Le visage de l’Origine du monde de Courbet : ils n’y croient pas !

Publié le 09/02/2013 - 10:00
Mis à jour le 09/02/2013 - 10:14

Depuis le jeudi 7 février 2013, jour de la sortie du magazine Paris Match révélant, en exclusivité mondiale, avoir retrouvé le visage de la sulfureuse toile L’Origine du monde de Gustave Courbet, expertise de Jean-Jacques Fernier à l’appui, le monde de l’art s’agite. Nombreux sont ceux, à l’instar du musée d’Orsay (lire ICI), qui n’y croient pas.

quelques avis

Niaiserie de la pose

André Gunthert, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, aurait apparemment été le premier à réagir dans son carnet de recherches L’atelier des icônes, sur le site culturevisuelle.org. Le 7 février à peine avant 11h, il affirmait :  "Dommage que le mouvement du buste, tourné vers la gauche, ou celui du drapé paraissent incompatibles avec la position de la jeune femme du portrait. Dommage que la pose envisagée par le croquis de Match soit d’une niaiserie difficilement conciliable avec le style de Courbet autant qu’avec le réalisme de “L’Origine…”. Rien de grave, le magazine publiera un autre article sur la controverse, qui fera encore une bonne vente."

 Lire ICI

 

Légéreté de Fernier

Le trublion de l’art, Didier Rykner, déclarait le même jour sur son site La tribune de l’art : "Le montage ne fonctionne évidemment pas", et estimait à propos de Jean-Jacques Fernier : "Et comme il est dommage qu’un expert effectivement (pour une fois) reconnu de l’artiste puisse faire preuve d’une telle légèreté. On aura beau comparer « l’écartement des poils du pinceau, la longueur des coups de brosse (sic) », tout cela ne fait pas une preuve, il faut d’abord regarder. Cette tête de femme n’a, selon toute vraisemblance, rien à voir avec L’Origine du Monde…"

Lire ICI

"De la foutaise"

Pour Henri Duchemin, qui a accordé une interview au Figaro, l’hypothèse de Fernier, c’est "de la foutaise !". Cet expert en peintures anciennes parisien à qui l’on doit l'identification et la réattribution de plusieurs tableaux du XIXe siècle a signalé : "Je suis effondré. Cette histoire est de la foutaise. La manière n'a rien à voir avec celle de Courbet. Un enfant de 2 ans verrait cela! On ne repère nulle part le métier, la touche large, grasse et majestueuse. La matière pétrie…". Autre argument : "Il y a de la violence, presque de la sauvagerie chez Courbet. Là, tout est en douceur et en contrôle."

Lire cette interview ICI

"Pas besoin d’être anatomiste"

Dans sa chronique du 8 février 2013 dans Le Monde, le critique d’art Philippe Dagen conteste lui aussi la version d’un tableau découpé. "A en juger d'après les photographies de Paris Match, la proximité stylistique est douteuse, écrit-il. Ni la lumière, ni la touche, ni la texture de la peau, ni le chromatisme ne sont homogènes. A supposer que ce visage soit de Courbet, il daterait de ses débuts". Selon lui, "la similitude des textiles n'est pas plus probante : tous les peintres parisiens avaient les mêmes fournisseurs, peu nombreux." Après avoir relevé quelques "erreurs embarrassantes", il conclut : "Mais le plus gênant se trouve dans la reconstitution de ce qu'aurait été la toile avant découpe. Pas besoin d'être anatomiste pour remarquer que, pour que ces épaules soient attachées à cette poitrine et ce ventre, il faudrait des seins très bas - ou une gorge très haute - et une colonne vertébrale d'une rare souplesse."

Lire ICI

Des réserves du côté du musée Courbet d'Ornans

Quant à Frédérique Thomas-Maurin, l’actuelle directrice et conservateur du musée Courbet à Ornans, qui prépare une exposition en 2014 autour de L’origine du monde, celle-ci a, elle aussi émis dès le 7 février des réserves sur l'incroyable découverte révélée par Paris Match et déclaré qu’il faudrait attendre l’analyse du Laboratoire des Musées de France.

Bref, on l’aura compris, l’ancien conservateur du musée Courbet d’Ornans Jean-Jacques Fernier semble bien seul, quelques jours seulement après la révélation de Paris Match.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

No Logo Festival annulé en 2026 : “un projet culturel sacrifié sur l’autel de la politique”

Le festival No Logo ne se tiendra finalement pas à Ornans en 2026. L’équipe organisatrice a annoncé dans un communiqué du 18 novembre 2025 la nouvelle dans un communiqué évoquant "une décision subie, incompréhensible et lourde de conséquences" qui met fin à "des mois d’un travail rigoureux, de discussions et de concertation".

Concerts Gims et Sting à la Saline Royale d’Arc-et-Senans, un choix de date qui dérange…

Après l’annonce des deux concerts de l’événement Saline Royale live à Arc-et-Senans, lors de la dernière assemblée départementale du Doubs le 17 novembre dernier, le groupe Doubs Social Écologique et Solidaire (DSES) a tenu à réagir en pointant du doigt "une montée en puissance qui pose question de la concurrence avec les salles du territoire", l’événement ayant lieu le même week-end que l’ultime édition du festival de la Paille à Métabief. 

“Objectif Japon !” premier ouvrage d’une Franc-Comtoise qui enseigne le japonais

Déjà très présente sur les réseaux sociaux, Sophie Thomas est une passionnée du Japon, de sa langue et de sa culture. La trentenaire qui réside dans le Jura à Salins-les-bains a trouvé en 2013 sa vocation dans l’enseignement et est devenue professeur particulière de japonais. Elle sort aujourd’hui un livre "Objectif Japon !" à destination de tous ceux qui souhaitent maîtriser le japonais pour leur prochain voyage.

Petits champions de la lecture : déjà 258 classes inscrites en Bourgogne-Franche-Comté

Alors que les inscriptions se clôtureront le 2 décembre 2025, le grand jeu de lecture à voix haute, Les petits champions de la lecture, comptabilise déjà plus de 7 120 classes de CM1 et CM2 inscrites en France. C’est près de 20% de plus que l‘année dernière à la même date selon l’organisation. Actuellement, 258 classes de Bourgogne-Franche-Comté sont inscrites au concours.  

De la limonade Rième à une fabrication de cancoillotte au Mexique, un Franc-Comtois répertorie les influences franc-comtoises dans le monde

Après son premier ouvrage consacré au "Top 50 des gags et des gaffes de nos ancêtres comtois", Anthony Soares, doctorat en histoire à l’université Maris et Louis Pasteur vient de sortir un second ouvrage aux éditions Cêtre consacré au rayonnement de la Franche-Comté dans le monde. Grâce à ses nombreux voyages, l’auteur, au fil des 130 pages de son livre, propose de découvrir une partie de ce qu'il est aujourd'hui possible de trouver de franc-comtois à l’étranger.

Eurockénnes 2026 : Aya Nakamura, Orelsan, The Offspring, Pulp, et bien d’autres… attendus cet été à Belfort

VIDÉO • L’équipe des Eurockéennes de Belfort a présenté, vendredi 14 novembre 2025 à Belfort, une première partie de la programmation de leur édition 2026. Jean-Paul Roland, directeur du festival, Kem Lalot, programmateur, et Anthony Fernandez, responsable du pôle partenariats, ont dévoilé 26 artistes qui se produiront du 2 au 5 juillet prochains au Malsaucy.

32e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul : Louison Mangard et Joakim Aubry, coprésideront le jury Jeune 

Louison Mangard et Joakim Aubry, élèves du lycée des Haberges en option théâtre, membres du conseil de la vie lycéenne et du club cinéma, seront les coprésidents du Jury Jeune du 32e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul se déroulant du 27 janvier au 3 février 2026.

Pontarlier consacre la prochaine édition du festival Couleur urbaine à la santé mentale des jeunes

Cette année, le Pontarlier Festival Couleur Urbaine propose un format recentré et ciblé autour de la santé mentale des jeunes du 26 au 28 novembre 2025. Au programme de cette édition : spectacles, soirée musicale, ateliers et rencontres… le tout dans un cadre bienveillant et accessible, pour aborder cette question sensible et d'actualité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.78
couvert
le 19/11 à 12h00
Vent
4.53 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
80 %