Bottière nouvellement installée à Besançon, Marine Fay partage ses astuces bichonnage

Publié le 09/02/2024 - 12:01
Mis à jour le 14/02/2024 - 08:58

Arrivée de Paris, Marine Fay est une jeune bottière qui dispose depuis cet été d’un atelier dans les locaux du collectif Hop hop hop place Saint-Jacques à Besançon. Elle propose depuis le début d'année des ateliers de "bichonnage" pour chaussures en cuir tous les premiers samedis du mois de 15h à 16h15 à Besançon. 

Marine Fay vient de région parisienne où elle a fait des études d’arts appliqués en design mode et textile. Mais à l’issue de son diplôme, la jeune fille décide finalement de réaliser son rêve de petite fille : faire des chaussures. "J’avais ce besoin de pratiquer la matière et ne pas être uniquement dans la création" nous confie Marine.

Alors elle met à profit son prix de perfectionnement aux métiers d’art qui lui octroie une bourse d’un an pour aller chez un bottier apprendre le métier. Elle passe ensuite son diplôme en candidate libre et rejoint après les compagnons du devoir pendant deux ans pour parfaire sa formation. 

Ressentant le besoin de quitter Paris, la jeune bottière emménage durant l’été 2023 à Besançon. "C’est un peu tombé par hasard mais la région est à la fois proche de la montagne et pas très éloignée de Paris" ce qui lui permet de trouver un atelier de résidence à Hop hop hop et en même temps de poursuivre les allers-retours parisiens pour dispenser ses cours de formation. Un partage des savoirs auquel la jeune femme attache beaucoup d’importance, elle qui tient à transmettre le métier traditionnel de bottier.

Un métier qui se féminise

La formatrice intervient ainsi dans un centre de formation d’une association composée de femmes qui ont repris les gestes du dernier bottier de Belleville à Paris. Depuis, elles ont développé des ateliers et proposent désormais des formations diplomates mais aussi de loisir.

Si autrefois les maîtres bottiers étaient des hommes, aujourd’hui la profession se féminise selon Marine qui reconnaît qu’il s’agit d’un métier "très beau mais difficile". Aujourd’hui dans les formations et chez les compagnons du devoir, il y a environ autant de femmes que d’hommes.

Fabriquer sa propre paire de sandales

À Besançon, la bottière est spécialisée dans le montage et finition et effectue beaucoup de sous-traitance. "Dans ma pratique en général on est sur du sur-mesure" ce qui signifie qu’elle passe généralement 35 heures de travail sur une paire de chaussures. Alors pour se diversifier, Marine Fay propose également depuis le début d’année des ateliers "bichonnage" à raison d’un samedi par mois. "L’idée est que les gens viennent avec leurs paires de chaussures et fassent leur entretien avec moi".

Elle prodigue alors ses conseils en matière de produits et de routine beauté afin de "préserver le plus longtemps possible les chaussures". Car mise à part l’usure de la semelle, pour la jeune femme, "des chaussures en cuir bien entretenues on peut les garder toute une vie". Les ateliers sont ouverts à tous et durent environ 1h15 (20€). Marine accueille jusqu’à cinq personne par session afin de permettre un bon accompagnement dans une ambiance ludique et participative.

© Élodie R.

Si les ateliers ont du succès, Marine Fay envisage de proposer également dès le printemps un format similaire qui permettra d’apprendre à créer une paire de sandales. "C’est encore un projet pour l’instant car cela nécessite un investissement pour acheter la matière" nous explique la bottière. Mais si le projet venait à aboutir, elle proposerait alors un workshop d’environ trois jours où elle apprendrait à chacun à créer une paire de sandale de A à Z "en fonction de ses goûts et en respectant une technique traditionnelle".

Faire revenir le métier dans le commerce de proximité.

Pour Marine, l’intérêt de ces ateliers est également de transmettre son savoir et de tenter de "faire revenir le métier de bottier dans le commerce de proximité". Surtout dans une région qu’elle qualifie de "désert de la chaussure" ou même "les cordonniers ne sont pas très répandus ici. Il n’y a pas de culture de la maroquinerie autour de la chaussure" a observé la bottière. 

À terme, la jeune femme aimerait donc développer son activité où les gens viendraient lui commander une paire de chaussures. "Avant il y en avait partout" selon Marine qui explique cependant qu’aujourd’hui "les matières coutent très chers" et qu’ "on ne peut pas proposer un travail entièrement fait main pour 300 €". Dans les maisons de luxe, les prix avoisinent les 3.500 € la paire pour femme et 5.000/6.000 € celle pour homme. 

© Élodie R.

Un budget qui est donc loin d’être accessible à tout le monde, même si la jeune femme tendrait plutôt vers "un prêt- à-porter fait main en faisant un compromis dans les techniques". Cela demanderait encore toutefois une enveloppe de minimum 1.500 € pour une paire de chaussures. Or, "c’est beaucoup plus compliqué de faire acheter aux gens des chaussures de qualité qu’un sac à main par exemple". Mais la jeune femme ne désespère pas, "on est plusieurs bottiers à se pencher sur la question pour essayer de regagner notre indépendance et ne plus dépendre de la sous-traitance" conclut Marine Fay.

Infos +

  • Page Instagram
  • Inscription aux ateliers par mail : atelier@marofay.com
  • À Hop hop hop / Le petit Labo - 5 place Saint-Jacques, 25000 Besançon

©

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Cap vers l’emploi à Besançon : plus de 3.850 visiteurs pour la 4e édition

La quatrième édition du salon Cap vers l’emploi s’est tenue ce jeudi 18 septembre au parc des expositions Micropolis à Besançon. Organisé par Grand Besançon Métropole avec le soutien du Département du Doubs, l’événement a réuni plus de 3.850 personnes venues à la rencontre des 143 entreprises, institutions et cabinets de recrutement présents. Au total, plus de 1.000 offres d’emploi étaient proposées.

Budget : une taxe sur les plus fortunés doit être “juste” et préserver l’économie, selon Moscovici

Une éventuelle contribution des ménages les plus aisés au redressement des finances publiques de la France doit être "juste" sans toutefois nuire à l'économie, a déclaré jeudi 18 septembre 2025 le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.

La boutique Kiko Milano a ouvert à la Galerie Chateaufarine à Besançon

La Galerie Chateaufarine a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enseigne au sein de son centre commercial. Depuis le 13 septembre 2025, la marque de cosmétique Kiko Milano accueille ses clients dans une boutique située à côté de Pandora.

À Besançon, le concours Talents des Cités valorise l’énergie entrepreneuriale des quartiers

Le 11 septembre dernier, l’édition locale du concours Talents des Cité a récompensé plusieurs entrepreneurs issus des quartiers prioritaires de Besançon et de ses environs à la préfecture du Doubs. Créativité, engagement et persévérances ont ainsi été mis à l’honneur en présence du préfet du Doubs Rémi Bastille et de la maire de Besançon, Anne Vignot. 

La Rochère fête ses 550 ans avec un verre signé matali crasset

Installée à Passavant, en Haute-Saône, la verrerie La Rochère célèbre en 2025 ses 550 ans d’existence. À cette occasion, la plus ancienne verrerie encore en activité en Europe s’associe à la designeuse matali crasset pour créer un gobelet emblématique. Celui-ci met en lumière la goutte d’eau, élément central du projet.

Nouvelles offres shopping à la Galerie Chateaufarine !

Quoi de 9 ? La Galerie Chateaufarine continue d’évoluer et d’enrichir son offre pour surprendre les Bisontins. Deux nouvelles enseignes – Kiko Milano (ouverture le 13 septembre) et Kraft (ouverture prévue le 20 septembre) vont apporter un vent de fraîcheur à l’expérience shopping. Une troisième enseigne d’accessoires nommée Balaboosté verra le jour mi-octobre. Et ce n’est pas tout : en fin d’année, les visiteurs pourront découvrir le nouveau visage de leur Intermarché, fraîchement transformé. Un hypermarché repensé pour rendre les courses du quotidien encore plus simples, modernes et agréables ! 

WEMA, nouveau nom de l’expertise comptable, du conseil et de l’audit

PUBLI-INFO • WEMA est un cabinet indépendant d'expertise comptable, de conseil et d'audit en Alsace. Ce nom est maintenant largement présent en Bourgogne et Franche-Comté grâce à son rapprochement avec ACTIS. Découvrez ce groupe et son offre de service  aux entreprises, mais pas que...

Jurisprudence relative aux congés payés : le sénateur Olivier Rietmann écrit au Premier ministre

À la suite de la décision de la Cour de Cassation relative à la récupération de congés payés durant un arrêt maladie, le sénateur de la Haute-Saône, président de la délégation aux entreprises, Olivier Rietmann, a écrit au Premier ministre le 12 septembre dernier pour alerter sur les dangers économiques de la nouvelle législation. 

5.000 commandes à trouver pour sauver L’Atelier Textile Jurassien

Lancée en 2020 suite à un important besoin de fabrication locale de masques pour lutter contre le Covid-19, L’Atelier textile Jurassien s’est réinventée depuis, mais se trouve désormais en difficulté financière. Il se donne jusqu’à la fin du mois de septembre 2025 pour trouver 5.000 commandes. Il lance un appel…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.08C°
ciel dégagé
le 19/09 à 06h00
Vent
1.09 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
73 %