Près de 200 personnes ont assisté à ce moment, marqué par une forte émotion. Certains présents, visiblement bouleversés, ont laissé couler quelques larmes en voyant ce qu’ils considèrent comme une reconnaissance tant attendue. "Enfin", a-t-on entendu murmurer dans la foule.
Dans son discours, Anne Vignot a évoqué la situation dramatique à Gaza et pris clairement position, dénonçant un "génocide perpétré par le gouvernement de Netanyahu", une déclaration accueillie par des applaudissements nourris de l’assistance.
D’autres intervenants ont ensuite pris la parole pour saluer cette initiative et dénoncer les horreurs de cette guerre, appelant notamment le président de la République à reconnaître l'Etat de Palestine. Françoise Piaget, représentante de l’association Palestine Amitié et membre du collectif Palestine Besançon, Jean-Michel, de l’Association France Palestine Solidarité, ainsi que Norbert Nusbaum, représentant de l’Union juive française pour la paix, ont exprimé leur reconnaissance pour ce geste politique et leur soutien au peuple palestinien.
L'intégralité des discours :
Malgré cette mobilisation et l’émotion suscitée, la décision de hisser le drapeau palestinien ne fait pas l’unanimité et suscite également des critiques. L’acte est perçu par certains comme une prise de position politique contestable dans un contexte international extrêmement tendu.
”Cette initiative risque d’attiser des tensions au sein de la population locale”
Pour Ludovic Fagaut, chef du groupe de l’opposition au conseil municipal ”Besançon maintenant”, il s’agit d’une ”instrumentalisation politique de notre ville” et exprime la ”profonde opposition” de son groupe d’élu(e)s à cette décision. Il explique qu’un tel affichage ”revêt un caractère ouvertement partisan dans un contexte international particulièrement sensible et conflictuel. Cette initiative risque d’attiser des tensions au sein de la population locale et de créer des divisions entre les citoyens, alors même que les institutions municipales se doivent de garantir la neutralité du service public.”
Ludovic Fagaut précise toutefois que ”le conflit entre certains pays du Proche-Orient mêlant désormais le Moyen-Orient est dramatique. Des civils innocents souffrent et nous partageons l’émotion légitime que cela suscite. Mais cette guerre est complexe. Il y a des victimes des deux côtés. Des peuples souffrent et subissent des décisions de leurs dirigeants. C’est la diplomatie qui doit être au cœur de la paix recherchée.”
Le président du groupe Besançon maintenant dénonce le fait qu”‘une fois de plus, Madame Vignot utiliser les symboles de la Ville pour exprimer ses positions personnelles sans consulter les habitants ni le conseil municipal” et affirme que ”ce camp choisi par madame Vignot est celui porté par son association avec la France Insoumise et c’est le soutien à un groupe terroriste qu’est le Hamas.” Selon lui, ”notre ville doit rester unie et solidaire de toutes les victimes, sans distinction, et ne pas être entraînée dans des combats partisans.”
Enfin, Ludovic Fagaut saisira ”si nécessaire” la juridiction compétente ”pour garantir le respect de la neutralité des collectivités et protéger l’intérêt général.”
© Alexane Alfaro

Il serait ”juste et logique d’arborer également sur un mât voisin le drapeau israélien”
Dans un communiqué de Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté, écrit qu’il serait ”juste et logique d’arborer également sur un mât voisin le drapeau israélien en souvenir de cette même incontestable atteinte à la dignité et à la justice qu’a constitué le massacre et la prie d’otages israéliens par l’organisation terroriste du Hamas le 7 octobre 2023.” Il rappelle que le 29 mars 2023, l’association France-Palestine ”n’avait pas hésité, quant à elle, à engager une procédure à l’encontre du maire de Nice pour l’obliger à retirer le drapeau israélien qu'il avait mis en façade de mairie.”
Enfin, le président du MFC souhaite en revanche que ”le drapeau palestinien continue de flotter sur la place de la mairie durant toute la campagne des municipales afin que les Bisontins puissent bien savoir pour qui ils votent.”
Réponse d'Anne Vignot :