Le train à hydrogène en France : pas avant 2025

Publié le 08/09/2020 - 10:44
Mis à jour le 08/09/2020 - 10:48

Avec un train de retard sur l’Allemagne, pays dans lequel il est déjà sur les rails, l’ hydrogène pourrait bien arriver d’ici 2025 en France grâce un plan de relance et l’annonce ce mardi d’un plan d’investissement de 7 milliards d’euros en faveur de cette filière énergétique sur laquelle mise la région Bourgogne Franche-Comté. Garantis « à zéro émission », les trains à hydrogène émettent uniquement de la vapeur d’eau et de l’eau condensée.

 © © hpgruesen CC0 PXB
© © hpgruesen CC0 PXB

En France, les trains à hydrogènes devraient être capables de rouler aussi bien sur batterie que grâce aux caténaires, comme n’importe quel train. Le gouvernement pourrait financer grâce au plan de relance l’ensemble de cette filière énergétique avec l’ambition de faire rouler des voitures, des bus, ou encore des avions.

Si l'objectif était de faire circuler des trains hydrogène en France avant 2022, le projet a pris du retard. La SNCF aurait dû signer l'acquisition des premiers trains l'an dernier, mais les discussions continuent.

"Le projet a pris quelque part un an de retard", a regretté mercredi le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, sur France Info. "Malheureusement, la commande n'a pas été passée." "J'espère et je pense que le plan de relance va accélérer cela et que cette commande va pouvoir être finalisée. Mais du coup, les trains seront disponibles un an plus tard", a-t-il ajouté.

Depuis deux ans en Allemagne

Alstom fait déjà circuler des trains à hydrogène depuis deux ans en Allemagne, où les essais ont été jugés satisfaisants. Le groupe français a reçu des commandes fermes pour 41 trains régionaux dans les régions de Hambourg et de Francfort, qui doivent entrer en service commercial à partir de 2022.

La chaîne de traction -fabriquée à Tarbes- doit être la même pour les trains français, avec une autonomie de l'ordre de 600 km.

Mais là où les modèles allemands sont monomodes, propulsés uniquement par leurs piles à hydrogène et leurs batteries,  les Français seront bimodes, capables également de rouler sous caténaires en traction électrique.

Autre problématique : le modèle qui doit être adapté à l'hydrogène  (Coradia polyvalent ou Régiolis) est fabriqué en Alsace sur le site de Reichshoffen. Or le constructeur français Alstom s'est engagé à céder l'usine et le train à un concurrent pour obtenir le feu vert de Bruxelles à son rachat de Bombardier Transport.

2023 pour des prototypes. 2025 pour avoir des rames de série.

Quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie)  sont prêtes à essuyer les plâtres. Elles devraient commander les 14 premiers trains pour leurs TER.

Les régions, qui financent les trains, espèrent aussi un geste de l'exécutif, au-delà des 22 millions d'euros d'aide à l'innovation apportés par l'Ademe. "La question qui se pose, c'est de savoir s'il y aura d'autres aides qui pourront être apportées par l'État, sur les stations de ravitaillement en hydrogène ou sur le financement d'une partie du surcoût lié au différentiel entre une traction classique et une traction hydrogène", glisse une source proche du dossier. Ce surcoût serait d'environ 40%, dit-on dans la profession. D'où l'attente du plan du gouvernement.

Production d'hydrogène "vert"

Le train à hydrogène est garanti "zéro émission" de CO2 car il ne rejette que de la vapeur d'eau, et de l'eau condensée. "Je pense que l'hydrogène est la réponse de long terme, aux alentours de 2030-2035", estime le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. "La question de fond, c'est la production de l'hydrogène", nuance-t-il.

La SNCF, longtemps réticente, a fini par se convertir à l'hydrogène, désormais considéré comme une bonne option pour remplacer le diesel.

"Puisque l'ambition de la SNCF est d'être complètement décarbonée d'ici 2035, il faut avoir un parc d'engins permettant de circuler de manière propre sur des lignes non-électrifiées", a-t-il expliqué à l'AFP. "Je pense que l'hydrogène est la réponse de long terme, aux alentours de 2030-2035", estime-t-il. "Mais la question de fond, c'est la production de l'hydrogène."

Par le mélange de l'hydrogène embarqué à bord et de l'oxygène présent dans l'air ambiant, une pile à combustible installée dans la toiture produit l'électricité nécessaire à la traction de la rame. Des batteries permettent en outre de stocker l'énergie récupérée pendant le freinage, qui est réutilisée dans les phases d'accélération.

En France, on sait produire de l'hydrogène gris, issu d'énergies fossiles. Le hic, c'est que sa production est polluante contrairement à l'hydrogène "vert" grâce à la technique de l'électrolyse de l'eau, et qui se fait grâce à de l'électricité issue d'énergies renouvelables. Autres freins : il est plus cher à produire et la France n'est pure l'heure pas capable de produire cet hydrogène vert à grande échelle.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Une boutique éphémère d’artistes ouvre à Besançon

L’association Boucle d'Arts revient pour la quatrième année consécutive avec son événement phare "Boutique éphémère d’artistes". Elle ouvrira ses portes du 29 novembre au 21 décembre 2025 à l’Atelier Oxymore, situé au 7 rue Klein, Besançon. Mais également du 3 au 23 décembre 2025 dans une galerie éphémère du centre-ville qui reste encore secrète…

Le Shopping de Noël revient ! Une idée cadeau par jour sur maCommune.info, ça vous dit ?

À partir du 25 novembre 2025, vous allez découvrir jusqu’au 24 décembre la rubrique commerciale Shopping de Noël sur maCommune.info ! Chaque jour, un commerçant, une entreprise de Besançon ou d'ailleurs en Bourgogne Franche-Comté, mettra en valeur un produit, une idée cadeau à offrir en cette fin d’année…

Beaujolais Nouveau : chez Barthod, la tradition perd du terrain mais reste vivante…

Fondée il y a 76 ans, la Maison Barthod fait figure d’institution dans le paysage bisontin. À l’occasion de l’arrivée du Beaujolais Nouveau ce jeudi 20 novembre, Sébastien David, caviste chez Barthod depuis près de 30 ans, dévoile les cuvées proposées cette année et livre son regard sur une tradition qui s’étiole.

No Logo Festival annulé en 2026 : “un projet culturel sacrifié sur l’autel de la politique”

Le festival No Logo ne se tiendra finalement pas à Ornans en 2026. L’équipe organisatrice a annoncé dans un communiqué du 18 novembre 2025 la nouvelle dans un communiqué évoquant "une décision subie, incompréhensible et lourde de conséquences" qui met fin à "des mois d’un travail rigoureux, de discussions et de concertation".

Il y a 50 ans, Bernard Loiseau arrivait à Saulieu pour révolutionner la cuisine française

VIDÉO • À l’occasion du cinquantième anniversaire de l'arrivée de Bernard Loiseau à Saulieu, dans l’hôtel-restaurant historique La Côte d’Or, la famille Loiseau a présenté ce mardi 18 novembre les locaux récemment rénovés et rendu hommage à l’époux, au père, au mentor...

Une semaine pour parler industrie en Bourgogne-Franche-Comté

À l’occasion de la semaine de l’industrie, du 17 au 21 novembre, France Travail Territoire de Belfort et l’UIMM Franche-Comté proposent un parcours aux femmes souhaitant découvrir ou faire carrière dans les métiers de l’industrie en partenariat avec le GEIQ industries, Milgred, Arabelle Solutions, Alstom et Forvia et le Réseau pour l’Emploi.

Pierre Moscovici souhaite un candidat social-démocrate à la présidentielle

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a souhaité lundi 17 novembre 2025 qu'il y ait un candidat social-démocrate à l'élection présidentielle de 2027, "respecté au-delà des frontières" françaises, tout en indiquant n'y avoir jamais pensé pour sa part.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -4.49
peu nuageux
le 22/11 à 21h00
Vent
0.95 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
83 %