Attaque de Rambouillet : le suspect souffrait d'une dépression

Publié le 26/04/2021 - 10:25
Mis à jour le 26/04/2021 - 10:05

L’attaque meurtrière vendredi contre une fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet dans les Yvelines a replacé samedi 24 avril la menace terroriste au sommet de l’agenda politique, avec une réunion de crise à Matignon et la visite d’Emmanuel Macron auprès de la famille de la victime.

Le drame, qui intervient après trois attentats jihadistes en quelques semaines à l'automne, mobilise à nouveau le gouvernement. Emmanuel Macron s'est déplacé samedi dans les Yvelines pour rendre visite à la famille de Stéphanie M., 49 ans, l'agente administrative - jamais armée - tuée de deux coups de couteau dans l'entrée du commissariat de Rambouillet par Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans, abattu ensuite par un policier. Le président s'est rendu dans la boulangerie du veuf, pour apporter son soutien à une famille "très bouleversée et très digne", a annoncé l'Elysée.

Stéphanie M. était mère de deux filles de 13 et 18 ans. "Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien", avait tweeté vendredi Emmanuel Macron. En parallèle, une réunion a rassemblé pendant environ deux heures, samedi après-midi, les services et ministres concernés (Intérieur, Justice, Armées) autour du Premier ministre Jean Castex, qui avait écourté sa visite en Occitanie.

Mercredi, le ministre de l'Intérieur doit présenter en conseil des ministres un projet de loi, préparé depuis plusieurs semaines, visant à "pérenniser" des mesures contenues dans les lois renseignement et antiterroristes votées en 2015 et 2017.

Un quatrième personne en garde à vue samedi

Côté enquête, une quatrième personne a été placée en garde à vue samedi à la mi-journée, selon une source judiciaire, et son domicile perquisitionné.

Cet homme serait un membre de la famille de Jamel Gorchene, selon une source proche du dossier.

Les auditions de trois personnes, placées en garde à vue vendredi soir, se poursuivaient samedi. Il s'agit du père du meurtrier et de deux personnes qui l'ont hébergé, l'une récemment à Thiais (Val-de-Marne) et l'autre à son arrivée en France en 2009, a indiqué une source proche du dossier.

Selon une autre source proche de l'enquête, les deux personnes interrogées avec le père forment un couple qui aurait domicilié l'assaillant "au moins administrativement" dans le Val-de-Marne. Leurs domiciles avaient été perquisitionnés vendredi. Le téléphone de Jamel Gorchene contenait "des nasheeds", des chants religieux musulmans, désormais fréquemment utilisés pour la propagande jihadiste, a précisé la même source.

"On n'avait pas détecté de signes de radicalisation"

Arrivé en France en situation irrégulière, ce chauffeur-livreur, titulaire d'une carte de séjour valable jusqu'en décembre, était inconnu des services de renseignement. Il "n'avait pas été porteur de menaces, on n'avait pas détecté de signes de radicalisation" à son sujet, a déclaré sur BFMTV Laurent Nuñez, coordonnateur national de renseignement.

Jamel Gorchene fait partie de ces "individus () qui sont très isolés, n'ont pas de relations avec d'autres individus qui les rendraient détectables", a-t-il ajouté.

L'homme aurait effectué un "repérage", accréditant la préméditation, avant d'attaquer la victime, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, dont le parquet s'est saisi de l'enquête.

Des témoins ont par ailleurs rapporté qu'il aurait crié "Allah Akbar", selon une source proche de l'enquête.

Suivi par un psychiatre pour dépression

Les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s'emploient à préciser le parcours de Jamel Gorchene, si des personnes l'ont aidé ou encouragé dans son projet ainsi que ses éventuels contacts noués en ligne avec des membres de la sphère jihadiste. Il est originaire de Msaken, ville commerciale proche de la station balnéaire de Sousse, sur la côte est de la Tunisie, où réside encore sa famille dans une maison modeste. Il aurait au moins une sœur et deux frères, dont un jumeau. Il était récemment allé passer deux semaines en Tunisie. Une cousine trentenaire, Sameh, y a assuré à l'AFP qu'il était suivi par un psychiatre en France car il souffrait d'une dépression.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Jean-Louis Fousseret et Alexandra Cordier relaxés par le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon avait été saisi en juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics. Le tribunal correctionnel de Besançon a relaxé Alexandra Cordier et Jean-Louis Fousseret ce 5 novembre 2025.

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Procès Péchier : l’ex-anesthésiste n’hésite pas à enfoncer l’une de ses collègues

Empoisonner des patients au bloc opératoire pour nuire à l'anesthésiste chargée de les endormir? "C'est délirant", a balayé mercredi 22 octobre 2025 devant la cour d'assises de Besançon l'accusé Frédéric Péchier, sans cacher pour autant son peu d'estime pour la collègue concernée.

Nicolas Sarkozy est arrivé à la prison où il sera incarcéré, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Une demande de mise en liberté a d'ores et déjà été déposée par ses avocats.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Disparues de l’A6 : le troisième homme suspecté du meurtre d’une adolescente en 1990 remis en liberté

Le troisième homme mis en examen pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 13 ans en 1990 en Saône-et-Loire, l'une des affaires du dossier des disparues de l'A6, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi 20 octobre 2025 le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Montbéliard : un an ferme pour des menaces contre un chroniqueur de CNews

Un homme de 29 ans, déjà condamné pour apologie du terrorisme, a écopé de deux ans de prison, dont un ferme, pour de multiples menaces adressées, via le réseau X, au chroniqueur de CNews Erik Tegnér, à qui il reprochait ses positions sur le conflit à Gaza, a indiqué mercredi 15 octobre 2025 à l'AFP le procureur de Montbéliard (Doubs).
 

Procès Péchier : l’accusé admet un nouvel empoisonnement mais dont il n’est pas responsable

L'empoisonnement est la seule explication possible à l'arrêt cardiaque suspect d'un patient au bloc opératoire en 2009, a admis lundi 13 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui a continué toutefois à nier fermement en avoir été à l'origine.

Procés Péchier : syndrome rarissime ou empoisonnement, une double énigme médicale à la barre

Syndrome rarissime, ou intervention malveillante ? La cour d'assises du Doubs, qui juge l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, a remonté le temps jeudi 9 octobre 2025 pour tenter d'expliquer les arrêts cardiaques de deux patients en 2009 dans une clinique de Besançon.

Procès Péchier : “il n’y a pas de cas d’empoisonnement à la Polyclinique de Franche-Comté” selon l’anesthésiste

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a contesté que trois arrêts cardiaques suspects survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté, un établissement où il a exercé seulement six mois, aient été des empoisonnements, mardi 7 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.36
couvert
le 06/11 à 12h00
Vent
1.64 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
87 %