L’enseignement catholique de Franche-Comté prépare sa rentrée scolaire 2025

Publié le 22/08/2025 - 12:00
Mis à jour le 22/08/2025 - 10:48

Ce vendredi 22 août 2025, c’est déjà la rentrée pour les chefs d’établissements, professeurs et associations de parents d’élèves au sein de l’enseignement catholique. Hier matin, Mireille Besseyre, directrice de l’enseignement catholique en Franche-Comté, a dressé un bilan des projets lancés et des objectifs pour l’année à venir.

Pour cette rentrée, l’enseignement catholique en Franche-Comté compte près de 25.000 élèves, avec une baisse notable dans les écoles primaires, où 170 enfants de moins sont recensés par rapport à l’année précédente. "Nous repérons une baisse démographique, qu’on sent aussi à l’entrée du collège", explique Mireille Besseyre.

La situation est plus stable dans les lycées, où les établissements enregistrent même une trentaine d’élèves supplémentaires : "Nous avons une rentrée au lycée plutôt stable, voire en marge haute, donc c’est une belle satisfaction", souligne la directrice.

Au total, 24.896 élèves feront leur rentrée dans l’un des 115 établissements de la région, un résultat jugé satisfaisant dans le contexte actuel : "C’est plutôt une rentrée stable par rapport aux baisses démographiques qui impactent la Franche-Comté, et particulièrement le Jura et la Haute-Saône".

Encore 12 postes d'enseignants à pourvoir

Si tous les postes du premier degré sont pourvus, la recherche continue pour le secondaire. Mireille Besseyre précise : "Il s’agit toujours de ceux qui sont plus éloignés, ou qui ne sont pas à temps plein." Elle ajoute que la priorité est d’arriver à ce que tous les élèves aient un enseignant. Pour elle, la raison se trouve dans la nature même du métier : "j’ai l’impression que le métier parfois peut faire peur".

L’enseignement catholique de Franche-Comté cherche actuellement à pourvoir 12 postes, notamment dans les matières en tension : "En mathématique, en allemand, en lettres et en sciences". Mireille Besseyre considère que la solution réside dans la recherche "du côté des vacataires".

Elle ajoute que le métier d’enseignant, "parce que c’est un métier porteur de sens", attire non seulement les jeunes, mais aussi des personnes en reconversion. Antoine Guinand, directeur du CFA excellence pro, évoque un changement de perspective lié à la pandémie : "il y a eu un effet Covid, avec une relation à la carrière qui a changé, depuis quelques années."

Mireille Besseyre estime que la diversité des enseignants contribue positivement à la dynamique des établissements : "C’est une véritable richesse, elle a un impact dans les équipes parce qu’ils apportent un regard complémentaire qui est intéressant (…) nos équipes en témoignent." À ce jour, la région compte 2.000 enseignants, dont 350 à 400 sont des vacataires à temps plein.

L'importance des "valeurs fondamentales"

Mireille Besseyre a également souligné l’importance des valeurs fondamentales de l’enseignement catholique, telles que la protection de la maison commune et de l’environnement, la fraternité et l’alliance, l’espérance, et l’accueil de tous, "quelle que soit sa confession, sa condition sociale, son âge, son sexe...".

Pour elle, cette dernière valeur est "le fondement même de l’enseignement catholique", et inclut les enfants porteurs de handicap. Antoine Guinand explique l’accompagnement prévu pour ces jeunes "on a beaucoup de points de vigilance, on peut pas faire comme si on était avec un jeune sur un cursus classique, c’est vraiment un parcours renforcé". Il ajoute : "sur l’apprentissage, on a un volet employeur, où on a des contacts pour l’informer sur le handicap, comment le décoder, pour aller un peu plus loin que simplement accueillir un apprenti. Et c’est complètement le projet de l’enseignement catholique". Mireille Besseyre confirme : "c’est un enjeu fort pour nous".

"En Franche-Comté nous n’avons pas eu de cas Bétharram"

Mireille Besseyre a également mis en avant la priorité que représente le signalement et la prévention des abus sexuels. Elle a déclaré : "Les abus qu’il y a pu y avoir dans nos établissements, des années 50 aux années 2000, c’était un choc pour nous, par rapport aux victimes.". L’objectif est de "faire en sorte que ces victimes puissent s’exprimer, libérer la parole, recevoir une reconnaissance et vivre mieux".

Bien qu’"en Franche-Comté, nous n’avons pas eu Bétharram", elle précise que de nombreux dispositifs sont mis en place. Un système permet de déclarer une situation de crise, et une plateforme est disponible pour dénoncer, avec des plaintes adressées directement à un procureur. Mireille Besseyre explique que le diocèse dispose de cellules d’écoute : "Quand il y a pu y avoir des situations partagées dans ces cellules, on a tout de suite fait le lien pour la reconnaissance et nous restons toujours en alerte."

Elle indique que la commission parlementaire au niveau national a entraîné des contrôles d’établissement qui seront ritualisés : "Ce sont des points de rencontre qui rassurent." Le travail s’étend également aux internats, avec la mise en place d’un audit professionnel. Au-delà des mécanismes de signalement, l’enseignement catholique de Franche-Comté mise sur un système de formations, pour "qu’il n’y ait pas qu’une seule personne ressource, mais bien une communauté d’acteurs impliqués".

Aline Rostollan, chef d’établissement du collège Notre Dame, souligne l’importance de cette sensibilisation : "Les équipes réalisent que c’est l’affaire de tous." Sophie Hauguel, chef d’établissement de l’école Notre Dame, confirme : "Ce qui a changé, c’est que toute l’équipe est impliquée, et pas uniquement les professeurs."

Les défis de l’intelligence artificielle

Enfin, un point a été soulevé concernant les défis posés par l’intelligence artificielle. Antoine Guinand explique : "Une compétence aujourd’hui, selon la Dares (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), a une durée de vie de deux ans, il faut voir comment on prépare les jeunes aux métiers de demain (…) c’est un véritable défi dans les années à venir."

Alexis Massart, chef d’établissement et coordinateur de l’institution Notre Dame Saint Jean, a également souligné le stress engendré par les technologies : "Le niveau de stress chez les lycéens s’est démultiplié, chez les familles aussi (…) on constate que les gamins perdent le plaisir d’apprendre, et c’est vraiment problématique. Ce stress est aussi renforcé par les réseaux sociaux, il faut retrouver une sérénité dans l’accompagnement des jeunes."

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