Elle dit recevoir la Vierge tous les 15 du mois : une femme gourou en procès

Publié le 22/11/2021 - 11:47
Mis à jour le 22/11/2021 - 11:47

Après quasiment vingt ans de procédure, le tribunal correctionnel de Dijon a entamé ce lundi 22 novembre 2021 le procès pour dérives sectaires de la gourou Éliane Deschamps, qui assure que la Vierge lui apparaît tous les 15 du mois à 00h06.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

"De nombreux témoignages" font apparaître des "dévoiements", a déclaré la présidente du tribunal, Odile Legrand, en entamant la lecture d'un résumé de l'arrêt de renvoi, un épais dossier de sept tomes, réuni sur près de vingt ans par trois juges d'instruction successifs. "La servante", telle que la prévenue était surnommée, "s'appropriait" des bijoux ou des biens immobiliers et recevait des "sommes importantes" d'adeptes. Elle pratiquait des "punitions et des privations alimentaires", "embrigadait" ses adeptes réduits à un état d'"obéissance absolue", une adepte affirmant même avoir été interdite d'accoucher sous péridurale.

Des pressions et menaces

Se disant "esclaves", des membres ont affirmé avoir eu "obligation de recopier des textes religieux" et subi des "pressions et menaces" pour ne pas démissionner. Les adeptes étaient "placés sous dépendance" et rompaient "tout lien" avec leur famille, poursuit Mme Legrand sous le regard impassible de la prévenue, assise dans un fauteuil roulant et reliée à une bouteille d'oxygène.

A ses côtés, comparaît son complice présumé Daniel Delestrac, 75 ans, ancien membre de l'Eglise de scientologie et poursuivi des mêmes chefs. Éliane Deschamps, née Couvreur, dit avoir vu la Vierge Marie pour la première fois dans la nuit du 15 au 16 août 1996 dans une forêt, à 00h06. Elle affirme depuis que cette apparition se reproduit tous les 15 du mois, à la même heure.

Un "processus d'emprise sur ses membres"

En 1999, elle fonde près de Dijon un groupe de prière, "Amour et Miséricorde", aujourd'hui installé à Petit-Noir, dans le Jura. En 2002, de premières plaintes sont déposées mais un non-lieu est rendu en 2008. D'autres plaintes suivent cependant et une enquête est menée par la Mission interministérielle chargée de la lutte contre les sectes (Miviludes).

Les informations recueillies auprès de la "gourelle", écrit la mission dans un rapport, "attestent de comportements constitutifs de dérives sectaires" et "un processus d'emprise sur ses membres, de rupture avec l'environnement familial et social et de pressions financières". Une nouvelle information judiciaire est alors ouverte et Éliane Deschamps, 67 ans aujourd'hui, est mise en examen en juillet 2014, tout comme M. Delestrac, pour "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'une personne par dirigeant d'un groupement poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologique des participants".

Douze parties civiles sont représentées à ce procès qui doit s'achever mardi.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : la réclusion criminelle à perpétuité requise contre l’ex-anesthésiste

+VIDÉO • Cette semaine s’est terminée ce vendredi 12 décembre avec la deuxième et dernière partie du réquisitoire du ministère public au procès de Frédéric Péchier, anesthésiste accusé de 30 empoisonnements dont 12 mortels entre 2008 et 2017. Les avocates générales, Thérèse Brunisso et Christine de Curraize se sont relayées pour aboutir aux réquisitions…

Procès Péchier : des uppercuts verbaux de Christine de Curraize assénés sur l’ex-anesthésiste

MISE À JOUR À 16H08 • Le ministère public a poursuivi ce vendredi 12 décembre 2025 devant la cour d’assises du Doubs son réquisitoire visant à convaincre le jury de la culpabilité de l’accusé Frédéric Péchier, jugé depuis le 8 septembre 2025. Les avocates générales Christine de Curraize et Thérèse Brunisso se sont relayées pour aborder plusieurs des 30 empoisonnements survenus en 2008 et 2017 pour lesquels l’ancien praticien est jugé. L’anesthésiste sera fixé ce vendredi à l’issue du réquisitoire sur la peine requise à son encontre.

L’anesthésiste Péchier, “un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, dit l’accusation

"Ce n'est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer", a asséné jeudi 11 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'avocate générale Thérèse Brunisso, au début de ses réquisitions contre l'anesthésiste Frédéric Péchier.

Procès Péchier : les parties civiles fustigent le “crime du lâche”

Il a agi en "lâche" pour "transformer un lieu de soin en lieu de mort": les avocats des 30 victimes imputées à l'anesthésiste Frédéric Péchier et de leurs proches se sont dits convaincus mercredi 10 décembre 2025 de sa culpabilité, et ont souhaité qu'il soit "hanté" par leurs visages pendant de longues années en prison.

Procès Péchier à Besançon : “Pas de hasard ici, il n’y a que des rendez-vous avec la mort”

VIDEO • Ce mardi 9 décembre 2025, plusieurs avocats des parties civiles ont poursuivi leurs plaidoiries devant la cour d’assises de Besançon. Si certains tentent encore de comprendre ce qui s’est passé, d’autres, plus incisifs, accusent et rappellent les faits, dont les éléments "convergent tous" vers Frédéric Péchier.

Procès Péchier : le “traumatisme” de ses collègues, “victimes indirectes” des empoisonnements

Les médecins étaient "la cible", les patients "le moyen" : les avocats des collègues de Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, ont évoqué mardi 9 décembre 2025 le "traumatisme" vécu par ces anesthésistes "rongés par la culpabilité".

Au procès Péchier, des plaidoiries pour “mettre des mots” sur la douleur des victimes

Son crime était "tellement énorme": les avocats des 30 personnes que l'anesthésiste Frédéric Péchier est accusé d'avoir empoisonnées au bloc opératoire, et de leurs proches, ont commencé à plaider lundi 8 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs, pour "mettre des mots" sur la douleur des victimes.

Procès Péchier : organisation de la fin du procès et modalités d’accès à la Cour d’assises pour le public

Le procès de Frédéric Péchier par la Cour d’assises du Doubs arrive à son terme. On fait le point sur l’organisation et les modalités d’accès à la Cour pour les deux dernières semaines de procès à Besançon, du 8 au 19 décembre 2025. 

Interrogé sur sa personnalité, Frédéric Péchier se dévoile enfin…

"On a dépiauté toute ma vie": souvent décrié par les parties civiles pour son manque apparent d'émotion, l'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements (dont 12 mortels) au bloc opératoire, s'est livré de manière inédite vendredi 5 décembre 2025 devant la cour d'assises, en évoquant notamment sa famille.

Au Procès Péchier, des avis psy divergents sur le profil de l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a-t-il le profil habituel d'un tueur en série? "Oui", a estimé une "profileuse" de la police devant la cour d'assises du Doubs, "non", a répondu à l'inverse un expert psychiatre jeudi 4 décembre 2025.

Procès Péchier : un psychologue dit n’avoir rien perçu d’alarmant chez l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour l'empoisonnement de 30 patients, dont 12 sont morts, "ne m'est pas apparu, pas une seule seconde, comme narcissique, manipulateur ou pervers", s'est étonné mercredi 3 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un psychologue qui l'a reçu en consultation pour "épuisement professionnel". 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.21
partiellement nuageux
le 15/12 à 15h00
Vent
1.8 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
87 %