En décembre 2016, Narumi Kurosaki, une brillante étudiante japonaise installée à Besançon, disparaît sans laisser de trace. ”Une nuit de l’hiver 2016 à Besançon”, précise l’auteur, ”elle disparaît [...] laissant derrière elle un mystère glaçant et une enquête labyrinthique.”
Très vite, les regards se tournent vers son ex-compagnon : Nicolás Zepeda, un jeune Chilien issu d’une famille aisée. Décrit dans l’ouvrage comme ”un petit ami éconduit, qui cède à ses pulsions d’emprise”, l’homme incarne une figure complexe, entre charme et domination.
Une enquête à l’échelle mondiale
L’affaire dépasse rapidement les frontières françaises. L’enquête policière menée sur trois continents, mobilise les autorités chiliennes, japonaises et françaises. L’extradition de Zepeda vers la France marque un tournant inattendu dans le dossier : ”une extradition inespérée”, selon Willy Graff.
Durant l’instruction comme les deux procès qui suivent, l’accusé nie toute implication dans la disparition. Pourtant, de nombreux éléments l’accablent, mais aucun corps ne sera retrouvé. C’est là que réside la particularité de cette affaire : une disparition sans corps, un vide physique et symbolique.
Les corps invisibles et le deuil impossible
Au-delà du fait divers, l’auteur développe une réflexion plus vaste sur le sort des disparus. Il évoque notamment les ”corps invisibles”, un thème récurrent dans certaines cultures. Dans son livre, Willy Graff lie cette affaire à d'autres figures de disparus : ”ceux de ces « évaporés» volontaires au Japon mais aussi ceux des victimes fantômes de Pinochet.”
Cette dimension rend le drame encore plus poignant pour les proches de Narumi, confrontés à une absence définitive, inexpliquée, impalpable. Une ”famille brisée, condamnée à un deuil impossible” écrit-il.
Un procès hors normes
L’affaire a donné lieu à deux procès hors normes. Le caractère exceptionnel de cette procédure tient autant à sa médiatisation qu’à la difficulté de juger sans corps, dans un contexte international complexe. L’accusé, Nicolás Zepeda, reste silencieux sur le sort de la victime. Et la question essentielle reste sans réponse : où est Narumi ?
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Willy Graff, journaliste et chef d’agence de L’Est républicain à Besançon, signe ici son premier ouvrage. Il est également correspondant local pour Le Monde dans la rubrique société.