le week-end" pour se "détendre". "Quand je fume ce que j'achète sur le marché illicite, j'ai les lèvres violettes, je deviens bête, je m'assieds par terre même s'il pleut dans la rue", avoue-t-il, gêné. Mais dans la boutique, les produits lui permettent de retrouver "le petit bourdonnement magique de ce qu'(il) fumait quand (il) était jeune", car ils sont "moins coupés, et présentent moins d'effets psychotropes".

Des dérivés type milk-shake, des brownies, du thé

Les dérivés type cake ou milk-shake sont vendus en respectant deux conditions: être faits à partir de cannabidiol (ou CBD, composant du cannabis, qui procure la relaxation), dont la molécule n'est pas interdite en France, et avoir un produit final au taux de THC (à l'origine des effets psychotropes) inférieur à 0,2%.

Légalité ? 

Dans sa boutique parisienne "Canna Coffee", Gabin Formont ne vend "pas un produit stupéfiant mais un produit alimentaire ou cosmétique", tels que des "huiles, en extraction pure avec 1 et 6% de CBD concentré (entre 40 à 130 euros), pommade (100 euros), thés (20 euros), cookies +de l'espace+, pain perdu, brownies".

Plus d'une centaine de clients affluent chaque jour dans sa boutique, comme ailleurs à Paris, en dépit d'une note publiée le 11 juin par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) qui rappelle que si le cannabidiol (ou chanvre) n'est pas illicite, le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol) est un stupéfiant interdit. En France, le chanvre est utilisé à des fins commerciales, notamment dans l'alimentation ou le bâtiment. En mettant en avant les produits alimentaires, les commerçants estiment être dans la légalité.

Autre argument : la contradiction entre droit français et droit européen. Selon Me Francis Caballero, spécialiste en droit des drogues, "l'arrêt Hammarsten du 16 janvier 2003 précise que l'Europe s'oppose à toute restriction du commerce du CBD. La France ne peut pas restreindre ou interdire ce commerce", plaide-t-il.

"Une zone grise du droit"

Un avis que ne partage pas la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour qui "ces coffee shops se sont ouverts sur une zone grise du droit". Elle a annoncé dimanche que son ministère et celui de l'Economie allaient plancher sur la loi pour la clarifier.

En attendant, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 11 juin concernant une des boutiques parisiennes pour vérifier si elle respecte la législation.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Plan de lutte contre les violences faites au femmes : les institutions renouvellent leur engagement

L’actualité bisontine récente nous rappelle que la question de la violence envers les femmes reste un problème de société majeur. C’est dans ce contexte qu’a été signé ce mardi 25 novembre le 3e plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes en présence du préfet du Doubs Rémi Bastille et de la présidente du Conseil départemental Christine Bouquin mais également de représentants des collectivités locales, des forces de l’ordre et de l’administration judiciaire. 

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Violences conjugales : la Banque postale généralise l’ouverture de compte en 24 h pour les victimes

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes, La Banque postale annonce l’extension nationale de son dispositif d’accompagnement bancaire destiné aux femmes victimes de violences conjugales. Cette mesure, présentée dans un communiqué daté du 24 novembre, sera désormais disponible dans plus de 3.000 bureaux de poste, soit l'ensemble des bureaux disposant d'un conseiller bancaire en Bourgogne Franche-Comté.

Pour ”briser le silence”, l’Université Marie et Louis Pasteur distribue des sifflets anti-agression

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Université Marie et Louis Pasteur a annoncé, dans un communiqué daté du 25 novembre 2025, le lancement d’une action conjointe avec Pays Montbéliard Agglomération : la distribution de sifflets anti-agression sur l’ensemble de ses campus.

Besançon : la police incite les citoyens à signaler anonymement les points de deal

Face à la problématique majeure du narco-trafic dont la ville de Besançon n’est pas épargnée, le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs a souhaité promouvoir le réflexe de participation citoyenne dans la lutte contre les produits stupéfiants lors d’une conférence de presse vendredi 21 novembre 2025 à l’Hôtel de police. À travers le site gouvernemental, masécurité.interieur.gouv.fr Laurent Perraut, invite ainsi tous les citoyens à dénoncer de manière anonyme et sécurisée les trafics dont ils auraient connaissance. 

Un stand de lutte contre les violences faites aux femmes à la foire de la Sainte-Catherine de Vesoul

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Département de la Haute-Saône "réaffirme son engagement en faveur de l’égalité Femme-Homme et de la protection des victimes" en installant un stand d’information et d’écoute place de la République le 25 novembre 2025 à l’occasion de la foire de la Sainte-Catherine de Vesoul.

Devenez accueillant familial dans le Doubs : un engagement qui a du sens !

PUBLI-INFO • Pour les personnes de plus de 60 ans ou adultes en situation de handicap, trouver un lieu de vie adapté et rassurant n’est pas toujours simple. Entre le maintien à domicile parfois difficile et l’hébergement collectif qui ne convient pas à tous, une autre option existe : l’accueil familial. Comment ça marche ? Comment devenir accueillant familial dans le Département du Doubs ? Réponses.

‘Briss”, des séries immersives inspirées d’une cyberattaque pour sensibiliser les professionnels de santé

Portée par l’ARS et la FHF Bourgogne-Franche-Comté, "Briss" propose des séries immersives comme "Plan Blanc", inspirée d’une cyberattaque dans un établissement de santé, comme celle survenue récemment au CH de Pontarlier, pour former les soignants et renforcer la culture de cybersécurité dans les hôpitaux. La plateforme a été lancé le 14 novembre 2025 à Dijon.

La Niaque arrive à Besançon : une nouvelle ressource pour accompagner le retour à l’emploi après un cancer

La Niaque l’Asso, fondée en 2022 après cinq années d’expérimentation du programme La Niaque, arrivera début 2026 à Besançon. Sa mission : accompagner gratuitement les personnes touchées par un cancer ou une longue maladie dans leur rétablissement et leur retour à l’activité professionnelle. Explications avec Caroline Gilles, déléguée La Niaque L'Asso Bourgogne Franche-Comté.

Intoxications au monoxyde de carbone et feu de cheminée : le SDIS 25 appelle à la vigilance

Avec l’hiver qui s’installe, le service départemental d’incendie et de secours du Doubs (SDIS 25) rappelle, en ce vendredi 21 novembre 2025, les bonnes habitudes à prendre pour éviter les feux de cheminée et les intoxications au monoxyde de carbone.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.36
légère pluie
le 26/11 à 06h00
Vent
2.9 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
94 %