En France, les trains à hydrogènes devraient être capables de rouler aussi bien sur batterie que grâce aux caténaires, comme n’importe quel train. Le gouvernement pourrait financer grâce au plan de relance l’ensemble de cette filière énergétique avec l’ambition de faire rouler des voitures, des bus, ou encore des avions.
Si l'objectif était de faire circuler des trains hydrogène en France avant 2022, le projet a pris du retard. La SNCF aurait dû signer l'acquisition des premiers trains l'an dernier, mais les discussions continuent.
"Le projet a pris quelque part un an de retard", a regretté mercredi le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, sur France Info. "Malheureusement, la commande n'a pas été passée." "J'espère et je pense que le plan de relance va accélérer cela et que cette commande va pouvoir être finalisée. Mais du coup, les trains seront disponibles un an plus tard", a-t-il ajouté.
Depuis deux ans en Allemagne
Alstom fait déjà circuler des trains à hydrogène depuis deux ans en Allemagne, où les essais ont été jugés satisfaisants. Le groupe français a reçu des commandes fermes pour 41 trains régionaux dans les régions de Hambourg et de Francfort, qui doivent entrer en service commercial à partir de 2022.
La chaîne de traction -fabriquée à Tarbes- doit être la même pour les trains français, avec une autonomie de l'ordre de 600 km.
Mais là où les modèles allemands sont monomodes, propulsés uniquement par leurs piles à hydrogène et leurs batteries, les Français seront bimodes, capables également de rouler sous caténaires en traction électrique.
Autre problématique : le modèle qui doit être adapté à l'hydrogène (Coradia polyvalent ou Régiolis) est fabriqué en Alsace sur le site de Reichshoffen. Or le constructeur français Alstom s'est engagé à céder l'usine et le train à un concurrent pour obtenir le feu vert de Bruxelles à son rachat de Bombardier Transport.
2023 pour des prototypes. 2025 pour avoir des rames de série.
Quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie) sont prêtes à essuyer les plâtres. Elles devraient commander les 14 premiers trains pour leurs TER.
Les régions, qui financent les trains, espèrent aussi un geste de l'exécutif, au-delà des 22 millions d'euros d'aide à l'innovation apportés par l'Ademe. "La question qui se pose, c'est de savoir s'il y aura d'autres aides qui pourront être apportées par l'État, sur les stations de ravitaillement en hydrogène ou sur le financement d'une partie du surcoût lié au différentiel entre une traction classique et une traction hydrogène", glisse une source proche du dossier. Ce surcoût serait d'environ 40%, dit-on dans la profession. D'où l'attente du plan du gouvernement.