Projet de loi de finances 2025 : la colère d’Anne Vignot et de nombreuses questions sur les futures coupes budgétaires…

Publié le 06/11/2024 - 18:00
Mis à jour le 10/11/2024 - 11:47

Lors du prochain conseil municipal jeudi 7 novembre 2024, la maire de Besançon Anne Vignot et sa majorité comptent déposer un voeu pour dénoncer les propositions du gouvernement Barnier dans le cadre de la nouvelle loi de finances 2025, a-t-on appris en conférence de presse ce mercredi 6 novembre. Pourquoi ? La Ville perdrait 5,6 millions d’euros sur son prochain budget annuel.

Hasni Alem, adjoint de quartier (Palente – Orchamps – Clairs-Soleils – Vareilles), Abdel Ghezali, adjoint en charge des sports, des équipements sportifs, Anne Vignot, maire de Besançon, Anthony Poulin, adjoint en charge des finances, de la commande publique, de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, de la coordination des actions en matière de résilience et Gilles Spicher, adjoint en charge de la santé, de l’hygiène, de la commission de sécurité. © Alexane Alfaro
Hasni Alem, adjoint de quartier (Palente – Orchamps – Clairs-Soleils – Vareilles), Abdel Ghezali, adjoint en charge des sports, des équipements sportifs, Anne Vignot, maire de Besançon, Anthony Poulin, adjoint en charge des finances, de la commande publique, de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, de la coordination des actions en matière de résilience et Gilles Spicher, adjoint en charge de la santé, de l’hygiène, de la commission de sécurité. © Alexane Alfaro

La majorité souhaite déposer ce voeu en conseil municipal en espérant que l’ensemble des élu(e)s, y compris de l’opposition, le votera pour dénoncer, "unis, à quel point les mesures de restrictions budgétaires annoncées, l’austérité à l’encontre des collectivités territoriales, peuvent mettre en péril des politiques très concrètes pour les habitants”, explique Anthony Poulin, adjoint en charge de l’Économie et des Finances.

60 milliards à trouver, les collectivités sollicitées ”jusqu’à la moelle”

Le 10 octobre dernier, le Premier ministre Michel Barnier a présenté en conseil des ministres son projet de loi de finances de 60 milliards d’euros d’économies et de hausses d’impôts. Objectif : ramener le déficit public à 5% en 2025, puis à 3% d’ici 2029 conformément aux exigences de Bruxelles (il est aujourd’hui à 6,1%). Pour trouver ces 60 milliards d’euros, 40 milliards proviendraient des réductions des dépenses publiques et 20 milliards de hausses d’impôts. À cela s’ajoutent les 10 milliards d’économies que le gouvernement précédant avait déjà décidé.

Sur les 40 milliards de réductions des dépenses publiques, la répartition devrait se faire de la manière suivante : 20 milliards concernent le budget de l’Etat, 15 milliards concernent la sécurité sociale. 

Selon ses calculs réalisés sur la base des annonces faites jusqu’à présent, Anthony Poulin estime une perte de plus de 5,6 millions d’euros dès 2025 sur le budget de la Ville. ”C’est un montant que la ville n’a jamais connu auparavant, c’est vraiment massif”, affirme-t-il. ”Déjà que nous étions attaqués jusqu’à l’os - depuis la fin de la taxe d’habitation (ndlr) - , mais là on gratte jusqu’à la moelle”, ajoute Anne Vignot qui déplore fortement une méthode ”brutale" de l’État ”sans consultation et sans dialogue avec les collectivités territoriales (…) l’État lâche ses élu(e)s et ne tient pas ses engagements”.

5,6 millions d’euros, qu'est-ce que ça représente ?

Sur le budget global de la municipalité, cette somme ne représente qu’environ 2%. Mais Anne Vignot ne veut pas regarder cela de cette façon parce que 5,6 millions d’euros sur les 212 millions (budget 2024) correspond, par exemple, à :

  • 6% de la masse salariale de la Ville, 
  • 45% de la subvention au CCAS, 
  • la totalité du budget alloué à la sécurité et à la tranquillité publique, 
  • c’est plus que le budget de fonctionnement pour la fabrication des repas des cantines (3,2 millions), 
  • c’est presque la totalité du budget consacré au périscolaire du midi et du soir (3,5 + 2,7 = 6,2 millions d’euros), 
  • c’est plus que le budget total de fonctionnement de toutes les bibliothèques municipales, masse salariale comprise (3,7 millions) et du musée des Beaux-Arts et du musée du Temps (4 millions), 
  • c’est quasiment le double de ce qui est consacré au domaines de l’état civil, ressources humaines comprises, cimetières, cartes d’identité (2,9 millions),
  • c'est un peu plus de la moitié du budget dédié aux sports (9,1 millions).

Sur quoi la Ville de Besançon va-t-elle faire des économies ?

Pour l’instant, tout est sur la table, rien est décidé, mais pendant la conférence de presse de ce mercredi, tous les services ont été cités à titre d’exemple. Faudra-t-il tirer un trait sur les animations comme Noël ou le 14 juillet ? Sur la sécurité et les effectifs de la police municipale ? Certains services devront-ils être supprimés ? Le côté social sera-t-il le premier ou le dernier impacté ? Et les projets d’équipements sportifs, seront-ils annulés, reportés ? Sans parler de la culture, souvent la première impactée en premier par les coupes budgétaires ? Et les nombreux gros projets de transition écologique et énergétique, iront-ils au bout ou seront-ils stoppés ?

Toutes ces questions sont encore en suspend. On sait cependant que tous les projets déjà engagés avec des entreprises se poursuivront. Quid de ceux qui sont dans les starting-blocks… À suivre.

Une bâche sur l’Hôtel de ville

À partir de jeudi matin, une bâche de plusieurs mètres de haut sera accrochée, dans un premier temps, sur la façade de l’Hôtel de ville pendant une semaine (avant de laisser place aux décorations de Noël). Objectif : interpeller les habitant(e)s de Besançon sur ce projet de loi de finances et sur ses éventuels, voire probables impacts sur leur quotidien.

© Alexane Alfaro

Infos +

Le Premier ministre a déclaré le 3 octobre dernier qu’il utiliserait le 49.3 si l’Assemblée nationale n’adoptait pas cette loi de finances.

Soyez le premier à commenter...

3 commentaires

Laisser un commentaire

Economie

Les sorcières du film Hocus Pocus sorties du chaudron de Marotte et Charlie pour Halloween

Comme chaque année, les deux soeurs du salon de thé Marotte et Charlie, situé place Victor Hugo à Besançon, attendent Halloween avec impatience. Cette année, leur décoration et nouvelles gourmandises rendent hommage à trois autres soeurs bien connues de l’univers Disney. Plusieurs biscuits à l’effigie des soeurs Sanderson du film Hocus Pocus sont ainsi à déguster jusqu’à la fin de la semaine où plusieurs événements viendront clôturer la saison halloweenesque ! 

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : l’association Action Philippe Streit et Orona Alma récompensées aux Trophées de l’ascenseur 2025

La Fédération des ascenseurs a dévoilé les lauréats de la 10e édition des Trophées de l'ascenseur, qui mettent en lumière des projets innovants au service de la mobilité et de l'inclusion. Parmi les distinctions, le prix de la Responsabilité sociétale a été attribué à l'association Action Philippe Streit en partenariat avec Orona Alma pour leur projet "L'accessibilité au coeur de l'Action", mené dans le département du Doubs.

Collecte solidaire de jouets dans les centres de tri du Sybert

Du 17 au 30 novembre 2025, le Sybert s’associe à Ecosystem et Ecomaison, pour organiser une grande collecte de jouets d’occasion dans les éco-centres de Besançon-Tilleroyes, Saint-Vit et de Thise-Chalezeule à travers sa "Grande collecte solidaire des jouets". Les centres partenaires de l'opération disposeront chacun d’un point de collecte accessible à tous les habitants lors des heures d’ouverture pour venir y déposer des jouets inutilisés, en vue de leur réemploi ou à défaut de leur recyclage.

Le centre de la Toison d’Or de Dijon comme terrain de sport les 17 et 18 janvier 2026

Le centre de la Toison d’Or de Dijon se transformera en terrain de sport et de convivialité les 17 et 18 janvier 2026 à l’occasion de l’Altaya, une épreuve mixant un enchaînement de courses et de mouvements fonctionnels pensés pour tous les niveaux et donc "accessible à tous" promet l’organisation. Les inscriptions sont ouvertes.  

Projet de loi de finances 2025 : Jérôme Durain alerte les parlementaires sur un ”risque de tsunami destructeur” pour les collectivités

Le président du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, a adressé un courrier aux parlementaires de la région le 24 octobre 2025 pour attirer leur attention sur les conséquences financières du projet de loi de finances (PLF) 2025 et des orientations budgétaires envisagées pour 2026. Dans cette lettre, l’élu socialiste met en garde contre un ”risque de tsunami destructeur pour les collectivités” si les dispositions actuelles du texte ne sont pas modifiées.

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

L’Union des commerçants répond aux “râleurs” : les braderies, “un moments clé” pour le centre-ville de Besançon

La braderie d’automne vient de se terminer à Besançon, marquant une nouvelle édition de ces journées populaires qui transforment les rues de la ville en un marché à ciel ouvert. Organisées par l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), ces braderies ne sont pas seulement un rendez-vous commercial : elles jouent un rôle central dans la vie économique et associative du centre-ville. C’est justement ce que souhaite clarifier l’UCB dans un communiqué du 23 octobre 2025 après avoir reçu des retours de personnes ”sceptiques”, ”réfractaires”, ”râleuses” et celles qui disent que ”c’était mieux avant”.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.1
légère pluie
le 30/10 à 00h00
Vent
5.95 m/s
Pression
1005 hPa
Humidité
92 %