Un "boulanger à l'Assemblée" : Stéphane Ravacley (Nupes) entre en campagne

Publié le 16/05/2022 - 13:28
Mis à jour le 18/05/2022 - 11:54

Du fournil au marché dominical. Il était sur le pont à 3 heures du matin, a enfourné ses 500 viennoiseries du dimanche, préparé ses pizzas et livré ses commandes. Puis il a enfilé sa veste blanche de boulanger sur son t-shirt enfariné et il est entré officiellement en campagne, celle des législatives de juin.

 © Pascal Regaldi - FBK Stéphane Ravacley
© Pascal Regaldi - FBK Stéphane Ravacley

Stéphane Ravacley, le "boulanger humaniste" de Besançon, s’est taillé une stature nationale depuis qu’il a obtenu la régularisation de son apprenti guinéen, au prix d’une grève de la faim de dix jours l’an dernier, et qu’il a organisé un spectaculaire convoi humanitaire pour l’Ukraine.

Sur le petit marché dominical du centre-ville de Besançon, au pied de l’imposante Citadelle et à deux pas de sa boulangerie et de la maison natale de Victor Hugo, il distribue pour la première fois des tracts de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) à son effigie. Une voiture noire s’arrête et le conducteur l’interpelle. "Votre combat nous a tous émus, gardez votre motivation, on a tous besoin de gens comme vous !", lance Rachid Berdi, un éducateur spécialisé de 48 ans. Toujours prompt à enrôler ceux dont il croise le chemin, Stéphane Ravacley lui donne rendez-vous dans l’après-midi.

Coupe au carré et lunettes de soleil sur le nez, Gisèle Lagier s’interroge. "Je vote habituellement à droite mais parfois, une personne peut vous faire changer. Stéphane Ravacley, c’est mon boulanger, je le connais bien, il a de grandes idées et surtout, un grand coeur", observe-t-elle.

Peur de rien

L’intéressé garde pourtant la tête froide. Car il le sait bien, il faudra convaincre les sceptiques comme Maurice Jimenez, un modeste retraité qui se "méfie".

"J’espère que ce n’est pas un opportuniste, que c’est sérieux et sincère", bougonne l’ancien carreleur. Un commerçant, élu local qui préfère rester anonyme, enchaîne: "Sur le plan humain, relationnel, il est très bien" mais "à lui de faire ses preuves" en politique. Stéphane Ravacley ne se fait guère d’illusions aussi sur ces forces de gauche qui l’ont investi parce qu’il n’est plus un simple "quidam" mais un candidat courtisé par les médias nationaux.

Face à lui, le député Renaissance sortant, Eric Alauzet, candidat à sa propre réélection et encore tout auréolé de son titre de "député le mieux élu" de Franche-Comté avec plus de 62% des voix au second tour de 2017. "Je n’ai peur de rien", assure malgré tout le boulanger.

Va-t-il gagner ? La réponse fuse : "bien évidemment, sinon, je n’irais pas, quel que soit le combat, je suis parti sans penser à la défaite, que ce soit la grève de la faim ou l’Ukraine". Quand le candidat de 53 ans à la silhouette replète parle de son élection, le conditionnel n’est pas de mise. Il s’imagine déjà de retour dans sa "circo" avec "l’envie de se battre pour représenter les personnes qui, comme moi, sont en attente d’un renouveau".

Un boulanger à l'Assemblée

Sur ses tracts, figure le programme de la Nupes. Mais lui trace déjà sa feuille de route avec deux priorités: poursuivre son combat en faveur des jeunes, apprentis étrangers menacés d’expulsion ou issus de l’aide sociale à l’enfance, et promouvoir une écologie "pratique et pragmatique". La troisième est sa "liberté de parole et de faire" à laquelle il promet de ne jamais renoncer, soulignant qu’il n’est pas "encarté", même s’il siègera sur les bancs d’EELV à l’Assemblée s’il est élu.

Pour Anthony Poulin, adjoint au maire EELV à Besançon, qui tracte à ses côtés, il est heureux que les partis de gauche "se soient mis d’accord pour envoyer un boulanger à l’Assemblée", avec cette "fraîcheur et une autre façon d’aborder les combats" qui "plaît aux jeunes et à ceux qui n’ont plus confiance dans la politique". Nabia Hakkar-Boyer, conseillère régionale PS, suppléante désignée, ne dit pas autre chose: "Moi qui suis militante depuis un certain nombre d’années, je n’avais jamais vu ça, autant de citoyens qui s’impliquent dans une campagne".

Et elle aussi n’en doute pas : "On va gagner". Après une courte sieste, Stéphane Ravacley a enchaîné avec son investiture officielle par Nupes dans un parc de la ville devant une petite centaine de militants. "C’est compliqué pour le sommeil mais tellement excitant".

(AFP) 

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

circo2502

Législatives 2022 : les candidats de la majorité présidentielle ne lâchent rien

Dans les deux premières circonscriptions du Doubs, Laurent Croizier (Modem) et Éric Alauzet (Renaissance), les deux candidats "Ensemble !" de la majorité présidentielle, battent la campagne pour chercher les électeurs et convaincre. Tous deux brandissent le risque des dangers de "l''extrême gauche".

Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon : l’ovni politique qui bouscule les codes

législatives 2022 • "Ces chaussures pleines de farine, je les emmènerai à l’Assemblée nationale" : arrivé en tête du premier tour des législatives dimanche soir dans sa circonscription du Doubs, le boulanger Stéphane Ravacley continue de bousculer les codes et chasse les abstentionnistes.

Éric Alauzet, candidat Renaissance sur la 2e circonscription du Doubs

Portrait • Député sortant depuis 2012 sur la seconde circonscription du Doubs, Éric Alauzet, 63 ans, se présente à nouveau aux élections législatives sous l’étiquette « Renaissance » de la majorité présidentielle. Lors du 1er tour, le candidat a récolté 31,36 % et arrive deuxième.

Politique

Boycotter le comté ? Élus et institutions francs-comtois disent “non”, les écologistes s’ajustent…

Militant écologiste et animaliste, Pierre Rigaux a appelé à arrêter de mange du comté en raison de sa fabrication polluante au micro de France Inter fin avril 2025, mais la polémique a pris de l’ampleur ces derniers jours en raison de plusieurs réactions sur les réseaux sociaux de la part d’élus, d’associations en Franche-Comté et même de la préfecture du Jura.

Conférence-échange : “L’Europe de la paix et de la défense”

Anne Vignot, Maire de Besançon et Sadia Gharet, Adjointe en charge des relations internationales, de l’Europe et de la coopération décentralisée, vous invitent à une conférence-échange sur "l’Europe de la paix et de la défense". Celle-ci se déroulera le 14 mai 2025 de 20 heures à 21 heures à l'Hôtel de ville de Besançon - Salle des Portraits.

Détention de l’écrivain Boualem Sansal : Laurent Croizier soutient la résolution de l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a adopté une résolution exigeant la libération immédiate de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien détenu en Algérie. Dans un communiqué du 7 mai 2025, Laurent Croizier, député de la 1ère circonscription du Doubs, affirme défendre cette résolution et fustige ses opposants.

Besançon inaugure l’écoquartier Viotte, après 20 ans de métamorphose urbaine

Après deux décennies de réflexion, dont dix ans de travaux et 110 millions d’euros d’investissement pour la grappe Sedia et 35 millions d’euros pour SMCI, le quartier Viotte à Besançon, sera officiellement inauguré mercredi 7 mai 2025. On a voulu refaire l’histoire de ce projet emblématique avec Bernard Bletton, directeur général de Sedia-Territoire 25, et Fabrice Jeannot, président du groupe SMCI.

Municipales à Besançon : un collectif citoyen appelle à “repenser l’avenir de la ville, en dehors des logiques partisanes”

À l’approche des élections municipales en 2026, un collectif citoyen sans étiquette, baptisé "Nous sommes tous Besançon", lance un appel à la réflexion collective sur l’avenir de la ville, dans un contexte de fragmentation politique et d'incertitude économique, dans un communiqué du 3 mai 2025.

Le député Laurent Croizier plaide pour l’ouverture des boulangeries et fleuristes le 1er mai

Dans un communiqué du 28 avril 2025, le député Modem du Doubs, Laurent Croizier, prend position en faveur d’une évolution de la législation pour permettre l’ouverture des boulangeries et des fleuristes le jour de la fête du Travail. Une démarche qu’il inscrit dans ”une volonté de bon sens économique et de liberté individuelle”.

Sortie scolaire à la mosquée turque de Pontarlier : Marion Maréchal écrit au procureur de Besançon

Début avril 2025, des élèves du collège André Malraux à Pontarlier ont visité une mosquée turque. La députée européenne Identité-Liberté, ancienne membre de Reconquête et du RN, Marion Maréchal, a écrit un courrier au procureur de la République de Besançon le 25 avril afin que les faits soient examinés.
 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.22
légère pluie
le 13/05 à 15h00
Vent
1.7 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
59 %