Antony Maraux : de l'art du tatouage à la peinture qui dérange

Publié le 03/10/2013 - 16:56
Mis à jour le 04/10/2013 - 02:07

Des dessins, il en a partout dans son atelier, il en a même sur le corps. Au départ, il voulait exploiter son talent sur la peau des gens. Finalement, son coup de foudre pour la peinture l’a envoûté pour réaliser des oeuvres à la beauté étrange parfois perturbante. Depuis près de dix ans, Antony Maraux, un bisontin de 29 ans passe en moyenne cinq heures par jour à peindre, sept jour sur sept et compte 150 toiles à son actif. Rencontre…

Son engouement pour l'art a démarré à 17 ans lorsqu'un de ses amis s'est fait tatoué :"Je n'avais jamais vu ça de ma vie et ça m'a impressionné" confie l'artiste. C'est pourquoi à sa majorité, Antony Maraux décide de se faire tatouer son premier motif et rencontre un tatoueur bisontin, Cédric, avec qui il se lie d'amitié. C'est là, que sa peau a commencé à se faire de plus en plus recouvrir de dessins très colorés. Le futur peintre devient alors l'apprenti tatoueur chez KZN Tattoo. Pour son dix-neuvième anniversaire, Cédric lui offre de la peinture. "C'est à partir de ce moment-là qu'il m'a vu de moins en moins. Je me suis dit, c'est ça qu'il faut que je fasse. Il faut que j'arrête de dessiner pour du tattoo, c'est pas pour moi et je vais m'énerver sur ma peinture" raconte Antony.

Aujourd'hui, ses œuvres offrent au regard un panel de couleurs et de modèles larges : des femmes nues au physique atypiques, aux expressions inflexibles, des animaux morts représentés comme des beautés de la nature ou des visages masculins perturbants voire très glauques que l'artiste appelle les "incertains" et bien d'autres encore...

Aujourd'hui, Antony Maraux ne vit pas encore de sa passion mais a vendu quelques toiles, notamment à la galerie Granvelle à Besançon où treize de ses œuvres sont en vente.

Une technique simple, des outils classiques pour une finalité surprenante et rare

Après quatre ans de pratique, il décide de prendre une de ses amies en photo et de la peindre. Suite à cette première réalisation, une quinzaine de portraits ont suivis.

Pendant près de six ans, il utilisera de la peinture acrylique avant de se lancer dans la peinture à l'huile. Depuis, c'est avec ce médium qu'il peint toutes ses toiles. Lorsqu'il exerce sa passion, seuls de la peinture, quelques pinceaux et de la térébenthine l'accompagnent dans ses réalisations colorées et parfois dérangeantes : "Je ne suis pas dans une technique complètement compliquée. Il y a une époque durant laquelle j'utilisais le couteau mais c'est encore différent parce qu'il y a un autre temps de séchage, il y a de la matière, c'est l'inconnu à chaque fois que tu mets un coup de couteau parce que on ne sait pas comment ça va se poser. Au pinceau c'est différent, tout est réfléchi. Le dessin est là, l'image photographiée est à côté de moi. Je reproduis, même si je déforme à ma façon l'image, mais je reproduis ce qu'il y a en face de moi. Il n'y a plus d'imaginaire".

Il prend systématiquement une photo de tous ses modèles avant de les peindre. Pour la petite histoire du tableau du lapin écorché (Le Lapin, huile sur toile dans le diaporama ci-dessus), il a acheté l'animal dans une boucherie, "j'ai fait une séance photo avec, je l'ai revendu à des amis qui l'ont mangé parce que je suis végétarien". Une peinture qui peut déranger certaines âmes sensibles par son réalisme peinte de couleurs extravagantes et uniques.

La femme comme principale source d'inspiration

Mesdames, il y a de quoi se sentir flattée quand on demande à Antony Maraux la raison pour laquelle il préfère peindre le corps de la femme plutôt que celui de l'homme : "je nous trouve tellement pourris par rapport à vous" répond-il. Cependant messieurs, ne vous sentez pas délaissés ! L'artiste compte peindre quelque corps masculins dans ses prochaines oeuvres. De manière générale, le corps humain interpelle Antony Maraux, "parce que je ne comprends pas ce qu'on est" confie-t-il.

Où trouver ses peintures ?

En ce moment, seize toiles sont exposées à Zone Art (rue Battant à Besançon), dix portraits sont au Conseil général de Montbéliard et treize toiles, des "incertains", en dépôt-vente à la galerie Granvelle (Besançon) jusqu'à janvier 2014.

Puis au Marché de Noël de Zone Art de Besançon pendant environ trois semaines, au Marché de Noël en Alsace pendant 3 jours début décembre. Sa prochaine exposition se déroulera à la galerie Granvelle en mars ou en septembre en fonction de ses œuvres terminées.

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