La renationalisation d'EDF à 100% s'annonce

Publié le 07/07/2022 - 08:13
Mis à jour le 07/07/2022 - 08:13

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé ce mercredi 6 juillet 2022 l'intention du gouvernement de renationaliser à 100 % l'énergéticien EDF, lourdement endetté et mis au défi de lancer un nouveau programme nucléaire.

Élisabeth Borne © FBK EB
Élisabeth Borne © FBK EB

"Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'État de détenir 100 % du capital d'EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a déclaré la cheffe du gouvernement dans sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.

  • Dix-sept ans après l'ouverture de son capital et son entrée en Bourse fin 2005, l'électricien reste largement public, détenu par l'État à près de 84 %, par les salariés qui en possèdent 1 % et par des actionnaires institutionnels et individuels pour les 15 % restants. Mais le groupe est fortement endetté et confronté à de lourdes charges financières, présentes et à venir.

L'énergéticien a subi des déboires, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l'EPR en cours d'installation à Flamanville (Manche), qui a plus de dix ans de retard et dont le coût a quasiment quadruplé. Un problème de corrosion affecte en outre une partie de son parc (12 réacteurs arrêtés sur 56), ce qui l'a cette année obligé à revoir plusieurs fois à la baisse son objectif de production.

En mai, EDF, dont le programme de maintenance a aussi été décalé par le Covid-19, estimait ainsi que la baisse de sa production nucléaire prévue en 2022 devrait lui coûter 18,5 milliards d'euros d'excédent brut d'exploitation.

Sa situation financière s'est également dégradée avec la décision du gouvernement de le contraindre à vendre davantage d'électricité bon marché à ses concurrents, pour contenir la facture d'électricité des ménages et des petits professionnels.

Rappelant l'attachement des Français à cette entreprise "stratégique", Elisabeth Borne a déclaré lors du journal télévisé de 20h sur TF1 que le gouvernement voulait ainsi "avoir le plein contrôle de cette entreprise et (...) lui donner les marges financières pour les investissements qu'on attend d'elle".

"Assurer notre souveraineté"

Le groupe compte en effet lancer un programme de nouveaux réacteurs, dits EPR2, tout en continuant à se déployer dans le solaire et l'éolien. "La transition énergétique passe par le nucléaire", a martelé Mme Borne, reprenant la position adoptée cet hiver par le président Emmanuel Macron.

  • Le chef de l'État avait annoncé en février la construction de six EPR, dont la première mise en service est attendue en 2035 ou 2037, avec un coût estimé à plus de 50 milliards d'euros.

Le Parlement devra aussi se prononcer sur les choix énergétiques de la France, avec notamment une loi attendue en 2023.

"Nous devons assurer notre souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir. Nous devons prendre des décisions, que, sur ces bancs mêmes, d'autres ont pu prendre avant nous, dans une période de l'histoire où le pays devait aussi gagner la bataille de l'énergie et de la production", a affirmé mercredi solennellement Mme Borne.

En parallèle de cette reprise en main totale de l'Etat sur le capital d'EDF, le groupe s'apprête à officialiser le départ anticipé de son PDG Jean-Bernard Lévy, dont le mandat court normalement jusqu'en mai 2023, et le début du processus de recherche de son successeur, selon des informations des Echos.

L'action de l'entreprise a bondi (+14,53 % à la clôture) à la Bourse de Paris, alors qu'elle perdait 5 % avant l'annonce qui se profilait depuis quelque temps.

Mais "les problèmes d'EDF sont avant tout la sous-capitalisation et la sous-rémunération. Ce n'est pas parce qu'on renationalise qu'on renforce la structure en fonds propres d'EDF, cela ne résout pas son problème financier structurel", a estimé mercredi Alexandre Grillat, de la Fédération CFE Energies.

"Nationaliser l'entreprise avec un statut juridique de société anonyme, c'est de l'incohérence", dit en outre Sébastien Menesplier, de la CGT Mines-Energie. Le syndicat appelle à en faire un Epic (établissement public à caractère industriel), à "sortir l'électricité du marché" et "arrêter le dispositif de l'Arenh" (dispositif de vente à bas coût de l'électricité à la concurrence).

A l'inverse, il craint que cette renationalisation soit le prélude à "un nouveau projet de réforme", après la longue bataille menée autour du projet de restructuration porté par le gouvernement et la direction, à ce stade suspendu.

Mme Borne n'a mercredi pas donné de plus amples détails sur les intentions de l'État et leurs contours.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Intergénérationnelle, la résidence Génius a ouvert ses portes au coeur du quartier Viotte

Fruit d’une collaboration entre SMCI, promoteur immobilier à Besançon, et l’ADMR du Doubs, association de référence de l’aide à la personne, le nouveau complexe résidentiel "Génius" a officiellement ouvert ses portes. Implanté le long de l’allée piétonne Gisèle Halimi, dans le quartier entièrement réhabilité du pôle Viotte, nous avons pu assister à une visite guidée. 

Tout & Bon, un nouveau service traiteur avec livraison pour les entreprises du Grand Besançon

Le concept a été lancé en 2010 à Lille. Depuis, il s’est démocratisé et rassemble désormais 34 magasins franchisés en France. Implantée depuis le 22 avril 2025 rue Albert Thomas à Besançon, l’entreprise peut livrer dans toutes les communes du Grand Besançon ainsi que sur les secteurs de Marnay et Rioz.

Lidl vide des locaux avant de s’y installer à Châtillon-le-Duc…

L’enseigne Lidl France a mandaté l’entreprise Alternatinnov pour mener une opération de valorisation de mobilier à Châtillon-le-Duc, dans les locaux de l’ancien magasin Des marques et vous avant de s’y installer. Objectif : limiter l’impact environnemental des travaux d’aménagement en réutilisant du mobilier encore fonctionnel.

Le club de sport Moving à Besançon change de propriétaires

Le club de fitness Moving, implanté depuis plus de 35 ans à Besançon, connaît une nouvelle page de son histoire. Ludivine et Hicham, un couple de coachs originaires d’Alsace, en sont désormais les nouveaux propriétaires. Ils prennent la suite de Laurence et Gilles, qui ont dirigé le club depuis 1989, a-t-on appris le 7 juillet 2025.

En images – La Grande braderie d’été bat son plein à Besançon

Jusqu’au samedi 5 juillet 2025, le centre-ville de Besançon s’anime à l’occasion de la Grande braderie d’été de l’Union des commerçants. Plus de 200 commerçants se sont installés pour permettre aux visiteurs de faire de bonnes affaires tout en découvrant des créations artisanales et locales.

Saint-Germain : des problèmes sanitaires entraînent une restriction d’activité pour une boulangerie haut-saônoise

Suite à plusieurs manquements graves concernant l'hygiène, le préfet de la Haute-Saône a prononcé un arrêté visant à restreindre l’activité de la boulangerie "Caput" située à Saint-Germain. Cette restriction d'activité a été prononcée suite à une visite de contrôle sanitaire réalisée le 2 juillet 2025.

Tabac, travail, chômage, transports Ginko… Ce qui change au 1er juillet 2025

À compter du 1er juillet 2025, plusieurs mesures entrent en vigueur dans le cadre de politiques publiques visant à renforcer la protection de la santé, améliorer les conditions de travail, soutenir la transition énergétique et sécuriser les démarches administratives.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.1
ciel dégagé
le 10/07 à 00h00
Vent
1.6 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
85 %