Arrêté anti-mendicité et municipales 2020 à Besançon : la tribune libre de Nicolas Bodin

Publié le 02/09/2018 - 20:40
Mis à jour le 16/04/2019 - 11:39

La polémique née de l’arrêté dit « anti-mendicité » à Besançon a lancé à coup sûr la campagne des élections municipales de 2020 à Besançon.
Après la tribune du député et conseiller municipal Éric Alauzet,  Nicolas Bodin, l’adjoint (PS) du maire marcheur Jean-Louis Fousseret, s’exprime à son tour dans une tribune libre. L’ancien secrétaire départemental du PS  revient sur la démission de Nicolas Hulot, mais aussi et surtout sur l’arrêté municipal du 3 juillet 208 et de ses conséquences comme   la création d’un intergroupe PC/EELV  (avec deux élus socialistes)  au sein de la majorité plurielle. Une majorité fragilisée,  certes, mais une unie selon l’élu autour du programme commun de 2014. Nicolas Bodin pense aussi à 2020 et l’avenir des Bisontins. Il déclare vouloir y prendre toute sa place…

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"La démission de Nicolas Hulot est à peine actée que déjà la routine reprend alors qu'il avait fait le pari que sa démission pourrait en soi être un électrochoc.

Concernant la polémique autour de l’arrêté ?anti-mendicité?, rappelons qu’il est né de l’exaspération compréhensible des Bisontin.e.s vis à vis des "incivilités" diverses et variées. Il était utile de compléter les nombreux dispositifs préventifs et d’accompagnement existants. Ce que je regrette profondément, c’est que cet arrêté dont les intentions étaient claires et partagées par tous a été mal rédigé. Mal nommer les choses c'est ajouter à la misère du monde disait Albert Camus.

La création avant-hier d'un « inter-groupe » PC/EELV avec deux membres du PS nous a été annoncée via les réseaux sociaux. La présence de ces deux membres est contraire à la discipline de groupe imposée par nos statuts et cela devrait interroger nos responsables…
On ne peut pas construire un contre-pouvoir dans une majorité ou bien il faut rapidement s'en extraire par souci de cohérence. Annoncer la mise en œuvre d’une sorte de ‘contre-pouvoir’ à l’intérieur d’une majorité de 42 élu-es dans laquelle les partisans du Chef de l’État ne représentent que 13 personnes a-t-il un sens ?

Qu'est-ce qu'être élu dans une majorité ? On répond traditionnellement que c'est voter le budget municipal dont l'élaboration prend invariablement en compte les politiques gouvernementales qu'elles soient de gauche ou de droite. Le programme municipal bisontin à t-il évolué ? Non… les 404 propositions de ce programme de 2014 constituent le lien indéfectible, pour l'heure inchangé de la Majorité. Il est réalisé à plus de 65 %, il nous reste donc encore du travail !

Le Maire a fait le choix du « macronisme ». Par opportunisme ? Je ne le crois pas. Par conviction d’un dépassement du clivage gauche/droite ? Plus vraisemblablement. Mais, il n’a traduit et assumé complètement ce choix, très discutable, au sein de la Municipalité, qu’après plusieurs mois de présidence d’Emmanuel Macron. Cette conversion a mis la majorité en difficulté.

Le clivage gauche/droite a-t-il été dépassé ? Non ! Ce clivage s'est sûrement déplacé, car la société française dans une France mondialisée et multipolaire a elle-même sacrément évolué. Mais, dans les faits, ce macronisme n'est-il pas un « remake » de l’UDF, parti libéral, européen, de centre-DROIT qui a certes puissamment innervé la vie politique française à l’échelon local, mais jamais à Besançon ! Le « macronisme » s'épuisera sûrement de lui-même dans quelques mois ou quelques années, d’autant plus que son ciment reste avant tout la soumission à un Chef. Le plus dramatique dans cette construction politique est d'avoir eu pour objectif le pari fou de tuer toute opposition gouvernementale, laissant pour seule alternative – en tout cas dans les médias – le Rassemblement National ou la France Insoumise.

Les Municipales de 2020 verront sans doute une recomposition du paysage politique au niveau local. Les républicains (LR) seront tentés par un positionnement très droitier alors que le Rassemblement National aura sans doute du mal à constituer une liste municipale. LREM se trouvera coincée dans ses alliances avec les partis de centre droit, tels que le MoDem ou le Centre et sera de fait rejetée par la gauche. Le PS pour sa part réfléchira -sans nul doute- à des alliances avec Generation.s, EELV, le PCF.

Mais faut-il rappeler les fondamentaux en politique ? Les alliances se nouent autour de propositions concrètes, de programmes, de contrats de gouvernement. C’est uniquement par un débat de fond respectueux qu’émergera la richesse de nos apports respectifs.

Non, les socialistes « macron-compatibles » n’existent pas. Il n'y a que des socialistes qui se sont engagés auprès d'un Maire, qui était socialiste en 2014, et sont désormais dans l'opposition gouvernementale depuis l'élection de Emmanuel Macron. Pour autant, nous respectons le contrat municipal, tel qu’il a été présenté aux Bisontins.e.s en 2014, même si l'impact négatif des décisions gouvernementales (contrats aidés, contractualisation, baisse des APL et des ressources de certains organismes publics, etc.) est notable au quotidien. Nous n’hésitons pas à le dénoncer notamment en Conseil municipal.

Besançon est dans une situation certainement unique en France depuis l'élection d’Emmanuel Macron. Les élu-es municipaux de la majorité doivent confirmer leur souhait de continuer à appartenir ou non à une majorité tournée vers la poursuite des actions prévues dans notre programme commun.

La « bataille » des municipales aura bien lieu, je crois que personne n’est inquiet à ce sujet ! Ne nous trompons pas de champ de bataille en paralysant l’action publique au service des Bisontins.e.s qui doit demeurer la priorité des élu.es et des services municipaux au quotidien.

Pour conclure sur l'avenir, il se construira obligatoirement AVEC les Bisontins.e.s. et pas seulement dans les partis politiques. J’y prends et y prendrai toute ma place, car l’avenir de cette ville et de son agglomération s’écrit dès aujourd’hui."

Nicolas Bodin

Besançon : l’arrêté anti-mendicité du 9 juillet 2018

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Les contrevenants risquent une amende de 38 euros.

La décision de prendre un arrêté a été prise le 2 juillet 2018 en réunion de municipalité par la majorité plurielle du maire LREM Jean-Louis Fousseret. Depuis, les membres PC et EELV réclament le retrait de cet arrêté attaqué en justice par la ligue des Droits de l'Homme et par un militant associatif.

Le tribunal administratif de Besançon a entendu les parties le 27 août 2018 et a rejeté la requête présenté par un militant associatif bisontin qui a décidé de faire appel.

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arrêté anti-mendicité Besançon

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