Gilets Jaunes : un duo de ministres pour animer le débat national

Publié le 14/01/2019 - 14:54
Mis à jour le 15/01/2019 - 09:38

Un duo de ministres est chargé d’animer le grand débat national voulu par Emmanuel Macron pour sortir de la crise des gilets jaunes, Edouard Philippe devant ce lundi 14 janvier 2019 en préciser les modalités autour des 35 questions fixées par le chef de l’Etat dans une lettre aux Français.
 

© Hélène Loget ©
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Pour garantir l'indépendance du débat et remplacer Chantal Jouanno qui a jeté l'éponge en raison d'une polémique sur son salaire, l'exécutif semble se diriger vers l'annonce d'un petit groupe de personnalités, le Premier ministre ayant déjà évoqué un "comité des garants".

"Le Premier ministre communique cet après-midi et il est trop tôt pour donner quelque nom que ce soit", a plaidé l'entourage d'Edouard Philippe.

Seule certitude, l'ex-dirigeante de la CFDT Nicole Notat ne figure pas dans la liste de ces possibles "garants" indépendants, assure-t-on de source gouvernementale, contrairement à ce qu'a laissé entendre par erreur le ministre de la Transition écologique François de Rugy, lors d'un déplacement à Bordeaux.

Autre nom évoqué par François de Rugy : l'ancien patron de La Poste et de la RATP Jean-Paul Bailly, 72 ans. Selon plusieurs sources, ce dernier figurera bien parmi les "garants" désignés par l'exécutif.

Est acquis en tout cas qu'un duo de ministres, Emmanuelle Wargon (Transition écologique) et Sébastien Lecornu (Collectivités territoriales), sera chargé d'animer ce débat, ont annoncé lundi plusieurs sources gouvernementales.

Lecornu devrait plus spécifiquement s'occuper de la place des élus et Mme Wargon de celle de la société civile.

Ce débat ne sera "ni une élection, ni un référendum"

Emmanuel Macron lancera le débat sur le terrain mardi en se rendant dans une petite commune de l'Eure, Grand Bourgtheroulde, aux côtés de 600 maires et élus de Normandie, qu'il va surtout "écouter", selon l'Elysée.

Ce débat ne sera "ni une élection, ni un référendum", a prévenu le chef de l'Etat dans sa lettre aux Français diffusée lundi dans la presse et sur les réseaux sociaux. Dévoilée dès dimanche soir, elle trace des lignes rouges, comme la suppression de l'ISF, mais ouvre la porte à des réformes importantes comme le référendum d'initiative citoyenne.

Le président multipliera ensuite les déplacements pendant deux mois pour inciter les Français à participer et "rendra compte directement" du débat dans le mois suivant sa fin.

"Lignes rouges"

Quatre grands thèmes sont sur la table: pouvoir d'achat, fiscalité, démocratie et environnement. Est exclue toute remise en cause de l'IVG, de la peine de mort et du mariage pour tous.

La Commission nationale du débat public (CNDP), qui avait préparé le débat avant de mettre fin à sa mission après le retrait de sa présidente Chantal Jouanno, déconseille pourtant de préciser les "lignes rouges" à ne pas franchir.

"L'idée c'est d'aller partout, dans tous les interstices des territoires et de la République et de n'oublier personne", assure de son côté le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

Mais la consultation est contestée avant même d'être lancée. Nombre de "gilets jaunes" nient sa légitimité, affirmant que le vrai débat est "dans la rue".

Les "gilets jaunes" ont montré samedi leur détermination en défilant plus nombreux que la semaine précédente (84.000 dans toute la France contre 50.000), avec globalement moins de violence.

"Aujourd'hui on n'a plus besoin de ces manifestations", a estimé lundi Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, jugeant que "ce qui est important aujourd'hui, c'est d'avoir une activité économique et sociale normale et de débattre de manière démocratique et républicaine".

Dans l'opposition, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes, ne voit dans le grand débat que "du vent" quand Debout la France rejette une "foutaise intégrale", et La France Insoumise "un enfumage".

- "Rampe de lancement" -

Le patron de LR Laurent Wauquiez a quant à lui dénoncé le risque d'un "artifice grossier", dans sa propre lettre adressée dimanche aux Français. Mais Les Républicains comptent apporter "leurs contributions" pour "participer à la sortie de la France du chaos".

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, souhaite également que les socialistes "se fassent entendre". Les écologistes aussi, a assuré Yannick Jadot, tête de liste EELV aux européennes.

Le gouvernement, qui sera mis à contribution pour inciter les Français à participer, "compte sur les maires et les associations pour mettre en oeuvre ce débat" et permettre "que personne ne se sente exclu", a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Vanik Berberian, le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), qui doit être reçu à 15H00 à l'Elysée par Emmanuel Macron pour remettre les premières doléances collectées par les maires, a salué dans la lettre du président "une rampe de lancement" du grand débat qui "pose bien le diagnostic", mais craint au final un simple "raccommodage".

Selon de récents sondages, entre 32% et 41% des Français interrogés ont l'intention de "participer d'une manière ou d'une autre" au grand débat. Mais ils ne sont que 29% à penser qu'il aboutira "à des mesures utiles". L'approbation des Français pour les "gilets jaunes" est, elle, en baisse, mais reste majoritaire.

(Source AFP)

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