Bernardin Kingue Matam, un haltérophile de haut niveau licencié à Besançon, sorti de la précarité

Publié le 08/06/2015 - 17:08
Mis à jour le 09/06/2015 - 10:49

Être un espoir de médaille pour la France aux prochains JO de Rio et à peine réussir à payer son loyer : c’était le quotidien précaire de l’haltérophile Bernardin Kingue Matam, étudiant d’origine camerounaise, licencié à « La Française de Besançon Haltérophilie », avant qu’il ne bénéficie d’un dispositif en faveur des sportifs de haut niveau.

 ©
©

Portrait

"Etre sportif de haut niveau, ce n'est pas facile, on essaie difficilement de joindre les deux bouts financièrement", confie Bernardin Kingue Matam, 25 ans, qui soutient la proposition de loi sur le statut des sportifs de haut niveau qui sera votée lundi 8 juin 2015 à l'Assemblée nationale.

L'athlète d'origine camerounaise, aux yeux doux et à la musculature affûtée, est arrivé en France à l'âge de 14 ans. Il a été naturalisé en juillet 2011, notamment grâce à ses excellents résultats sportifs, avant de remporter le bronze pour la France aux Championnats d'Europe 2012 et 2013 (-69 kg).

Licencié à "La Française de Besançon Haltérophilie", il a vécu plusieurs années avec les 300 euros mensuels versés par son club, des bourses universitaires aléatoires et des primes du Conseil général du Doubs, octroyées selon l'aléa de ses victoires. "C'est avec mes primes que j'essayais difficilement de fonctionner pour vivre, payer mon loyer de 360 euros par mois, mes factures et ma voiture", explique Matam. "Ce n'était pas évident, mais je suis économe et j'essayais de gérer au mieux mes finances", ajoute cet enfant d'une fratrie de 14 frères et sœurs, dont 11 pratiquent l'haltérophilie.

Un CDI qui change la vie

Loin du cliché des footballeurs touchant des sommes mirobolantes, la plupart des sportifs de haut niveau doivent laborieusement composer entre un entraînement intensif et l'université, ou un emploi compliqué à trouver.

"On est un peu entre deux portes : le sport et les études. C'est très compliqué de faire les deux en même temps et on ne peut pas être vraiment à fond dans l'un et l'autre", estime l'haltérophile. À l'université de Franche-Comté, "en deuxième année d'éco-gestion, c'était compliqué de suivre les cours et d'aller aux examens, car j'étais tout le temps en déplacement pour mon sport", se souvient-il.

Car cette précarité quotidienne est désormais terminée. Depuis décembre dernier, Matam bénéficie d'un dispositif du ministère des Sports pour la professionnalisation des sportifs de haut niveau. Dans ce cadre, il a signé un CDI avec l'entreprise Vinci Autoroutes comme assistant de contrôle de gestion, à la direction des ressources humaines. Pour un salaire de 1.850 euros bruts mensuels, l'athlète a un emploi qui lui permet de conjuguer vie professionnelle et sportive, avec des horaires de travail aménagés.

"Ça me fait pousser des ailes, maintenant je peux envisager d'aller beaucoup plus haut", estime Matam, qui avait "besoin de ça pour être beaucoup plus fort".

Record personnel battu

Et les résultats sont là : l'haltérophile a battu son record personnel de 15 kilos depuis qu'il a trouvé un employeur et qu'il a intégré l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) à Paris en janvier. Et Matam a décroché l'argent aux Championnats d'Europe 2015 à Tbilissi (Géorgie) en avril, sa "meilleure performance". Le changement se ressent aussi dans sa vie de tous les jours : "Je vais pouvoir déménager de mon appartement de 15 m2 à Besançon, où je peux à peine bouger, et changer mes équipements sportifs usés sans devoir demander de l'argent au club".

Depuis qu'il a signé son CDI, l'espoir de l'haltérophilie française, qui vise le podium aux JO-2016, se sent "plus autonome" et "plus zen". "Je ne m'inquiète plus pour l'avenir, car ma carrière professionnelle est assurée. Donc je peux lâcher les chevaux côté sport", confie-t-il, le sourire aux lèvres.

L'athlète se prépare actuellement pour les Mondiaux en novembre aux Etats-Unis. "Maintenant, quand je suis à l'entraînement, je ne pense qu'à la performance, sans soucis dans la tête."

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Le Crédit Agricole Franche-Comté soutient et valorise les actions des clubs de football de la région

Publi-info • Le vendredi 25 avril, le Crédit Agricole Franche-Comté a accueilli et récompensé 38 clubs et 46 équipes de football de Franche-Comté qui se sont distingués dans le cadre des Labels fédéraux et du programme éducatif fédéral pour leurs actions citoyennes.

Recherche d’emploi : un “PLUS” pour vous différencier…

MonJob • Lors d'un entretien d'embauche, vous êtes forcément en concurrence avec d'autres candidats et il y a de grandes chances que votre profil soit proche des leurs... Normal, vous avez tous répondu à la même offre d'emploi. Pour vous différencier, il est important de pouvoir mettre en avant un petit "plus".

Emploi : face aux difficultés de recrutement, “des solutions existent” insiste le réseau pour l’emploi

Ce mardi 29 avril 2025, plusieurs représentants issus du réseau pour l’emploi composé du Département du Doubs, de Grand Besançon Métropole, de France Travail, Cap Emploi et de la mission locale du bassin d’emploi de Besançon ont donné une conférence de presse commune afin de présenter les résultats de l’enquête "Besoins en main-d’oeuvre 2025" (BME 2025) réalisée par France Travail.

Sondage : êtes-vous pour ou contre l’ouverture des boulangeries le 1er mai ?

En France, l’activité des boulangers n’étant pas considérée comme "essentielle", la loi leur interdit d’ouvrir le 1er mai. L’actualité a d’ailleurs récemment mis en lumière plusieurs boulangers vendéens qui ont dû faire face à la justice pour avoir ouvert leur commerce à cette date. Or, des sénateurs centristes, appuyés par le gouvernement, veulent assouplir les règles encadrant le travail lors de ce jour chômé, en particulier pour les boulangers. Et vous, êtes-vous pour ou contre l’ouverture des boulangeries le 1er mai ? C’est notre sondage de la semaine. 

Quoi de neuf au Complexe hôtelier " Le Lac " à Malbuisson ?

QUOI DE 9 ? • Si l’on résume, le complexe hôtelier « Le Lac », c’est un ensemble de 3 hôtels 3 et 2 étoiles côte à côte et trois restaurants où se ressourcer sur les hauteurs du lac Saint-Point. Dans cet établissement indépendant dédié au bien-être de ses clients, des nouveautés vont semer sur votre chemin de belles rencontres, de nouvelles saveurs et possibilités d’évasion …

Nouveaux horaires, Dragon boat… Le programme estival des visites guidées de l’office de tourisme du Grand Besançon

Pour l'été 2025, l’office de tourisme du Grand Besançon a totalement repensé ses visites guidées. Au programme ? La découverte des moments clés de la capitale comtoise, mais aussi des visites surprises et insolites à bord d’un Dragon boat… Voici les temps forts à ne pas manquer.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.86
partiellement nuageux
le 02/05 à 09h00
Vent
0.92 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
77 %