Devant les militants et sympathisants présents, Séverine Véziès a officialisé le fait qu’elle a été désignée par ses camarades, tête de liste de l’union populaire, présentant son slogan ”Faire mieux pour Besançon”. Elle a présenté l’enjeu politique de cette élection et dévoilé de premiers axes programmatiques. La candidate a précisé par ailleurs qu’elle participera ce week-end au lancement national des campagnes municipales des candidat(e)s LFI à Aubervilliers.
Une liste citoyenne autour d’un ”programme de rupture”
La candidate a insisté sur la philosophie de sa liste : ”Pourquoi s’agit-il d’une liste d’union populaire, c’est parce qu’on va se regrouper, citoyens, citoyennes autour d’un programme de rupture inspiré de l’avenir en commun, fondé sur les besoins locaux”.
Séverine Véziès ancre sa démarche dans ”une tradition d’innovation” municipale en rappelant que ”Besançon est particulièrement concernée. Terre où est né le RSA, et c’est dans cet héritage d’innovation qu’on veut inscrire notre action communale”.
Elle affirme vouloir rompre avec une gestion contrainte : ”Les élus ne sont pas là pour gérer de la pénurie, mais pour innover et être en appui pour créer de nouveaux droits”.
Battant, un exemple des problématiques bisontines
Si la candidate et son équipe ont choisi le bar Le Bodega, rue de la Madeline, dans le quartier Battant pour lancer la campagne, ”ce n’est pas un hasard”, a-t-elle précisé. Selon elle, on y retrouve ”l’ensemble des problématiques qui peuvent toucher Besançon : précarité, pauvreté (…) enjeux liés au commerce, questions de santé publique, du vivre ensemble, de la tranquillité publique et des mobilités”.
Premiers soutiens citoyens
Plusieurs citoyens engagés dans cette liste ont pris la parole tels que Étienne Bertoneche, 52 ans, ”non encarté” qui a dit vouloir ”apporter un discours d’amélioration politique” et qui estime qu’”on peut proposer une politique positive”.
Magalie Suter, 44 ans, mère de sept enfants et citoyenne engagée non encartée, a rappelé son parcours marqué par un accident domestique engendrant un handicap à l’oeil droit et un engagement antérieur aux côtés de Karim Bouhassoun.

Un programme en construction orienté ”anti-capitaliste”
Le co-chef de file Martin Mellion a présenté l’orientation politique du futur programme, ”un programme qui nous ressemble, insoumis, et qui répond aux enjeux bisontins”.
Il sera ”un programme de rupture, résolument anti-capitaliste”, tout en refusant ”un projet d’accompagnement de l’austérité” : ”On veut être innovants, ambitieux et pas des gestionnaires de pauvreté”, a-t-il martelé.
- Sécurité : refus de l’armement létal de la police municipale
Concernant la sécurité, l’un des gros sujets de ces élections,”Faire mieux pour Besançon” propose un modèle axé sur la présence humaine : ”notre objectif est de garantir sûreté et tranquillité publique par la présence humaine de proximité", via la police municipale et des médiateurs, en ”refusant le chantage de l’État en s’opposant à l’armement létal” pour la police municipale.
Sur le narcotrafic, Séverine Véziès a affirmé : "Il faut un discours de vérité et arrêter d’instrumentaliser cette question pour dévaloriser les maires : c’est la compétence de la police nationale et non de la police municipale. Ça ne fait pas partie des compétences d’un maire. Ça veut dire mettre l’Etat devant ses responsabilités, et je ne vais pas résoudre la question du narcotrafic, ce n’est pas vrai. Mais il y a des choses à faire avec les jeunes.”
- Restauration scolaire : gratuité
La liste ”Faire mieux pour Besançon” propose de ”rendre la cantine scolaire gratuite, locale et bio”, partant du constat qu’un enfant sur cinq arrive à l’école le ventre vide. Le projet inclut des petits-déjeuners et goûter gratuits pour les enfants de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté.
- Démocratie locale
Le référendum d’initiative citoyenne serait instauré ”dès la première année de mandat”, avec une volonté d’ouvrir davantage le conseil municipal, jugé ”assez fermé”. Martin Mellion a même affirmé qu’une place plus grande serait donnée à l’opposition et une ouverture aux habitants lors de ”grandes votations”.
- Logement : ”zéro personne à la rue”
Parmi les mesures phares pour le logement :
- ”Créer une brigade municipale du droit au logement”
- ”Objectif : zéro personne à la rue ”
- ”Zéro démolition, on votera toujours contre”
- "Une politique agressive sur les logements vacants”
- ”On n’a pas l’intention d’accompagner la spéculation immobilière, on veut tordre le gras à la spéculation immobilière”.
- Les Vaîtes : une opposition nette
Séverine Véziès a été clair : "on s’opposera à toute artificialisation de terre donc on sera contre ce projet des Vaîtes” tel qu’il est présenté aujourd’hui.
- Un programme ”anti-raciste”, ”anti-fachiste”, LGBTQIA+ et ”féministe”
Hélène Magnin-Feysot, fonctionnaire territoriale et citoyenne engagée aux côtés de Séverine Véziès, a dénoncé ”une décomplexion du racisme” à Besançon et défendu un programme ”anti-fasciste, anti-raciste, féministe, LGBTQIA+”, affirmant : ”on ne faiblira jamais face à la droite et à l’extrême droite sur ces sujets-là”.
Elle propose la création d’un observatoire des discriminations, appuyé sur des associations locales et des habitants volontaires.
- Transports : Séverine Véziès veut aller ”au bout” de la gratuité
À propos des transports, la tête de liste a déclaré : ”ce qui nous différencie du programme d’Anne Vignot, c’est qu’on veut aller plus loin comme par exemple, la gratuité des transports, on veut aller au bout”.
- Pauvreté : nouvelles solidarités locales
Parmi les mesures évoquées : la création d'”un restaurant municipal intergénérationnel” et d'une ”carte municipale” pour les familles monoparentales leur permettant de ”bénéficier d’accès à des services publics locaux préférentiel, des tarifs préférentiels”.
- Écologie : ”Toute décision doit se prendre à l’aune de la transition écologique”
La candidate a réaffirmé l’articulation entre social et écologique : ”il y aura un accompagnement des propriétaires, bailleurs et locataires à la rénovation énergétique” et particulièrement des bâtiments classés aux monuments historiques, qui ne sont pas faciles à rénover énergétiquement, en créant notamment un ”logement témoin”.
Sur la question de l’écologie, elle assure que ”toutes les politiques publiques doivent être prises à l’aune de la transition écologique”.
- Finances : ”On fera des choix politiques”
Interrogée sur le financement des mesures de son programme, concernant particulièrement la gratuité des transports et de la cantine scolaire, Séverine Véziès a déclaré : ”on fera des choix politiques. Au lieu de financer des armes létales, on financera des petits déjeuners”. Par ailleurs, la candidate et son équipe ne comptent pas construire un budget pour leur programme préférant réaliser des ”évaluations”.
Fusion au second tour : ”prêts aux compromis, pas aux compromissions”
Séverine Véziès a évoqué sa volonté de dialogue, mais au second tour évoquant un travail à réaliser en amont du premier tour avec Anne Vignot pour s’accorder sur une méthode à mettre en oeuvre à l’issue du premier tour quels que soient les résultats. Elle assure que ”si on n’est pas en tête, on sera prêts à fusionner”. Mais Martin Mellion pose quelques limites programmatiques en cas de rapprochement au second tour : ”on défend des valeurs de gauche. On est prêts aux compromis et pas aux compromissions”.


